Après s’être offert une campagne de communication particulièrement musclée et explosive, Call of Duty : Black Ops 6 est enfin entre nos mains. Il s’agit, pour plusieurs raisons, d’un opus particulièrement attendu, déjà parce qu’il appartient à la saga Black Ops, mais également parce qu’il est le tout premier épisode de la franchise à intégrer le Xbox Game Pass Ultimate et le PC Game Pass dès son lancement. Il serait aussi injuste de ne pas mentionner l’introduction du mouvement multidirectionnel, qui joue un rôle majeur dans l’attrait de Black Ops 6.
Mais alors, tout cet engouement est-il justifié ? Pour vous aider à y voir plus clair, nous avons pris le temps de compléter la campagne solo du jeu et nous avons passé de longues heures en multijoueur et en mode Zombies.
Une véritable innovation de gameplay ?
L’un des principaux axes de communication de Call of Duty : Black Ops 6 était assurément le mouvement multidirectionnel. Il s’agit d’un nouveau mécanisme qui permet de sprinter, de glisser et de plonger dans n’importe quelle direction, que ce soit durant la campagne ou dans les modes multijoueur et Zombies.
Tout au long de notre prise en main sur ces trois modes de jeu, nous avons pu apprivoiser cette mécanique pour échapper à des situations critiques ou simplement pour surprendre un ennemi en plongeant devant lui afin de l’abattre, alors même que nous étions dans les airs.
Bien que le mouvement multidirectionnel soit utilisable dans tous les modes de Black Ops 6, il n’est vraiment utile que dans le multijoueur. En effet, dans la campagne, nous n’avons pas éprouvé le besoin d’être trop mobiles, tandis qu’en mode Zombies plonger au sol peut s’avérer fatal. Notons tout de même que le fait de courir dans n’importe quelle direction est très appréciable pour prendre de la distance avec une horde.
C’est particulièrement en multijoueur que nous avons adoré plonger et glisser dans tous les sens, ce système rendant le gameplay plus mobile et fluide que jamais dans la franchise. Reste maintenant à voir si les autres studios reprendront cette mécanique et la peaufineront à l’avenir.
Après la Guerre Froide, place à la Guerre du Golfe
Bien que la campagne solo d’un Call of Duty ne soit généralement pas l’expérience de jeu sur laquelle on s’attarde le plus, elle joue toujours un rôle important dans l’identité du titre, d’autant plus qu’elle pose le contexte de l’époque dans laquelle se déroulent les autres modes.
Dans la continuité des événements de Black Ops : Cold War et des retours en arrière de Black Ops II, cette nouvelle campagne, développée par Raven Software, nous embarque au début des années 1990, alors que la guerre du Golfe est au centre de toutes les préoccupations. Cette nouvelle histoire signe le retour de personnages déjà bien connus de la franchise, comme le vétéran Frank Woods ou encore le charismatique Russell Adler.
Cette fois, nous incarnons Case, un personnage muet dont on ne voit jamais le visage, ce qui est particulièrement dommage au vu de la réalisation technique des cinématiques. Quoi qu’il en soit, le protagoniste, ainsi que d’autres agents de la CIA, à savoir Marshall et Harrow, sont envoyés en mission pour intercepter Saeed Alawi, le ministre de la Défense irakienne. Tout ne se passe cependant pas comme prévu, notamment en raison d’une intervention inattendue de Russell Adler, qui est maintenant considéré comme un traître par la CIA.
Ces événements mènent ainsi à une enquête au sujet du Panthéon, un groupe paramilitaire au sujet duquel on peut en apprendre plus durant les environ huit heures de jeu nécessaires pour boucler la campagne de Call of Duty : Black Ops 6, en difficulté Vétéran.
Nous n’entrerons évidemment pas plus dans les détails scénaristiques, afin de ne pas gâcher les surprises réservées par Raven, car, oui, des rebondissements, il y en a ! En effet, le studio parvient une nouvelle fois à proposer une intrigue captivante, qui donne clairement envie de connaître le fin mot de l’histoire, bien que certains thèmes aient déjà été abordés par le passé dans d’autres jeux Black Ops, comme la trahison ou encore la menace d’une arme biologique.
Quelques prises de risques appréciées, bien que trop timides
Très vite, on comprend que la campagne de Black Ops 6 ne vise pas à être une succession d’affrontements, loin de là. En effet, Raven a imaginé tout un tas de situations surprenantes, mais qui ont clairement leur place dans la trame scénaristique. Par exemple, très tôt dans l’aventure, une mission se déroule pendant un grand gala placé sous haute surveillance, événement durant lequel il faut réussir à prendre une photo de la rétine d’une personnalité importante.
Ainsi, le jeu propose plusieurs approches pour parvenir à ses fins, trois très exactement. Nous sommes ainsi plongés dans une séquence digne d’un thriller d’espionnage, plutôt que dans un jeu de tir explosif. Bien qu’il s’agisse d’une initiative que nous saluons, nous regrettons que les trois approches soient finalement très bridées et que le simple fait de sélectionner l’un des objectifs affiche des repères à l’écran, ne nous poussant ainsi même pas à chercher un peu par nous-même comment réussir à obtenir une photo des rétines ! Il est évidemment inenvisageable que Raven propose des mécaniques dignes d’un Hitman, mais un peu plus de liberté et d’autonomie n’auraient pas été de refus.
Notons d’ailleurs que ce niveau, comme les autres se déroulant en intérieur, est particulièrement agréable à l’œil, ce qui tranche un peu avec certaines missions en extérieur moins jolies.
L’intrigue fait aussi en sorte que Case et les autres personnages parcourent des niveaux plutôt ouverts, dont un où ils peuvent utiliser un véhicule pour atteindre différents points d’intérêt. Ces derniers sont soutenus par des Killstreaks, comme des frappes de mortier ou des missiles à diriger depuis les airs. Il ne s’agit pas de quelque chose de particulièrement original, mais, puisque c’est un concept peu exploité dans la campagne et bien exécuté, il vient tout de même enrichir l’expérience de jeu.
Dans une autre optique, plutôt inattendue, la campagne de Black Ops 6 offre des scènes pour le moins délirantes, mais nous ne souhaitons pas nous étaler davantage afin de vous en réserver la surprise. Tout ce que nous pouvons dire, c’est que diverses scènes permettent de rythmer agréablement le scénario, bien que nous ayons noté quelques rares longueurs.
Cet épisode signe aussi le retour de la planque, lieu dans lequel Case et ses acolytes se retrouvent pour les briefings et débriefings. Il ne s’agit pas que d’un emplacement utile pour l’histoire, puisque c’est aussi ici que l’on peut dépenser les dollars trouvés sur le terrain afin de débloquer diverses améliorations permanentes, qui rendent d’ailleurs le jeu plutôt simple, même en complétant la campagne en difficulté vétéran. Notons cependant que nous avons dû recommencer quelques rares scènes à de nombreuses reprises, en raison de points d’apparitions mal positionnés. Par exemple, une mission fait débuter Case alors qu’il sort d’un véhicule, l’exposant ainsi directement aux tirs des ennemis situés en face. Nous avons subi de nombreuses morts avant de pouvoir enfin nous abriter.
Vous l’aurez compris, la campagne de Black Ops 6 souffre de quelques défauts mineurs, mais Raven est quand même parvenu à créer un scénario solide et captivant, soutenu par des cinématiques en images de synthèse remarquablement réalisées, ainsi que par une bande sonore qui passe d’une ambiance épique à celle d’un thriller d’espionnage. Si vous étiez déjà séduits par les campagnes des anciens Black Ops, vous ne pourrez qu’aimer celle-ci !
Quid des cartes multijoueur ?
Si Call of Duty : Black Ops 6 était attendu au tournant, ce n’était pas que pour sa campagne, mais également pour son mode multijoueur. Avec ce nouvel opus, Treyarch entend bien conquérir le cœur des fans de la franchise, notamment grâce au retour tant attendu des prestiges. Mais alors, qu’est-ce qui justifierait de s’investir autant dans cette expérience au point de les enchaîner ?
Rien qu’au lancement, les joueurs peuvent profiter de pas moins de 16 cartes, prenant toutes place dans des lieux totalement différents, puisqu’elles s’inspirent pour la plupart de la campagne. Elles sont une nouvelle fois divisées en deux catégories, celles de base 6V6, qui sont de taille moyenne, et les Strikes, pensées pour des affrontements au combat rapproché en 6V6 ou 2V2.
Les cartes sont globalement bien construites et parviennent presque toutes à proposer une expérience atypique, avec un point de rencontre leur permettant de se forger une identité. On pense bien sûr à Skyline avec sa piscine au centre de la carte, à Stakeout et ses couloirs étroits qui donnent lieu à des confrontations particulièrement intenses, à Warhead et sa maison dévastée ou encore à Subsonic et son hangar à avions.
Dans les cartes de base, il arrive parfois de devoir chercher des joueurs pendant plusieurs dizaines de secondes, ou simplement de faire face à des snipers qui campent, du moins en Match à mort par équipe. Bien que ce ne soit pas nécessairement un problème, cela pourrait être ennuyeux pour des joueurs en recherche d’une action frénétique. Heureusement, le fait de jouer dans des modes à objectifs permet de corriger le tir, dans la mesure où l’action est alors focalisée sur des points précis.
Avec les cartes Strikes, il est juste impossible de ne pas faire face à d’autres ennemis, puisque leur taille oblige à rencontrer des adversaires dans les quelques secondes qui suivent l’apparition. Autant dire que l’expérience pourrait frustrer ceux qui ne souhaitent pas être confrontés à une action aussi intense. Heureusement, les deux types de carte sont séparés grâce à des playlists.
Un petit nouveau s’invite dans les modes de jeu
Du côté des modes de jeu, on retrouve les habituelles expériences de la franchise, comme le Match à mort par équipe, Domination, Recherche et destruction ou encore Point stratégique, tandis que Treyarch propose cette année de découvrir Ordre d’exécution, dans lequel il faut éliminer une cible prioritaire. Bien que le principe soit intéressant et plaira évidemment aux amateurs de VIP dans Halo, force est de constater que les joueurs ne jouent malheureusement quasiment jamais l’objectif.
Alors que les Scorestreaks font indéniablement partie de l’ADN de la saga Black Ops, ils ne sont pas appréciés de tous les joueurs. La playlist Confrontation permet justement de jouer sur les cartes Strikes à des modes sans aucun Scorestreak, ce qui est bien sûr une initiative à saluer.
Aussi, chose importe à noter dans la mesure où beaucoup de jeux font désormais l’impasse dessus, Call of Duty : Black Ops 6 propose un mode écran scindé à deux joueurs, permettant ainsi à une autre personne en local de profiter de certains modes multijoueur compatibles, ainsi qu’au mode Zombies. Le titre accuse une baisse de la qualité graphique et des chutes de framerate dans cette condition, surtout sur Xbox Series S. Cependant, l’effort est une nouvelle fois à saluer.
Quitte à mettre tous les leviers à fond pour ce nouvel épisode, les développeurs ont aussi fait revenir le mode Théâtre, qui offre aux joueurs la possibilité de visionner à loisir les précédentes parties effectuées. En effet, l’outil permet de se balader librement ou de fixer la caméra à la première ou troisième personne derrière n’importe quel combattant. Bien que ce soit appréciable, nous avons constaté que la navigation avec une caméra libre est particulièrement lourde, mais aussi que le rendu de la partie est comme saccadé. On peut en effet observer de nombreux ralentissements assez désagréables.
Le retour tant attendu du mode Zombies par manches
Le troisième gros morceau de ce Call of Duty, c’est évidemment le mode Zombies, qui était attendu au tournant par les fans. En effet, Treyarch était parvenu à faire monter la sauce en annonçant très tôt lors de la campagne marketing que le système de manches serait de la partie.
Ainsi, au lancement, deux cartes bien distinctes sont à découvrir : Terminus, un complexe dans la mer des Philippines, et Liberty Falls, située dans une ville de Virginie-Occidentale. Alors que la première est particulièrement sombre, l’autre est hautement lumineuse, ce qui participe à leur insuffler à chacune une âme différente.
Que l’on préfère parcourir l’une ou l’autre, le mode Zombies de cet opus vient puiser dans l’héritage de ses prédécesseurs, tout en le modernisant. En effet, le système de manches, qui deviennent de plus en plus ardues, se marie parfaitement avec le gameplay de Black Ops 6, ainsi qu’avec son système de progression plutôt poussé.
La structure du mode est simple et n’a pas de quoi dépayser les habitués. À chaque zombie éliminé, les joueurs remportent des crédits, leur permettant ainsi de débloquer des armes, des passages ou encore des améliorations, par exemple sous la forme d’atouts à boire, ou encore d’augmenter le niveau de l’arme qu’ils ont en main. À mesure que les vagues augmentent, la partie devient de plus en plus difficile, et les joueurs doivent ainsi décider s’ils souhaitent continuer de faire progresser l’intrigue ou bien s’exfiltrer, ce qu’il n’est possible d’effectuer que toutes les cinq manches.
Bien que pour l’instant l’expérience puisse se montrer répétitive, dans la mesure où il n’y a que deux cartes au lancement, la découverte des easter eggs ou encore la volonté de faire progresser les armes, de débloquer des skins exclusifs à ce mode ou simplement le fait de rechercher des augmentations, motive clairement à relancer des parties, surtout avec des amis ! Il faudra d’ailleurs y passer de nombreuses heures pour tout débloquer, la recherche des augmentations pouvant s’avérer un peu longue.
L’expérience s’avère particulièrement amusante et addictive en groupe, mais attention à bien réserver votre soirée parce qu’une partie peut largement dépasser l’heure de jeu. Si toutefois vous n’avez pas de groupe avec qui découvrir cette expérience, ce n’est nullement un problème, puisque le mode Zombies peut très bien être joué seul, permettant ainsi de mettre la partie en pause et de la sauvegarder pour la reprendre plus tard. Il s’agit, là encore, d’une très bonne idée implémentée dans cet épisode. Évidemment, avec un invité à la maison, il y a aussi de quoi passer un bon moment en écran partagé.
Des skins et des récompenses à gogo
Il est indéniable que Call of Duty : Black Ops 6 est un jeu qui fait preuve de générosité, et le titre ne cesse de le rappeler. En effet, au lancement, il permet de jouer avec 33 armes différentes, dont 12 totalement inédites dans la franchise. On regrettera cependant qu’il n’y ait que deux fusils à pompe, mais aussi que certaines armes manquent un peu d’impact en matière de son. Toutes sont personnalisables et il est possible de débloquer des skins spécifiques en les maîtrisant en multijoueur, en mode Zombies et prochainement dans Warzone.
Pour ce qui est de leur customisation avec des accessoires, Treyarch ne propose pas autant de choix que dans Modern Warfare III, le précédent opus, mais ce n’est nullement un problème puisqu’il avait bien trop d’éléments à débloquer au lancement. Ici, le studio a fait le choix de se concentrer sur l’essentiel.
Outre la possibilité de consulter sa collection de médailles remportées, Black Ops 6 invite les joueurs à prendre des niveaux afin de passer des prestiges et de remporter de magnifiques récompenses qui célèbrent la saga Black Ops. Ce système, particulièrement apprécié, montre une nouvelle fois que Treyarch est resté à l’écoute de sa communauté.
Puisque les développeurs ont choisi de ne pas faire les choses à moitié, on retrouve aussi dans les paramètres une multitude d’options pour personnaliser son expérience de jeu, dont une pour complètement changer la disposition de l’ATH ou encore une autre pour activer des commandes simplifiées, permettant ainsi de franchir absolument tous les obstacles rien qu’en se dirigeant dans une direction, sans même se baisser ou sauter manuellement.
Ce n’est que le début
Il y a de quoi être enthousiaste concernant l’avenir de Black Ops 6, car, alors que nous écrivons ces lignes, un nouveau mode de jeu a déjà intégré les playlists multijoueur et la carte Nuketown a fait son grand retour. On sait également que, lorsque la machine des saisons aura été mise en marche, de nombreux contenus pourront être découverts. Une nouvelle carte Zombies est d’ailleurs prévue d’ici à la fin de l’année.
Espérons que les prochaines mises à jour viendront corriger des problèmes auxquels nous avons été confrontés plusieurs fois, que ce soit sur PC, Xbox Series X ou Xbox Series S, à savoir des bugs dans l’interface ou des crashs.
Finalement, avec un jeu aussi solide au lancement et à l’avenir si prometteur, on regretterait presque que le jeu doive céder sa place à un nouveau titre l’année prochaine et finisse déserté par les joueurs, comme c’est actuellement le cas de Call of Duty : Modern Warfare III, pourtant disponible depuis moins d’un an.
Testé sur Xbox Series X et S via un code fourni par l’éditeur, puis sur un PC équipé d’une RTX 3080 via le PC Game Pass. Joué à la manette et au clavier/souris.