La Chine durcit ses mesures pour contrer l’addiction aux jeux vidéo

«Un peu plus encore» le 10 septembre 2021 @ 18:012021-09-10T20:13:33+02:00" - 2 réaction(s)

C’est ce jeudi 9 septembre que le South China Morning Post, célèbre quotidien hongkongais, annonçait que la Chine allait ralentir l’approbation de nouveaux jeux en ligne en son sein. L’état a justifié cette mesure par l’augmentation de l’addiction chez les jeunes chinois.

NetEase et Tencent dans le collimateur du gouvernement chinois

Il y a quelques jours, nous parlions du célèbre producteur et designer Toshihiro Nagoshi qui devrait quitter Sega pour rejoindre le géant chinois NetEase. Outre les désaccords inhérents au fameux groupe japonais et à Nagoshi, NetEase cherche à enrichir sa capacité à développer des jeux de qualité destinés à un public adulte, notamment en Chine. Toshihiro Nagoshi est justement capable de leur apporter cela.

Les raisons de ces négociations ? Un durcissement régulier des mesures du gouvernement chinois pour réguler l’usage des jeux vidéo chez les jeunes. Les solutions sont multiples, mais passent principalement par une limite de temps instaurée récemment : 1 h de 20 h à 21 h les vendredis, samedis et dimanches.

L’ambition sans faille des grands groupes chinois

Par conséquent, les pontes de l’industrie chinoise tels que Tencent et NetEase se retrouvent dans une position délicate : réussir à développer leur influence et leur chiffre d’affaires en prenant en considération les mesures strictes du gouvernement. Leur essor n’est plus à démontrer puisque les accords avec des studios et des entreprises occidentales se multiplient. Les deux entreprises dont nous parlons ont commencé à se développer à la toute fin des années 1990 en se lançant dans l’exploitation de services internet, de portails web puis en élargissant leurs domaines d’activité. Dans cet élan, NetEase et Tencent se sont naturellement tournés vers les marchés occidentaux pour essayer de lancer de nouvelles tendances de consommation dans leur pays d’origine.

On pense notamment à l’accord entre NetEase et Blizzard trouvé en 2008. Le groupe chinois est désormais l’administrateur de licences telles que Overwatch, Heartstone et World of Warcraft, ce dernier ayant un succès colossal en Extrême-Orient. Les objectifs financiers de NetEase ont clairement été atteints en 2020 avec 6,67 milliards de dollars obtenus, contre 6,49 milliards pour Blizzard-Activision et 5,39 milliards pour EA. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Tencent, de son côté, centre son activité sur l’administration de QG Games en proposant de nombreux jeux en ligne sur le marché chinois. Outre ce business, Tencent est un actionnaire majeur de groupes mondiaux tels Supercell (Clash of Clan), Riot Games (League of Legends) et Epic Games (Fortnite) à hauteur de 40 %. En 2019, le groupe a tenté de racheter Bohemia Interactive (Arma, DayZ) pour 260 millions d’euros, la transaction n’a cependant pas abouti. Tencent a tout de même réussi à devenir actionnaire minoritaire de Bohemia Interactive en 2021.

L’impact direct des restrictions du gouvernement chinois sur Tencent et NetEase

Mercredi, les autorités de régulation chinoises ont donc convoqué certains dirigeants de NetEase et Tencent, rapporte Bloomberg. Par le biais de cet entretien, l’État représenté par Xinhua, l’agence de presse officielle du gouvernement chinois, a demandé aux deux groupes de cesser de se concentrer uniquement sur le profit. Il leur demande de prendre en compte plus concrètement l’addiction des jeux vidéo chez les jeunes chinois, a indiqué Xinhua. Cette dernière a également ordonné aux entreprises et aux plateformes de renforcer l’examen du contenu de leurs jeux. Selon Xinhua, les contenus obscènes et violents et ceux qui engendrent des tendances malsaines, comme le « culte de l’argent » et « l’effémination », doivent être supprimés.

Cette convocation a eu des retombées directes sur Tencent et NetEase : leurs actions respectives ont chuté, perdant une valeur combinée de 60 milliards de dollars. Toutefois, selon Bloomberg, les deux entreprises ont récupéré une partie de leurs pertes. Finalement, l’action de Tencent n’a baissé que de 2,8 % et celle de NetEase de 2 %.

En 2018, les autorisations de jeux avaient été gelées en Chine pendant dix mois à partir de mars et les portes avaient finalement été rouvertes en décembre 2018. Quoiqu’il en soit, les décisions du gouvernement chinois sont à suivre de très près en ce moment, car elles sont de plus en plus strictes et régulières. Les retombées sur l’industrie du jeu vidéo au niveau national, voire international, peuvent être majeures quand l’on voit l’importance que prennent ces grandes entreprises chinoises du secteur. Affaire à suivre.

Xbox Series X

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2 reactions

mafaceenligne

10 sep 2021 @ 20:00

la chine ( xi-jing ) veut surtout des soldats du parti ! pour sont hégémonie du 21 éme siecles .

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Dormeur du val

10 sep 2021 @ 23:30

Par essence le jeu en général et le jeu vidéo en particulier est dangereux pour une dictature ; il risque de créer dans la population des velléités d’émancipation. Contrer l’addiction n’est qu’un fumeux prétexte auquel personne ne croit, surtout pas les dirigeants chinois.