E3 2020 : vers un salon d’influenceurs, de fans, et de médias payés ?

«De gros changements à venir» le 17 septembre 2019 @ 19:532019-09-17T17:27:35+02:00" - 4 réaction(s)

On sait que l’E3 vit des moments difficiles ces dernières années mais ce que l’on découvre aujourd’hui ne donne pas forcément davantage confiance quant à l’avenir du salon.

Avant de voir ce qu’il se trame, il convient de rappeler que l’E3 appartient à l’ESA (Entertainment Software Association), une association américaine qui a pour but de promouvoir et développer le jeu vidéo.

Tous les grands éditeurs sont membres de l’association, et Variety a écrit un gros papier un peu plus tôt cette année qui décrit une association faite de querelle internes, de chasse aux sorcières et d’environnement toxique. L’association a vu son président partir, et Variety indiquait que la moitié des leaders de l’association avait été licenciés ou l’avaient quitté d’eux-même. En interne, les discussions quant à l’avenir du salon E3 semblent nombreuses, et même si rien n’est encore définitif, un document obtenu par le site Gamedaily donne déjà quelques pistes possibles.

Un salon remodelé pour s’ouvrir au public et influenceurs

Dans un pitch donné à ses membres, l’ESA a annoncé son intention d’adapter ses offres en réponse aux commentaires recueillis auprès des éditeurs. Dans le cadre de sa refonte, le groupe propose de s’appuyer sur les influenceurs et de négocier des célébrités rémunérées avec des agences de représentation des talents telles que UTA et CAA.

D’après le document, le pitch faisait par exemple mention de célébrités de renom telles que des membres des Lakers qui joueraient à un jeu de Basket devant des fans, ou des acteurs qui participeraient à un tournoi de jeu vidéo. La présentation comporte même une proposition de remodelage du hall West, où l’on trouvait habituellement Nintendo, avec 8 zones pour des « expériences » au milieu des stands plus classiques.

D’après Gamedaily, ce nouveau plan a été adopté par les membres de l’ESA. Ils espèrent ainsi créer des interactions « exclusives / sur rendez-vous uniquement » pour les participants sélectionnés qui créeront du buzz et du FOMO [Fear of Missing Out, la peur de rater quelque chose, ndlr ». Les membres de l’ESA ont cependant rejeté l’idée de payer des célébrités, si l’on en croit trois slides du document qui mentionnent des décisions prises. Ces célébrités seront alors invitées via un programme spécifique.

Dans les autres changements auxquels s’attendre, l’ESA a également validé l’ajout de 10 000 badges pour le public, soit un total de 25 000 visiteurs l’année prochaine contre 15 000 depuis deux ans. Il est évoqué que le salon finisse par rejoindre le modèle de la Gamescom avec une journée réservée à l’industrie et à la presse. Ça devrait être le mardi, soit le jour d’ouverture du salon historiquement. Le mercredi/jeudi seraient ensuite ouverts au public. Le salon resterait cependant loin des 370 000 visiteurs de la Gamescom, qui resterait le plus gros salon de jeu vidéo au monde en termes de fréquentation du public.

Attirer le public, séduire via les médias

Avec 10 000 tickets vendus supplémentaires, les organisateurs devraient également s’assurer de nouvelles rentrées d’argent, mais plus de monde sur le salon signifie aussi plus de queues pour tester les jeux. Une proposition fait état d’une application qu’on pourrait assimiler à un système de FastPass comme chez Disney où les visiteurs pourraient prendre rendez-vous pour une démo à une heure précise. L’ESA mentionne aussi ce qu’ils appellent le queuetainment pour faire de la publicité et du divertissement pendant que les visiteurs font la queue.

Autre aspect mentionné dans les documents obtenus, c’est ce que l’ESA appelle The Power of Social Good. Il s’agit ici de tirer profit des millennials (génération Y) et de la génération Z qui pourront promouvoir la marque E3 et ainsi « faire progresser la marque de l’industrie auprès des consommateurs tout en créant des valeurs positives pour une utilisation future ». Le document mentionne également l’utilisation d’influenceurs pour promouvoir l’E3 et ce qui s’y passe, qu’ils soient athlètes, célébrités ou youtubers. Une autre diapo mentionne que les influenceurs bénéficieraient d’une attention particulière et d’un accès au soutien des efforts de bienfaisance en échange d’un peu « d’enthousiasme à travers des médias qui vont au-delà de l’espace du jeu vidéo ».

Enfin, l’ESA a également fait une proposition pour développer des partenariats payants avec des médias, toujours dans le but de promouvoir le salon et ses annonces et d’augmenter la part de gens touchés par ces dernières. Ces partenariats permettraient à l’ESA de « contrôler le contenu et le message » qui sont véhiculés et un test a été fait l’an dernier avec Tech Impact de CNBC. Il semblerait cependant que les vidéos tournées ne mentionnent pas qu’elles l’aient été dans le cadre d’une rémunération publicitaire.

Cet été, une importante fuite de données issues de l’E3 a fait grand bruit dans l’industrie, divulguant ainsi les noms, adresses et autres données personnelles de près de 2800 journalistes et personnalités. Xboxygen a été touché par cette fuite, comme de très nombreux autres médias. Pour l’ESA, les enjeux n’ont jamais été aussi importants. En plus de (re)gagner la confiance des médias, il s’agit également de redorer le blason d’un salon qui s’est petit à petit vidé des plus grands. En plus de s’être tenu à l’écart une fois de plus, Electronic Arts n’a pas tenu de conférence cette année. Activision n’était pas présent sur le salon ou en dehors, et Microsoft a continué à faire son show à quelques rues du Convention Center également. Pour l’instant, il est toujours difficile de prédire l’avenir du salon.

E3 2023

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4 reactions

joffrey

17 sep 2019 @ 20:31

Un salon rempli de Julien chiasse et de carole catin , super l avenir du jeu vidéo

Agnos

17 sep 2019 @ 21:47

En meme temps quand les dirigeants et équipe décisionnaire commence a quitter le navire, cela annonce vraiment rien de bon.

Ricos79

18 sep 2019 @ 08:38

Il ne manquerait plus que Sony et Microsoft fassent des événements séparés en amont pour présenter leur nouvelle bécane et on aura un E3 2020 totalement inintéressant...

Avec le développement des réseaux sociaux et du streaming, les éditeurs/développeurs n’ont plus besoin de grands salons pour présenter leurs produits au plus grand nombre.

L’E3 devrait reprendre la formule de la Gamescom avec 1/2 jours max réservés vraiment uniquement aux professionnels, là où se négocient les contrats de distribution puis 2/3 jours dédiés au public avec une structuration permettant de limiter l’engorgement que connait la Gamescom les dernières années. Attendre 3 heures pour une démo de 30 minutes, c’est lourd !

jm ysb

18 sep 2019 @ 20:07

business is business !