Test - Like a Dragon : Ishin ! - Plus qu’un Yakuza version samurai ?

«Le dragon qui ne courbait pas l’ishin» , - 0 réaction(s)

Initialement sorti en 2014 sur Playstation 3 et 4, Yakuza Ishin ! n’avait jamais traversé les frontières en restant exclusif au territoire nippon. C’est donc avec un certain enthousiasme que les fans du studio Ryū ga Gotoku attendaient l’arrivée de ce remake du titre, baptisé pour l’occasion Like a Dragon : Ishin ! et cette fois disponible dans le monde entier sur toutes les plateformes de jeu.

Un spin-off un peu trop sage

Si vous aviez déjà mis les mains sur l’un des épisodes de la saga Yakuza et que vous avez regardé les bandes-annonces de ce Like a Dragon : Ishin !, vous vous demandez peut-être ce que vient faire Kazuma Kiryu au temps des samouraïs. Pas d’inquiétude, il n’est pas question de voyage dans le temps ou d’anachronisme, il s’agit de Sakamoto Ryoma, personnage principal de cet épisode. Comme vous vous en rendrez compte au fil de l’aventure, la quasi-totalité des personnages que l’on rencontre, amis comme ennemis reprennent les visages d’autres personnages issus de la licence Yakuza. Si certains n’en partagent que les traits, d’autres vont jusqu’à copier également leurs attitudes, comme par exemple le Chien Fou de Shimano, Majima Goro.

Les voix sont également les mêmes, si bien qu’on aura parfois bien du mal à distinguer Kiryu de Ryoma. La qualité du doublage est une nouvelle fois de grande qualité, mais uniquement disponible en japonais. Bonne nouvelle pour les anglophobes, comme pour les derniers jeux du studio, Like a Dragon : Ishin ! bénéficie de textes intégralement traduits en français. De quoi pouvoir apprécier au mieux toute la richesse d’un jeu parfois bien bavard.

Province de Tosa, 1868. Accusé à tort du meurtre de son père adoptif, Ryoma se voit contraint de quitter son île natale pour rejoindre la ville de Kyo, copie fictive du Kyoto de l’époque. Résolu à retrouver et traduire le coupable en justice au fil de son sabre, il prend un nouveau nom et part en quête du véritable meurtrier avec un seul indice : son style de combat assez particulier. En chemin, il fera de nombreuses rencontres et partant de la recherche d’une vengeance, il finira finalement par avoir un impact sur l’avenir du pays tout entier.

Sans pour autant rentrer dans les détails et vous gâcher le plaisir de la narration, nous ne pouvons que saluer sa qualité. Le scénario est bien ficelé et nous tient en haleine. Riche en rebondissements, trahisons et séquences emplies d’émotions, il ne souffre que de peu de temps morts durant la vingtaine d’heures nécessaire pour en voir le bout. Il est possible cependant de lui reprocher d’être un peu trop similaire à la construction des autres jeux Yakuza dans certaines de ses thématiques ainsi que dans le déroulement de l’aventure.

En effet, Like a Dragon : Ishin ! reprend à l’identique la formule de la série principale. L’histoire est divisée en un peu plus d’une douzaine de chapitres, où l’on retrouve le déplacement en ville d’un point A vers un point B, des combats en beat’em all, des séquences de dialogues et des cinématiques au milieu. L’ensemble fonctionne toujours bien, grâce à une mise en scène réussie et une bande-son qui l’accompagne à merveille, notamment lors des combats de boss. Mais nous peinons vraiment à voir de véritables différences ou innovations, en dehors évidemment de l’époque Bakumatsu et de l’univers qui lui est propre.

Une aventure très généreuse

Le constat est assez similaire au niveau du contenu annexe. Comme pour les Yakuza, Like a Dragon : Ishin ! a de quoi vous occuper pendant un paquet d’heures. S’il en faut une vingtaine environ juste pour l’histoire principale, vous pouvez facilement multiplier ce temps par cinq pour obtenir le 100% de complétion.

Parmi tout ce contenu, nous retrouvons tout d’abord les histoires secondaires. Avec un peu moins de soixante-dix quêtes, elles offrent une légèreté bienvenue avec des situations cocasses, voire farfelues, en comparaison du scénario principal bien plus sérieux. Elles ne sont pas toutes des plus intéressantes, mais certaines pourront vous faire sourire. Certaines donnent aussi l’occasion de nouer des amitiés que l’on pourra ensuite entretenir moyennant quelques actions malheureusement très répétitives. Pas de doublages pour ces dernières en revanche, il faudra se contenter de quelques onomatopées.

Une de ces histoires secondaires nous permettra d’aider une jeune fille nommée Haruka à rembourser sa dette pour ne pas perdre sa maison. Pour cela, nous aurons accès à cette petite habitation située en dehors de la ville afin d’y faire pousser des fruits et légumes. Sans non plus tourner à la Harvest Moon, nous pourrons améliorer la taille du potager et l’organiser comme bon nous semble en optimisant au mieux l’espace à notre disposition, les différentes cultures requérant plus ou moins de place. Une fois la récolte terminée, nous nous dirigerons vers la cuisine pour y préparer de bons petits plats via des mini-jeux similaires à ce que l’on peut trouver dans un Cooking Mama. La dette ne se remboursant pas toute seule, il faudra également remplir les carnets de commandes que les parents d’Haruka lui ont laissés afin d’en dégager du bénéfice.

Arrivé un certain point de l’histoire principale, Ryoma sera promu capitaine et aura sous ses ordres toute une division de soldats. Il sera alors possible de faire grossir notre armée moyennant finance, au cours de rencontres aléatoires ou à la fin de donjons. Ces derniers nous demandent de parcourir des grottes remplies de bandits avec divers objectifs. Cependant, ces derniers ne sont qu’un prétexte puisque chacun des donjons sera finalement très similaire. Il faudra s’enfoncer dans les galeries, nettoyer une salle de ses ennemis, actionner un levier pour ouvrir une porte et ce, jusqu’à atteindre la salle finale et vaincre le boss qui s’y cache. L’ennui pointe vite le bout de son nez, d’autant que les ennemis sont de plus en plus forts et résistants au fil des donjons, ce qui tend à devenir rapidement une purge où chaque adversaire se rapproche plus du sac à points de vie qu’autre chose.

À l’issue d’une autre quête annexe, nous ferons la rencontre d’un moine qui nous confiera toute une liste d’actions à effectuer en récompense de vertu. Il y en a pour tous les goûts : parler à plusieurs personnes, courir sur une grande distance, vaincre une certaine quantité d’ennemis, etc. Beaucoup de ces actions se feront en jouant normalement, mais il faudra y consacrer encore un bon moment pour tout réaliser. La vertu obtenue à chaque action nous accorde différentes évolutions. Nous pouvons par exemple améliorer le potager, la cuisine ou même l’apparence de la maison décrite précédemment et également augmenter l’endurance de Ryoma. Et ça, vous allez vite en avoir besoin !

En effet, vous allez beaucoup courir dans la ville de Kyo que ce soit pour les besoins de l’histoire principale ou pour explorer les nombreux restaurants et participer aux mini-jeux disponibles (chant, danse, courses de coqs ou jeux d’argent). Pour les habitués de la licence, la ville est aussi grande que Kamurocho et tout aussi vivante. Et si les habitants sont nombreux, les bandits et autres ronins le sont également. Nous nous retrouvons alors très souvent embarqués dans des combats que l’on aurait aimé éviter par moments.

Sabre au clair

Si le dernier épisode de la licence nous proposait des combats au tour par tour, Yakuza Ishin ! en 2014 et donc son remake d’aujourd’hui fonctionne encore avec le système de combat typé beat’em all. Malheureusement, en 2023 ce dernier commence à prendre de l’âge et des améliorations auraient été les bienvenues.

En effet, les combats peuvent parfois devenir assez brouillons, surtout lorsque de nombreux belligérants sont présents à l’écran. Il peut alors devenir difficile de frapper la cible voulue, la faute à l’absence d’un système de verrouillage et une caméra parfois capricieuse. Cependant, les affrontements restent un plaisir manette en main y compris lors des face-à-face avec les boss auxquels s’ajoutent des QTE mises en scène de façon parfois spectaculaire.

Si Kiryu disposait de plusieurs styles de combats pour affronter les yakuzas adverses, Ryoma ne manque pas d’options non plus. Au total, ce sont quatre façons de se battre différentes qui nous sont proposées. Aux poings, au sabre, au pistolet ou avec la combinaison des deux, chacun y trouvera son bonheur. Personnellement, nous avons principalement utilisé le style combinant les deux armes, rapide et joli dans sa réalisation. Pour chaque style, nous disposons d’un arbre de compétence qui lui est propre et si au début de l’aventure nos options sont limitées, notre éventail de coups disponibles s’enrichit au fur et à mesure que nous progressons, nous permettant alors des combats de plus en plus plaisants.

Nous vous parlions plus haut des recrues que Ryoma pouvait obtenir. Ces dernières ont aussi un rôle à jouer lors de combats. Chaque recrue est représentée sous forme de carte, avec des bonus passifs et actifs. Les bonus actifs peuvent être utilisés lors des affrontements et ainsi nous aider lors de situations compliquées par exemple. Bien sûr, plus la carte est rare, meilleurs sont ces bonus. Parmi les plus rares, nous notons la présence de quelques têtes bien connues que l’on vous laissera le soin de découvrir, mais aussi du catcheur Kenny Omega et de l’acteur Rahul Kholi, fans de la licence qui se voient ici invités dans le jeu.

Techniquement, Like a Dragon : Ishin ! souffle à la fois le chaud et le froid. Il s’agit du premier jeu de la série à utiliser le moteur Unreal Engine 4 en lieu du Dragon Engine utilisé jusqu’ici. Si le rendu global est assez propre, il ne correspond pas encore aux standards de l’industrie actuelle et ne risque pas de vous décrocher la mâchoire. Les animations restent encore assez rigides et il ne faudra compter que sur les cinématiques pour avoir un rendu de bonne voire parfois très bonne qualité. Dommage que l’on constate quelques retards d’affichage de textures dans ces dernières.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Le scénario et sa mise en scène
  • La bande-son
  • Le système de combat
  • Un gros contenu…
On n’a pas aimé :
  • ... mais répétitif
  • Peu d’innovations
  • Techniquement encore en retard
Un sentiment de déjà-vu

Pouvoir enfin mettre les mains sur cette épopée auparavant réservée au public nippon est une véritable chance pour les amateurs de la licence. Malheureusement, après six épisodes sous le même format, nous regrettons de vivre une expérience encore une fois similaire. Si la narration de ce Like a Dragon : Ishin ! est excellente et nous fait vivre une belle aventure, nous ne pouvons nous empêcher d’y voir un énième Yakuza, que ce soit dans sa construction et son contenu annexe, mais avec un filtre samouraï. Si la formule ne vous a pas lassé, il serait cependant dommage de s’en priver !

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Like a Dragon : Ishin !

Genre : Action

Editeur : SEGA

Développeur : Ryu Ga Gotoku Studio

Date de sortie : 21/02/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows