Ces dernières années, avec ses studios maison et des partenaires, Xbox est parvenu à se créer une bibliothèque couvrant presque l’intégralité des genres de jeux existants. Malgré tout, un style manquait à l’appel, à savoir le 4X. Pour remédier à cela, les équipes de Xbox Game Studios Publishing ont ainsi déniché le nouveau projet d’Oxide Games, Ara : History Untold. Un peu plus de deux ans après son annonce au Xbox Games Showcase 2022, le titre est enfin disponible sur PC et nous avons pu ériger nos nations pour dominer les autres peuples.
Notez que nous ne sommes nullement spécialistes des 4X. Ainsi, ce test a été rédigé du point de vue d’un novice du genre et pourrait parfaitement s’adresser à des nouveaux venus souhaitant, par exemple, s’intéresser à ce style de jeu via le PC Game Pass. Cependant, si vous ne disposez pas d’un PC, vous auriez tort de ne pas vous intéresser au jeu, puisqu’il devrait dans un second temps être porté sur consoles.
Une entrée en matière plutôt accueillante
Il peut être particulièrement intimidant de se lancer dans un 4X sans même avoir l’esprit configuré pour profiter pleinement de toutes les mécaniques de jeu. Heureusement, lors du développement, Oxide Games en a pris conscience et Ara : History Untold dispose d’un didacticiel qui nous a accompagnés tout au long de nos sessions de jeu pour être sûrs de tout comprendre aux systèmes et menus incorporés.
Ainsi, juste après avoir sélectionné l’une des 42 figures historiques, disposant chacune de des propres avantages et désavantages, les différents tutoriels nous apprennent au fil de la partie les bases de l’exploration, de l’expansion, de l’exploitation et, bien sûr, de l’extermination, à savoir les composantes du 4X.
Que ce soit en multijoueur ou en solo, Ara : History Untold nous fait commencer aux temps anciens (comprendre ici la pré-histoire), où le but va être de collecter les ressources nécessaires au développement de notre nation, tout en envoyant des explorateurs récupérer des trésors abandonnés sur la carte, mais aussi repérer de futurs emplacements pour étendre notre capitale ou bâtir de nouvelles villes grâce aux colons, ainsi qu’éventuellement faire la rencontre d’autres nations ou de petites tribus, qui peuvent être amicales ou hostiles selon notre comportement. Bien entendu, le titre se joue au tour par tour.
D’entrée de jeu, la prise en main n’est pas particulièrement difficile, dans la mesure où il n’est pas encore possible d’entreprendre beaucoup d’actions. À côté de cela, l’esthétique particulièrement soignée d’Ara : History Untold nous aide à nous plonger dans la vie de notre petite nation, d’autant plus que le jeu se veut particulièrement vivant, détails que l’on peut remarquer en zoomant. Nous nous sommes ainsi surpris à d’innombrables reprises à simplement regarder la population de notre nation travailler aux champs, chasser ou encore faire la guerre.
Le tout est soutenu par une magnifique bande sonore qui vient parfaitement rythmer les simples moments de gestion, ou les scènes bien plus tendues, lorsque notre nation entre en guerre.
Plusieurs solutions pour remporter la victoire
Évidemment, toute nation souhaite emporter la victoire sur les autres. Pour certaines, la partie peut être de courte durée, tandis que pour les finalistes, cela peut s’étendre jusqu’à près d’une vingtaine d’heures. En effet, évoluer des temps anciens jusqu’à l’âge de la singularité, autrement dit notre futur, n’est pas à la portée de toutes les nations, puisqu’à chaque ère, celles disposant du plus petit nombre de points de prestige disparaissent à jamais.
Une partie d’Ara : History Untold se découpe en 3 actes, chacun composé de plusieurs âges ou ères. Pour évoluer, il suffit de rechercher une technologie obligatoire, aussi appelée catalyseur d’époque, disponible seulement après avoir débloqué un nombre défini de technologies.
Nous apprécions ce système, puisqu’il permet de prioriser les technologies les plus utiles selon la manière dont nous souhaitons faire grandir la nation. Nous pouvons aussi ne pas apprendre de technologie et ainsi évoluer plus vite si certaines ne sont pas utiles dans le cadre de la stratégie choisie.
Des temps anciens jusqu’à l’âge de la singularité, il faut gagner des points de prestige, que ce soit par la voie militaire, commerciale, religieuse, gouvernementale, culturelle, scientifique, industrielle, ou encore en construisant de magnifiques triomphes qui octroient de sacrés avantages, comme la tour Eiffel ou encore Stonehenge.
Bien que cela soit difficile, il est aussi possible de mettre fin à une partie en détruisant toutes les autres nations par la puissance militaire. Pour cela, il faut utiliser beaucoup de ressources pour former des unités terrestres, navales et aériennes. Attention cependant, puisque les déclarations de guerre ternissent la réputation d’une nation et il faut au préalable remplir des conditions, comme mener des représailles, s’engager pour des raisons religieuses ou encore annexer un territoire adjacent à l’une de nos villes.
Il peut paraître frustrant d’avoir une armée prête à tout anéantir, mais de ne pouvoir mener qu’une escarmouche de seulement 25 tours, lorsqu’aucune condition pour entrer en guerre n’est remplie.
Même après avoir rasé ou capturé une ville ennemie, les relations peuvent s’améliorer au fil de la partie, bien que les interactions avec les autres nations soient plutôt limitées, ce qui n’est pas plus mal afin de ne pas complexifier le jeu plus qu’il ne l’est déjà.
Il faut devenir la plus grande nation !
Il existe ainsi de nombreuses manières de faire grandir une nation et de remporter la victoire. Dans tous les cas, cela passera par l’agrandissement de la capitale et d’autres villes en construisant des améliorations (des bâtiments) et en se souciant de la qualité de vie de la population, tout en possédant des forces militaires pour au moins être dissuasif et capable de se défendre.
La capacité à grandir repose aussi sur les relations avec les autres nations. En effet, s’il est possible d’entrer en guerre, forger des alliances est bien plus avantageux, ne serait-ce que pour pouvoir traverser les territoires alliés ou échanger des ressources.
Les évolutions technologiques jouent évidemment un rôle essentiel dans la progression d’une nation. Il existe des dizaines de technologies (la fermentation, la cartographie, la robotique, et bien plus), à tel point qu’en une seule partie, il est difficile de profiter de toutes, ce qui peut être frustrant. Autant le dire, une seule partie ne suffit absolument pas pour découvrir tout ce qu’Ara : History Untold a à offrir.
Une profondeur de gameplay à prendre en main
Au fil des heures de jeu, de plus en plus de mécaniques se dévoilent et rendent Ara : History Untold plus complexe, mais pas impossible à maîtriser pour autant. Au fur et à mesure de la construction d’améliorations, il est nécessaire d’accorder une grande importance au craft, élément qui participe à forger l’identité du jeu.
En effet, il est possible de fabriquer des ingrédients, des produits et des consommables. Les ingrédients servent par exemple à construire de nouvelles améliorations, ou bien à former des troupes militaires. Les consommables, eux, peuvent être des commodités, à savoir des items permettant d’améliorer plusieurs caractéristiques des villes, comme la qualité de vie.
Ainsi, en plus des principales ressources que sont la nourriture, la richesse, le bois brut et les matériaux, il est important de veiller à la production de nombreux items pour s’assurer de la pérennité de sa nation.
De ce fait, tout au long d’une partie, les améliorations existantes deviennent plus performantes grâce à l’attribution de produits comme des charrues pour les fermes, et plus tard des tracteurs. Si l’on prend, en début de partie, un grand plaisir à rendre nos améliorations de plus en plus efficientes, l’exercice devient au bout de quelques heures de jeu une légère corvée, puisqu’à mesure que la nation grandit, il faut s’occuper de plus en plus d’améliorations.
Il existe beaucoup d’autres mécaniques, comme les parangons, figures historiques à affecter à des postes spécifiques dans la ville, dans l’armée ou dans des améliorations culturelles pour fabriquer des œuvres d’art. Nous n’allons pas détailler ici toutes les spécificités de gameplay du jeu, mais il faut bien comprendre qu’il regorge d’éléments à prendre en compte, ce qui peut parfois paraître intimidant.
On regrettera d’ailleurs l’obligation de multiplier les clics, par exemple pour affecter des charrues à toutes nos fermes, alors qu’on pourrait imaginer la présence d’un bouton pour affecter toutes les charrues disponibles dans l’inventaire à toutes les fermes n’en disposant pas. Il existe beaucoup d’autres domaines dans lesquels Ara : History Untold pourrait être plus ergonomique.
Multijoueur
S’il est tout à fait possible de s’exercer en solo comme il se doit grâce à plusieurs niveaux de difficulté et à 42 figures historiques, une grosse partie de l’expérience du titre réside dans son mode multijoueur. Celui-ci permet de rejoindre ou de créer plusieurs sessions à la fois, pour la simple et bonne raison qu’une partie peut s’étendre sur plusieurs jours, surtout si les stratèges ne sont pas tous connectés en même temps. Dans ces conditions, il est un peu pénible de profiter du multijoueur, nous conseillons plutôt de trouver un groupe de personnes avec qui se concerter pour lancer de grosses sessions et jouer en simultané.
Justement, pour réduire les moments d’attente, absolument toutes les nations peuvent jouer en même temps, ce qui, disons-le, est particulièrement agréable et fait gagner beaucoup de temps. Une fois le chronomètre écoulé ou les actions validées par tous les joueurs, le jeu passe alors au tour suivant.
Plusieurs options peuvent être ajustées, comme le nombre de nations et de joueurs, ou encore la durée maximale des tours.
Un jeu parfait pour se lancer dans les 4X ?
Avec son intégration dans le PC Game Pass et le soutien de Xbox, il est probable que de nombreux joueurs vont découvrir le 4X pour la toute première fois. C’est notamment notre cas, et il faut bien dire que nous avons pris beaucoup de plaisir à découvrir Ara : History Untold, bien qu’il soit nécessaire d’être bien concentré pour se lancer dans un tel exercice. Heureusement, il existe 10 niveaux de difficulté afin de bien prendre le jeu en main.
En effet, bien qu’il soit possible de suivre un didacticiel, il est impératif de passer beaucoup de temps à lire toutes les indications en jeu pour ne pas passer à côté du moindre élément qui pourrait aider notre nation à progresser. Notons d’ailleurs qu’Oxide Games a pris soin de mettre à disposition des joueurs un genre de glossaire bien trié, qui permet très facilement de trouver la moindre information qu’on aurait oubliée. Enfin, toujours pour aider les joueurs, avant de finir un tour, un bouton nous dirige automatiquement vers les unités immobiles ou les villes inactives afin de ne rien oublier.
Bien que le jeu soit finalement assez naturellement compréhensible, à condition d’être un minimum investi, la gestion de toutes les villes peut devenir fastidieuse. Même si les menus sont parfaitement lisibles et que l’on finit par savoir où aller chercher ce qui nous intéresse, l’ergonomie est largement perfectible.
Enfin, on déplorera les nombreux bugs textuels dans la version française, qui peuvent parfois être très pénalisants ! Toujours concernant les bugs, lorsque l’on pille ou bombarde une ville, il est arrivé à de nombreuses reprises que le son de ces actions soit excessivement élevé par rapport au reste du mixage, ce qui est particulièrement surprenant et désagréable.
Ara : History Untold est donc tout à fait accessible aux novices et devrait apporter un vent de fraîcheur aux amateurs de 4X, malgré quelques éléments qui peuvent encore être améliorés. D’ailleurs, durant les premiers jours de test, nous avons été confrontés à 3 crashs du jeu, mais le problème semble avoir été résolu suite au déploiement de plusieurs petites mises à jour. On peut donc espérer qu’Oxide Games sera très réactif pour le suivi du jeu !
Testé sur PC avec une RTX 3080