Preview Twin Mirror : nos impressions après 2 heures de jeu

«Quand DONTNOD s’inspire de Remedy» , - 3 réaction(s)

Il y a quelques mois, DONTNOD nous avait permis d’avoir un premier aperçu de son prochain titre. C’est dans ce cadre que Twin Mirror nous avait fait une bonne première impression. Quelques semaines plus tard, nous avons pu accéder aux deux premières heures du jeu, avec une liberté de gameplay totale. L’occasion de confirmer la bonne impression… ou non.

Les aventures d’Alan Wake à Basswood

L’aventure reprend donc là où nous l’avions précédemment arrêtée. Cette fois, il était temps de plonger au cœur de ce thriller oppressant. C’est en se rendant à la soirée donnée en hommage au meilleur ami du personnage principal que l’ambiance du titre révèle tout son potentiel. Si nous avions déjà évoqué le côté cliché de certains personnages, le studio nous fait mentir aujourd’hui. La cérémonie prenant place dans un bar de Basswood, le joueur doit donc parler à plusieurs personnes, dans le but de récolter des informations et s’imprégner du ressenti de la scène. Si les différents protagonistes ne respirent pas l’excellence d’une écriture profonde, ils restent néanmoins tout à fait cohérents avec le type de personnalités que nous pouvons retrouver dans une petite ville industrielle américaine.

Il faut dire que c’est l’un des points forts du studio, et il se montre ici une fois de plus. L’hommage est aussi un moyen d’utiliser le palais mental. Cette mécanique s’utilise également en s’approchant de certains objets. C’est dans ces moments que de véritables fragments de souvenirs nous parviennent. Si ces derniers semblent secondaires pour la plupart, ils ajoutent une véritable plus-value dans la construction des personnages. D’autant plus que les éléments recueillis s’inscrivent dans un mémento, accessible à tout moment dans le menu, permettant d’anticiper certains choix futurs.

Au fil des discussions, nous nous retrouvons à faire le choix d’enchaîner les bières. Les raisons sont multiples : l’animosité de certaines personnes, les souvenirs de notre meilleur ami, ou encore le retour d’une ex. Chose logique que de subir un black out dans de telles circonstances et de se réveiller le lendemain dans une chambre d’hôtel. Le mal de crâne ne sera pas le plus difficile, puisque l’on retrouve notre chemise ensanglantée dans la salle de bain. De quoi réveiller l’homme le plus saoul. Le stress est également un élément important du jeu. Dans cette situation, le héros se retrouve littéralement plongé dans son cerveau, à imaginer chaque scénario possible.

L’action prend place dans une sorte de tunnel métallique, dans lequel le stress prend la forme d’une ombre humaine qui nous poursuit. Un petit hommage appréciable à Alan Wake ? Certainement. Ce ne sera pas le seul. Cette tentative de suite se traduit par une véritable course dans laquelle nous devons traverser des miroirs, et pas n’importe lesquels, pour baisser notre angoisse. Malheureusement, le gameplay d’un tel moment est mal pensé. En effet, notre personnage court tout seul, et nous devons nous contenter de nous déplacer pour esquiver les miroirs « ennemis ». Ce ne serait pas frustrant si ces derniers n’étaient pas si nombreux, et que les déplacements n’étaient pas si lourds. Cela a pour conséquence des tentatives successives, afin d’anticiper le positionnement de ces véritables portes cérébrales, sous peine de devoir recommencer. On ne savait pas que DONTNOD était fan du die & retry.

Sherlock au pays de Quantum Break

Après cette séquence injustement éprouvante, retour à la réalité. C’est à ce moment que le titre met en avant son côté enquête. Il semble que le sang de la chemise vienne d’une bagarre ayant eu lieu dans le bar. C’est en s’infiltrant dans le lieu que nous commençons nos recherches. Le moindre élément est enregistré dès lors où nous nous approchons de celui-ci. Il suffit donc d’arpenter la pièce et de sélectionner chaque indication à l’écran pour avancer. Rien de difficile. C’est une fois l’ensemble des éléments réunis que commence notre torture mentale.

Le décor se brise et notre imagination prend littéralement vie. Les scénarios possibles se répètent en boucle sous nos yeux. Il est important de préciser que nous choisissons ces scénarios, en y ajoutant les indices récoltés lors de notre investigation. Le tout prend forme avec des figures géométriques, ce qui n’est pas sans nous rappeler certaines mécaniques de Quantum Break. L’exécution de l’ensemble est fluide et frôle la perfection tant la sensation qui en découle est grisante. Ce mécanisme se répétera plusieurs fois au cours de notre session, sans que le plaisir n’en soit diminué. Indépendamment du palais mental, il s’agit ici du plus gros point fort du jeu. Malheureusement, ce plaisir se trouve entaché de plusieurs problèmes difficilement acceptables.

Une ville qui manque de vie

Il était évident qu’au vu du lieu de l’aventure, des séquences allaient se dérouler en ville. C’était avec hâte que nous attendions ce moment. Surtout que l’ambiance du bar laissait entrevoir une reproduction fidèle de ce type de ville. S’il est vrai que celle-ci est retranscrite assez fidèlement, elle manque néanmoins de vie. Il n’est pas ici question de demander l’effervescence d’une métropole, mais tout de même. Il est assez déplaisant de voir des personnages répéter les mêmes mouvements toutes les trente secondes, la même voiture qui s’arrête au feu rouge etc.

L’immersion en prend un coup, et ce bien que le jeu possède de nombreuses qualités. La frustration est qui plus est accentuée par les temps de chargement. Vous voulez rentrer dans un café pour récolter des informations ? Ce sera 20 secondes d’écran de chargement. Difficile de tolérer cela dans un jeu en 2020, qui plus est quand voyez l’intérieur du bâtiment de l’extérieur. Alors imaginez un moment où vous devez enchaîner les bâtiments. C’est le gros point noir du jeu, et il est impardonnable. Qui plus est, la démo tournait sur un SSD, espérons donc que le studio corrige ce vilain défaut avant la sortie du jeu.

Le cul entre deux miroirs

Nous ressortons donc moins enjoués que la première fois de cette preview de Twin Mirror. La faute au manque de vie de Basswood et à des temps de chargement affreusement longs. Pour autant, le titre reste prometteur, et le génie torturé qui habite le personnage principal rend l’enquête intéressante. Il faudra cependant confirmer que la dualité monde réel/palais mental fonctionne à long terme, sans que le joueur ne se lasse.

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Twin Mirror

PEGI 0

Genre : Aventure/Réflexion

Éditeur : Bandai Namco

Développeur : DontNod

Date de sortie : 01/12/2020

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

3 reactions

Darlink60

03 nov 2020 @ 18:49

Ce jeu de Dontnod m’attire plus que Tell me why (qui est sympa mais sans plus je trouve). J’espère qu’il sera au niveau du premier Life is Strange !

Mika-117

04 nov 2020 @ 22:39

J’ai adoré Life Is Strange, Remember Me et Tell Me Why et du coup j’attends beaucoup ce jeu avec en son côté thriller psychologique comme les productions de Remedy et de Quantic Dream, ce qui est rare et un première chez Dontnod.

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burbigo3

07 déc 2020 @ 18:32

Merci pour la petite review, pour le moment je ne sais pas trop quoi y penser. J’aimerais bien y jouer moi-même pour avoir mon propre avis.

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