Test - Anthem : le ballet imparfait

«Christophe Maelstrom» , - 3 réaction(s)

Avant de faire l’objet des nombreuses controverses qui ont émaillé la période de sa sortie, Anthem s’était tout d’abord dévoilé au grand public lors de l’E3 2017, pendant la conférence Xbox, pour montrer ce que la Xbox One X avait dans le ventre. Effectivement, ses graphismes incroyables et ses phases de vol complètement folles avaient de quoi en faire baver plus d’un. Ajoutons à ça un développeur renommé, Bioware, et la hype autour du titre était inévitable. Maintenant que le jeu est sorti, lequel de l’engouement initial ou du récent rejet semble le plus justifié ?

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Il est fort ce Tarsis

Qui dit Bioware, dit Codex très fourni

Qui dit Bioware, dit attentes élevées concernant la narration. D’autant plus lorsque le studio canadien sort de sa zone de confort en proposant, pour la première fois (sans compter Star Wars : The Old Republic qui est un pur MMO), une expérience totalement online, comme un certain Destiny. Pour mêler coopération et narration, les petits gars de chez Bioware Edmonton et Austin ont décidé de séparer leur expérience en deux. D’un côté les missions coop (ou solo si vous êtes allergiques à la compagnie) avec les différentes phases de gameplay, les dialogues via télécommunication et quelques cutscenes. De l’autre côté, on trouve Fort Tarsis : hub narratif entièrement solo et en vue subjective (quand le reste du jeu est jouable à la 3e personne), où le joueur se retrouve obligatoirement après chaque mission pour se voir proposé moult dialogues ainsi que tout ce qu’il y a à faire mis à part se battre.

Une nuit à Tarsis

Concrètement, l’histoire principale d’Anthem prend place dans un monde que ses créateurs, les Démiurges, n’ont jamais entrepris de terminer. En se retirant, ils ont laissé derrière eux leur outil : l’Hymne (“anthem” en anglais) de la création. Depuis, ce pouvoir mystérieux n’a de cesse de créer monstruosités et cataclysmes. Notre histoire commence lors de l’un de ces fameux cataclysmes, une sorte de tempête de chaos amenant son lot de flammes, de destruction et créatures monstrueuses. Nous et notre escouade de freelancers (des soldats indépendants équipés d’exosquelettes) avons pour mission de pénétrer dans cette tempête, le Maelström, pour en découvrir l’origine et y mettre fin. Cependant, et comme rien n’est jamais facile, la mission tourne au vinaigre et se solde par un échec cuisant. Nous voilà donc 2 ans plus tard. Les freelancers sont tombés en disgrâce auprès des habitants de Fort Tarsis et il est de notre devoir de remédier à cela.

Au fil de nos aventures, on affrontera le Dominion, une faction belliqueuse voulant exploiter l’Hymne pour remodeler le monde à sa façon. C’est ainsi que s’articule notre quête principale : empêcher le Dominion et son chef de guerre, l’Observateur, de nous nuire en utilisant le pouvoir divin des Démiurges. Si notre run principal nous a tenus en haleine pendant une grosse trentaine d’heures (en s’occupant de la plupart des quêtes annexes et en bavassant avec les différentes personnes du fort), celle-ci peut tenir en une bonne quinzaine d’heures pour qui s’y colle en ligne droite.

“Au détour de la rivière”

Si l’histoire d’Anthem nous a beaucoup plu, on reconnait volontier que celle-ci prend son temps pour se lancer. Cependant, une fois la machine en marche, on se laisse vraiment prendre au jeu, on s’attache aux différents personnages et on n’a tout simplement pas envie que ça se finisse. Fort heureusement, la fin de l’histoire nous tease une nouvelle aventure à venir. Il faudra juste prendre son mal en patience jusqu’à son arrivée via les prochaines mises à jour de contenu promises par le studio.

L’exploration sous-marine est toujours très réussie visuellement

Concernant son gameplay, Anthem propose – n’ayons pas peur de le dire – une des meilleures navigation de la génération. Rien que ça. Piloter un javelin est tout simplement grisant. Sauter dans le vide d’une plateforme de lancement, faire un piqué, redresser au dernier moment et flotter juste au-dessus de la surface des courts d’eau pour refroidir nos réacteurs est tout bonnement génial. On en demande encore et encore et ça tombe plutôt bien car le monde d’Anthem a énormément de choses à offrir.

En effet, Bastion, la région dans laquelle se déroule Anthem, nous offre un excellent terrain de jeu, aussi bien visuellement que de par sa conception. Esthétiquement, on remarque le mélange unique entre les constructions futuristes et les ruines semblant dater de l’âge d‘or de la chevalerie. Ce monde verdoyant où Mass Effect rencontre Le Seigneur des Anneaux n’est, de plus, pas avare en petits secrets cachés ça et là. En effet, c’est au fil des voyages et en fouillant un peu les ruines que l’on peut trouver des tonnes d’informations et de récits sur le monde d’Anthem. Agrémenter son codex pour en découvrir toutes les subtilités peut donc être un objectif à part entière dans le jeu.

Combo ! Combo ! Cooooooooooooombo !

Cependant, le but principal d’Anthem ne se trouve pas là. Nous sommes face à un looter-shooter pur jus avec tout ce que ça implique. Une fois la quête principale finie, on passe donc la très grande majorité de notre temps à enchaîner les contrats afin de looter un équipement meilleur que le précédent jusqu’à atteindre le niveau maximum.

Le colosse prend un peu de place à l’écran

S’il n’y a rien de surprenant ici, quelques subtilités subsistent puisque les armes et les composants d’armure universels sont partagés entre tous nos javelins. En effet, à l’inverse d’un Destiny, on ne choisit pas une classe définitive dans Anthem. On peut changer de javelin entre les missions comme bon nous semble, selon notre envie ou la composition de notre escouade. Ainsi, il est possible de varier les gameplays puisque chacun de nos exosquelettes propose une jouabilité différente. Le Ranger, le tout premier javelin que l’on teste dans la mission d’introduction, est plutôt polyvalent bien qu’axé sur les dégâts à distance grâce à ses grenades et ses missiles. Le Colosse remplit, de son côté, le rôle de tank en étant bien plus résistant grâce à son bouclier physique. Cependant, il perd énormément en mobilité par rapport aux autres classes. L’Intercepteur quant à lui est une classe de corps-à-corps. Son agilité lui permet de se faufiler entre les lignes ennemies et d’enchaîner les attaques physiques grâce à ses coups de lames très rapides. Pour finir, le Tempête fait plus ou moins office de mage élémentaire. Grâce à sa capacité lui permettant de survoler les ennemis plus longtemps que les autres, il dispose d’un bon champs de vision sur les combats et ses pouvoirs élémentaires sont très précieux pour amorcer les combos que pourront alors réaliser les autres membres de l’escouade.

Les combos sont d’ailleurs une des clés de voûtes sur lesquelles repose Anthem. C’est très simple : sans combo, c’est l’ennui assuré puisqu’on envoie des centaines de munitions pour des dégâts relativement faibles. En utilisant les combos à bon escient en revanche, les dégâts infligés n’ont absolument rien à voir. Pour ce faire, on peut par exemple geler un ennemi avec un Tempête ou envoyer une grenade de poison avec un Intercepteur puis faire exploser tout ça grâce à une attaque électrique, inflammable ou au corps-à-corps. Choisissez donc bien vos différents équipements avant de quitter Fort Tarsis puisqu’il sera impossible, au même titre que les armes, de les changer une fois la mission lancée. En revanche, peu importe quel combo vous utilisez puisque mis à part certains ennemis de type élémentaire insensibles aux effets de glace ou électriques, ou encore les boss n’étant pas affectés par les combos, ils sont tous vulnérables aux éléments de la même manière.

C’est un des gros problèmes d’Anthem comparé, par exemple, à Destiny. Si son bestiaire classique (donc hors monstres pouvant faire office de semi-boss) reste assez chiche, il aurait tout de même pu faire l’affaire. Avec 4 factions ennemies présentes comprenant chacune au moins 4 archétypes de soldats différents, on aurait pu se voir proposé une belle palette de possibilités. Cependant, bien que tous les ennemis ne nous attaquent pas de la même manière (comprendre par là qu’il existe des attaques à longue ou moyenne distance, des invocateurs ou encore des spécialistes du corps-à-corps), il ne dispose pas de types de défense spécifique. Il y a bien les ennemis protégés par un champ énergétique mais au final ça revient au même qu’avec les autres : on a juste à enchaîner les dégâts de n’importe quel type pour le faire tomber. Le reproche à faire à Anthem n’est donc pas son bestiaire, mais bien la façon dont celui-ci a été conçu pour les combats, diminuant le nombre d’approches possibles.

Une fois le scénario enterré, les ficelles deviennent tout de suite plus visibles, plus grossières et l’illusion ne prend plus

C’est d’autant plus rageant que la construction des différentes missions souffre des mêmes maux. Le jeu dispose de quelques briques de gameplay comme “éliminer les ennemis”, “ramener les orbes vers la relique”, “rester dans un zone pour activer quelque chose” ou encore “récupérer les fragments de relique” et les recycle à l’infini. Si la lassitude ne se fait pas sentir sur la durée de la campagne principale, c’est parce qu’on est motivé par un but scénaristique. Or, une fois le scénario enterré, les ficelles deviennent tout de suite plus visibles, plus grossières et l’illusion ne prend plus. Il faut donc être un acharné de farming pour passer outre et continuer malgré tout. D’autant plus que les fameux contrats légendaires sont générés aléatoirement et se construisent simplement comme une succession de ces objectifs basiques.

Les personnages qui vous accompagnent sont vraiment attachants

De leur côté, les Forteresses, les fameuses activités “haut niveau” (même si la première est disponible durant le scénario et les deux autres directement à la fin de celui-ci) du titre, n’ont en fait rien d’exceptionnel. Bien que plus compliquées que les activités “normales”, on s’y habitue finalement assez rapidement pour ensuite jouer notre partition habituelle. Dans leur structure, on peut grandement les comparer aux Assauts de Destiny : des missions plus longues et difficiles que la normale prévues pour être jouées en coop et se terminant obligatoirement par un boss. Rien de plus. Ne crachons pas dans la soupe non plus, on a apprécié les faire mais on reste vraiment déçu que ce soit la seule vraie activité de haut niveau. D’autant plus quand parmi les 3 forteresses disponibles, une d’entre elles est en réalité la dernière mission du jeu, aussi plaisante soit-elle.

Lancer de javelin

On a quand même vu mieux comme quête...

Que faire une fois le scénario principal et les quêtes d’agents (des quêtes annexes venant étoffer le background narratif de certains personnages) terminés dans Anthem ? Farmer les activités disposant de loot exclusif pour se créer le javelin de ses rêves ? Eh bien... non. Anthem fait la distinction entre les pièces ayant un impact sur le gameplay et les pièces d’armure cosmétiques. En soit, c’est une bonne chose, cependant il est impossible de looter ces armures. En effet, s’il est bien possible de personnaliser son javelin en changeant ses couleurs et matériaux (ce qui est vraiment fun et extrêmement bien pensé), il faut obligatoirement passer par la case boutique pour faire l’acquisition de nouvelles armures. Bien que Bioware ait d’ores et déjà annoncé un plan pour remédier à cela en incluant des éléments cosmétiques dans des coffres spéciaux se trouvant en fin de forteresse, les possibilités sont, pour l’instant, très limitées. Elles sont d’autant plus chiches que les différents sets d’armures ne restent que quelques jours dans la boutique du jeu pour inciter les joueurs à dépenser de l’argent réel si jamais nos crédits “in game” ne sont pas suffisants, au risque de potentiellement ne plus avoir la possibilité de l’acheter plus tard.

Les javelins se débloquent aux niveaux 2, 8, 16 et 26

Concernant le loot affectant le gameplay, celui-ci se segmente en 3 parties : les équipements blancs/verts/bleus/violets, les magistraux et enfin les légendaires. Concernant les premiers, on ne va pas se le cacher, on aura les mêmes armes qui reviendront du niveau 1 au niveau 30. Pour les armes magistrales et légendaires, au-delà du niveau de dégâts qui augmente, on est face à des armes reprenant la base des armes classiques en y ajoutant une nouvelle peinture, un nouveau nom et des effets secondaires plus important. Il ne faut pour l’instant pas s’attendre à de grosses fantaisies concernant l’armement. C’est comme si on jouait avec un AK-47 pendant 50h puis qu’on obtient un nouvel AK affublé d’un nouveau nom, de nouvelles couleurs et dont les coups critiques ont une chance d’ajouter une balle supplémentaire dans le chargeur. Dans les faits, ce genre d’effet s’avérer décisif lors des activités ardues mais le plaisir du loot est amoindri par le manque d’originalité et de découverte. Et que dire du fait que lorsqu’on ramasse un drop ennemi, on ne sait pas ce que c’est. Cela peut être aussi bien une arme plutôt stylée qu’un composant dont on n’a pas l’utilité, mais ça on ne le verra qu’à la fin de la mission lors du débriefing. Comment gâcher un potentiel moment de joie dans le feu de l’action...

La belle et la bête

Lorsqu’il s’agit de nous en mettre plein la vue, Anthem ne fait pas dans la demi-mesure. En effet, bien aidé par le Frostbite Engine qui a déjà fait ses preuves à moult reprises, on en prend plein les mirettes. Peu importe le nombre d’heures passées sur le jeu, on se surprend toujours à s’exclamer devant la beauté – tant artistique que technique – de ce qui nous est proposé. Zigzaguer au milieu des canyons pour déboucher sur un large panorama mettant en scène les ruines de l’ancien temps et les reliques démiurges fait toujours sont petit effet. C’est d’ailleurs dommage que la très chouette bande son du jeu se fasse aussi discrète, ou encore que le jeu ne dispose pas de mode photo. C’est la même chose en combat où les effets visuels sont légions. On prend un malin plaisir à enchaîner les combos et les explosions qui, en plus d’être diablement efficaces, envoient des effets spéciaux à gogo et poussent nos consoles dans leurs derniers retranchements. Trop peut être…

Les quêtes d’agents étoffent, de manière non négligeable, le background des personnages du Fort

Les forces et les maux d’Anthem sont nombreux. En revanche ils en sont qui peuvent tuer un jeu avant même que celui-ci puisse délivrer tout son potentiel. Les bugs d’Anthem sont de ceux-là et il y en a pour tous les goûts. Des quêtes à rejouer plusieurs fois au crash pur et simple, le panel est assez impressionnant. On ne va pas se la jouer forumeur et balancer tout ce qu’on a entendu ici et là sur le net mais de notre côté, sur One X comme One classique, on a pu observer pas mal de problèmes quand même. Tout d’abord si le jeu est installé sur un disque dur externe, le risque de crash est beaucoup plus élevé que s’il se trouve directement sur la console. On a pu observer de nombreux bugs coupant tout simplement le son du jeu. Les ralentissements des fois un peu crados sur One classique ou encore l’écran de résultats de missions qui se fige. Ça n’arrive pas toutes les 5 minutes non plus mais ces quelques occurrences sont déjà de trop pour un jeu de cet acabit. En revanche, c’est bien à chaque mission qu’il faut voler en équipe pour éviter de se retrouver téléporté (occasionnant un temps de chargement et un lieu de réapparition rarement pertinent) si jamais on se retrouve un peu trop à la traîne...Bref, même si les patchs affluent toutes les semaines, Anthem a pris cher et les torts causés au jeu sont déjà immenses.

Bilan

On a aimé :
  • La trame principale
  • Les personnages et leurs histoires
  • La customisation poussée via les couleurs et les textures
  • Beau comme un cœur
  • Piloter un javelin… le pied total
  • La richesse du lore dans le monde
On n’a pas aimé :
  • Une deuxième partie “post-scénario” vraiment fainéante
  • Cette saleté de boutique bridant la personnalisation
  • La construction des missions
  • Le bestiaire manquant d’impact dans la construction des gunfights
  • Le loot sans charme
  • La téléportation pour rejoindre l’escouade… l’enfer sur Terre
  • C’est possible d’être aussi instable ?
Bâti pour demain, pas prêt pour aujourd’hui

On était impatient de découvrir ce que Bioware nous réservait avec Anthem. Malgré ces instabilités et ses bugs plus que fâcheux, l’impression était très bonne à la fin de l’aventure principale, Bioware oblige. Le scénario est accrocheur – et on nous tease même la suite des évènements –, les personnages sont attachants, piloter son javelin est un vrai kiff et le monde est…que dire d’autre que magique ? Mais voilà, le scénario arrive à son terme et tout fout le camp. On répète encore et toujours les mêmes objectifs sans aucune ficelle scénaristique, le loot n’est pas plus emballant que ça une fois passé la surprise des premières armes magistrales ou légendaires, et il n’y pas vraiment de véritable activité de haut niveau. Si le jeu risque bien de s’améliorer au fil des mois sur ce segment, pour l’instant il faut vraiment être un accroc du farming pour s’y adonner sur le moyen/long terme. Reste à voir si les bases posées seront bonifiées, auquel cas Anthem pourrait bien revenir en force mais ça, c’est une autre histoire...

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Anthem

PEGI 0

Genre : Action RPG

Editeur : EA

Développeur : Bioware

Date de sortie : 22/02/2019

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

3 reactions

Dudediklenbias

11 mar 2019 @ 11:25

Je vous suis complètement dans ce test. Histoire principale géniale, j’ai adoré, BioWare fait vraiment un bon boulot la dessus. Par contre j’ai pas bien compris pourquoi Fort Tarsis est en vue première personne, ça n’apporte pas grand choses si ce n’est même rien. Une vue TPS aurait amplement fait l’affaire. Et ils auraient pu rendre encore le fort plus vivant, développer plus d’activités annexes et pousser encore plus les relations avec les personnages.

Le gameplay juste excellent, c’est ultra agréable de manier son javelin. De plus la custumisation de ce dernier, ou ces derniers, est très bien vu. J’ai pris un pied dingue avec le Colossus.

Par contre n’étant pas fan de farming, une fois l’histoire finie et ben, je n’y ai trouvé plus aucun intérêt. Après des dlc gratuits devraient arriver cette année mais pour moi ça sera revente et puis j’attendrais qu’il soit dans le EA access pour le reprendre l’année prochaine.

A noter que je n’ai eu aucun bug ni aucune déconnexion depuis la mise a jour day one sur Xbox Fat.

boudboi

11 mar 2019 @ 13:19

Est ce qu’il y’a eu du mieux sur les temps de chargement ?

Xcéces

11 mar 2019 @ 16:09

@boudboi, Un peu, mais rien de vraiment flagrant.