Encore une journée de plus à errer dans des couloirs exigus, à chercher de quoi survivre dans l’obscurité et combattre les mutants. L’air du métro est étouffant mais toujours moins dangereux que celui qui se trouve à la surface. Pourtant cela n’empêche pas certaines personnes d’aller à l’extérieur. Pourquoi faire ? Je ne sais pas. Chercher des survivants ? Récupérer des vivres et des munitions ? Ou tout simplement fuir les entrailles de la ville ? Je ne sais pas pourquoi ils sont sortis, mais cette fois, j’en suis sûre, nous découvrirons le sens de tout cela. Masque à gaz, ok. Sac à dos, ok. Arme et munitions, ok. Maintenant, il faut y aller ! Cette vie, c’est celle de Metro Exodus, le troisième volet de la franchise “Metro”, adaptation de l’œuvre littéraire écrite par Dimitri Glukhovski.
Artyom se remet sur les rails
Bienvenue en 2036. On incarne à nouveau Artyom, ce bon vieux ranger de l’extrême qui n’a qu’une idée en tête : partir à la découverte du monde extérieur ! Malgré les mises en garde de ses camarades de l’Ordre, Artyom veut plus que tout explorer les alentours à la recherche d’un endroit meilleur. Et on peut dire qu’il a eu raison de risquer sa vie puisque surgit de nulle part une locomotive, nommée plus tard Aurora, qui va leur servir de moyen de locomotion pour traverser le pays. Artyom, qui sait se montrer convaincant, embarque avec lui toute une petite troupe à la recherche d’un nouveau foyer viable en dehors des artères vides et sombres du métro. Mais qui dit exploration dit dangers. En soi, l’histoire de Metro Exodus est plutôt pauvre et décousue. Les événements s’enchaînent de façon assez aléatoire et sans une trame de fond solide, ce qui fait qu’on a du mal à accrocher véritablement au scénario et aux missions annexes qui gravitent autour. Même si la durée de vie est conséquente (une grosse quinzaine d’heures environ), il est difficile de trouver un réel intérêt aux péripéties d’Artyom, Melnik, Anna et le reste de la bande. Pour faire court, on n’attend pas la fin avec impatience comme cela a pu être le cas avec les épisodes précédents. C’est fort dommage car c’est exactement ce qui donnait de la force à cette saga.
Pour le gameplay, on a du bon et du moins bon. En mode semi open-world, il y a une certaine liberté de mouvement complètement absente dans les précédents épisodes. Toujours linéaire tout de même, il est cependant possible de partir explorer d’autres zones de la carte pour trouver des armes ou améliorations. Comme pour les deux anciens opus, chaque chapitre propose une map où il est impossible de retourner une fois le chapitre passé, d’où l’intérêt de ratisser toute la carte.
Côté stuff, on garde la même base mais avec de nettes améliorations. On a le même outillage qu’auparavant : le fameux masque à gaz, le briquet, la carte et la lampe torche mais aussi, nouveauté, un sac à dos qui sert d’établi de voyage. Réalisme oblige, l’utilisation de ce sac se fait en plein jeu, alors place à la réflexion pour choisir le moment adéquat. On le pose par terre, on l’ouvre et let’s go pour la fabrication de munitions, filtres et kits de secours tout en modifiant et en améliorant les armes disponibles. Là encore, la diversité des types d’armes est appréciable : fusil d’assaut, de précision, à pompe, shotgun, arbalète, revolver et arme pneumatique ; il y a de tout pour tout le monde. Metro Exodus offre également une multitude d’adversaires bien différents : bandits, démons, mutants, fanatiques, crevettes géantes, loups, araignées et personnes aux mœurs peu recommandables... un sacré petit panel qui n’empêche pas l’IA d’être complètement larguée. On aurait pensé qu’avec son troisième épisode, Deep Silver aurait fourni à ses antagonistes un minimum d’intelligence mais pas du tout. Soit les ennemis sont complètement aveugles, soit ils arrivent à nous repérer dans le noir au fond d’une pièce accroupi derrière un meuble. De plus, ils sont d’une facilité déconcertante à semer si on en a marre de gaspiller nos balles. Pas très persévérants les bougres...
Pour ce qui est des paysages, ils sont d’une diversité superbe : désert aride, forêt luxuriante, ville enneigée, marécages boueux… Tout y est et c’est vraiment agréable à regarder. On est à 2000 lieues de ce qu’était Metro il y a bientôt 6 ans, à avancer à tâtons au fond de bunkers et tunnels lugubres à profiter du peu de temps passé dehors dans cet univers hostile. La météo est tout aussi sympathique puisque pluie, orages et tempêtes peuvent pointer le bout de leur nez à n’importe quel moment pour rendre l’épopée un peu plus compliquée. Mais honnêtement, on ne s’en lasse pas pour autant car ces petits détails permettent d’avoir un environnement plus riche et plus réaliste.
Apocalyptiquement incorrect
Alors oui, les paysages sont très beaux à regarder mais pour avoir testé le jeu sur la Xbox One classique, on n’est pas vraiment au top. Pour une sortie en 2019, beaucoup moins de bugs et plus de précision dans les détails auraient été fortement appréciés. Rarement mais quand même, on a affaire à du clipping et quelques freezes. Beaucoup moins rarement, on se coltine des personnages coincés dans l’environnement et quelques textures complètement foirées, comme par exemple un effet de lumière pendant un déplacement qui donne l’impression d’être au cœur d’un time-lapse un peu moche. Encore faut-il que ces bugs ne soient pas un véritable obstacle à l’avancée comme cela a été le cas pour moi à cause d’une sauvegarde qui m’a obligée à recommencer un chapitre en entier. Ça n’est arrivé qu’une seule fois mais mieux vaut prévenir que guérir. Cela dit, être obligé de tout refaire après avoir subi un chargement d’une longueur incommensurable comme il y a à chaque lancement de partie et entre chaque chapitre, c’est presque de la torture.
En dehors de ça, les déplacements sont fluides même si les quelques scènes de gunfights contre des créatures style ours et loups sont handicapantes. Visiblement pas apte du tout à esquiver, on ne peut que sauter bêtement, se bloquer contre des murets et fuir en courant pour tenter de prendre l’ennemi à revers. C’est assez pathétique à regarder, j’en conviens. Quant à l’audio, la bande-son est toujours aussi bonne et la VF est correcte même si on dénote un léger manque de naturel. On regrette aussi une incohérence entre les voix directes et les voix via la radio qui se chevauchent jusqu’à même carrément s’inverser : entendre d’abord la voix “radio” avant la voix “réelle” alors que le mec est juste à côté de vous, c’est assez spécial… Pas de quoi casser trois pattes à un canard irradié donc.