Test - Dead Space Remake - Meilleur que l’original

«Espace mort refaire 1» , - 13 réaction(s)

Hasard du calendrier, Dead Space Remake pointe le bout de son nez quelques semaines seulement après la sortie de The Callisto Protocol, nouvelle licence fondée par les anciens de chez Visceral Games, studio à qui l’on doit la première trilogie Dead Space. Il faut dire qu’à l’époque, les attentes d’EA étaient très (trop ?) ambitieuses et malgré une réussite commerciale (le troisième épisode s’étant écoulé à plus de cinq millions d’exemplaires, ce qui fait de lui le jeu le plus vendu de la trilogie), le studio fût fermé et la licence mise de côté. Si The Callisto Protocol a réussi à trouver son public (malgré un accueil critique mitigé) tous les yeux sont désormais rivés vers le remake du premier Dead Space. Pour le meilleur ou pour le pire ?

Il était une fois dans l’espace

Isaac Clarke, notre protagoniste, est sans doute l’un des ingénieurs les plus connus et malchanceux au monde. Initialement parti effectuer un travail de maintenance sur l’USG Ishimura, gigantesque vaisseau cargo chargé de miner des astéroïdes, lui et son équipage se rendent bien vite compte que le signal de détresse émis par le bâtiment n’est pas ordinaire.

Mort et désolation les attendent une fois sur place, puisque de nombreuses parties du vaisseau sont détruites et que des cadavres jonchent les couloirs de la base spatiale. Vous vous dites que l’on peut difficilement faire pire ? Détrompez-vous, car les morts ne restent pas longtemps inanimés, le mal présent (bien entendu à l’origine des dégâts de l’Ishimura) est de nature extraterrestre et capable de réveiller les défunts, nous mettant à toute vitesse face à une menace horrifique à base de chairs en décomposition, de tentacules et de crochets divers. Notre héros d’infortune devra ainsi braver moult épreuves afin de réparer le vaisseau et trouver la provenance de cette catastrophe.

L’histoire ne change pas ou peu par rapport à la version d’origine sortie en 2008. Quelques ajouts dans la narration ça et là se font sentir, comme une place plus importante accordée à certains personnages secondaires ou la présence du Monolithe dès ce premier épisode, dont on taira la signification pour ne pas gâcher la découverte. On ressent une volonté de lier plus étroitement le récit du premier volet au reste de la trilogie, volonté qui ne s’arrête pas au scénario.

Des éléments repris du 2 et du 3

Comment ne pas le mentionner directement puisqu’il s’agit de la première scène du jeu. Notre héros, Isaac Clarke, a maintenant un visage et une voix ! Tout à fait muet (en dehors de ses grognements) dans le jeu d’origine, il s’était vu donner une individualité dans Dead Space 2 et 3.

Le studio a donc repris le même visage et la même voix (Gunner Wright, doubleur des suites) afin de conférer enfin une personnalité propre à notre ingénieur préféré. Les communications sont désormais sous la forme de dialogues, Isaac ayant souvent son mot à dire par rapport à la situation. Le tout rend la narration plus fluide, estompant la sensation de diriger un robot uniquement capable de respecter des ordres.

Autre ajout emprunté aux épisodes suivants, la faculté d’utiliser son propulseur et de se déplacer librement dans les zones en gravité zéro. Historiquement, il n’était possible que de se lancer de paroi en paroi lors de ces phases dans l’espace, ici nous pouvons bouger où bon nous semble. Ces passages sont d’ailleurs incroyables d’un point de vue visuel, offrant à chaque fois un spectacle unique et varié.

Nous regrettons cependant un léger manque de clarté dans ces nouvelles sections, en particulier lorsque nous nous faisons attaquer par un ennemi, la menace pouvant arriver de tous les côtés.

Mais les changements ne s’arrêtent pas là. Si nous pouvons qualifier ce remake de vision modernisée du titre d’origine (le jeu a entièrement été refait sous Frostbite Engine), il se permet plusieurs ajouts bien sentis qui dépassent l’ordre visuel. Nos armes bénéficient d’un tir alternatif, par exemple le lance-flamme peut maintenant créer une barrière de feu. De la même manière, la mitraillette se voit équipée d’un lance-grenade.

Ces tirs secondaires renforcent la diversité d’approche des différentes armes, sans pour autant briser la balance ou la difficulté du jeu, proposant ainsi d’autres manières efficaces d’appréhender les affrontements avec les nécromorphes. Surtout que ceux-ci sont féroces et nombreux.

Dans mon vaisseau impitoyable

La structure de Dead Space premier du nom était segmentée sous forme de chapitres, avec une cassure nette de l’un à l’autre. Ce n’est plus le cas. Nous pouvons maintenant retourner facilement sur nos pas grâce au tram (qui était déjà présent à l’époque, mais qui servait uniquement de transition de fin/début de chapitre).

Certains accès et passages nécessitent désormais une accréditation spécifique, que l’on débloque au fur et à mesure de l’aventure, ce qui interdit certains accès lors de notre premier passage et nous oblige à revenir sur nos pas si l’on veut tout explorer. Cette approche metroidvania très light offre une progression plus organique et ouverte à l’aventure, qui est d’ailleurs prise en compte par les ennemis. Finies les rencontres scriptées, les nécromorphes peuvent à présent apparaître n’importe où grâce à un nouveau système d’I.A. qui prend en compte notre vie et nos munitions restantes pour envoyer de gentils petits monstres sur notre chemin. Ce qui nous oblige à rester prudents, même lors de la revisite de passages connus.

Concernant les affrontements, on reprend les bases qui ont fait la gloire de la série, c’est-à-dire le démembrement de nos ennemis. L’arme principale d’Isaac est un découpeur plasma, qui peut être orienté soit verticalement soit horizontalement, permettant de trancher les pattes et griffes des nécromorphes afin de les ralentir pour ensuite aller les piétiner au corps à corps. Les nouveaux graphismes nous permettent d’ailleurs d’estimer les dégâts subis par les ennemis en fonction des muscles et des os apparents.

S’ajoutent à tout cela de nombreuses armes plus impressionnantes les unes que les autres, pour un arsenal qui se veut complémentaire. Nous avons également très vite accès à des pouvoirs de télékinésie, que ce soit pour stopper le temps ou pour envoyer des objets, fort pratique dans certaines situations. Dans son ensemble le gameplay est agréablement modernisé, la lourdeur et la rigidité de notre protagoniste restent présentes sans pour autant entraver la fluidité du jeu.

Tout cet équipement, nos armes comme notre armure peuvent être améliorées via un système de points de compétence qui a été revu lui aussi, simplifié afin d’aller à l’essentiel en ce qui concerne l’augmentation de nos statistiques.

Un rendu digne de 2023 ?

On en vient à la section la plus importante dans le cadre d’un remake comme celui-ci, les graphismes et la performance globale du titre. Difficile de rester de marbre face au travail effectué par Motive, le studio derrière ce remake, tant le rendu final crie la passion des équipes pour le matériau d’origine. Chaque zone, couloir ou passerelle témoigne du soin apporté à la relecture de ce désormais classique.

Les effets de lumière sont tout particulièrement impressionnants, le jeu jouant avec le contraste entre les zones claires et des zones d’ombre pour créer la surprise, la seule source de lumière étant souvent celle de la lampe torche présente sur notre arme. Il en va de même pour les effets de particules, très nombreux, qui donnent énormément de relief aux graphismes. L’atmosphère est presque palpable dans certaines scènes, on s’arrête régulièrement pour profiter du rendu graphique et l’angoisse claustrophobique que l’on ressent en arpentant le dédale de couloirs de l’Ishimura est toujours bien présente.

Idem pour la partie sonore qui arrive à renforcer l’intensité des scènes de suspens. Entendre des cris horrifiés derrière les portes ou bien les monstres ramper dans les tuyaux d’aération nous glace littéralement le sang. Nous vous conseillons (ou déconseillons, selon votre capacité à gérer votre peur) d’y jouer au casque pour un maximum de frissons.

Côté graphique, le jeu propose deux options : le mode qualité et le mode performance.

Si l’option performance nous a vraiment convaincus, en affichant un framerate stable à 60 tout en profitant d’une résolution en 2K, le mode qualité semblait quant à lui moins constant. Pas de bugs à l’horizon, la version qui nous a été fournie brille par sa finition de grande qualité. Seul petit bémol, les temps de chargement qui durent presque une minute, nous en avions presque perdu l’habitude avec la génération actuelle de consoles.

L’art du bon remake ?

Vient la sempiternelle question : peut-on justifier le tarif plein pot pour un remake de ce type ? Cette question a déjà fait couler beaucoup d’encre, notamment lors de la sortie du récent The Last of Us : Part I, qui pratiquait un prix similaire à ce remake de Dead Space, également pour un jeu solo narratif d’une dizaine d’heures.

Le débat reste identique et la réponse variera sans doute en fonction de votre budget, mais pour nous oui, dans ce cas présent la qualité proposée est suffisante pour passer ou repasser à la caisse. Car nous avons non seulement affaire à un remake exemplaire, mais aussi à l’un des meilleurs survival horror disponibles sur le marché. Voir tout simplement à l’une des meilleures expériences actuelles en solo, pour peu que l’on aime se faire peur.

Test réalisé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Un remake plein de passion
  • Une atmosphère époustouflante
  • Beau et fluide en mode performance
  • Le sound design
  • Les ajouts, modernisant l’aventure
On n’a pas aimé :
  • Temps de chargement longs
  • Manque de visibilité dans les phases en apesanteur
  • 79,99 € ça reste cher pour douze heures de jeu
On en redemande

Faisant clairement partie des bons élèves lorsqu’il s’agit du sujet des remakes, cette revisite de Dead Space a tout pour plaire. Beau, fluide, généreux en contenu, la liste est longue. Bien qu’adaptant fidèlement le jeu d’origine, il se permet quelques nouveautés bien senties qui modernisent et améliorent l’expérience globale, surpassant son modèle d’origine et proposant l’un des meilleurs survival horror actuels. Il ne reste plus qu’à espérer qu’il trouvera le succès commercial qu’il mérite et que la suite de la trilogie soit également refaite. Un (quasi) sans faute.

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Dead Space

Genre : Survival Action

Éditeur : Electronic Arts

Développeur : Motive

Date de sortie : 27/01/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC Windows

13 reactions

AceParty

26 jan 2023 @ 17:34

Dommage qu’ils le vendent 80 balles et 450€ la collector avec le casque. C’est la barrière qui fait que ne l’achèterait pas neuf ou sans promo.

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EverFish

26 jan 2023 @ 19:10

Le prix est un point qui ne pèse pas tant que ça. Il est facile de le trouver aux alentours de 60€ et vu que le remake est de très bonne facture, le travail mérite salaire.

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guiguite58

26 jan 2023 @ 20:04

Vivement demain que je j’y joue depuis le temps que je l’attends😎.

ilyon

26 jan 2023 @ 20:41

Je l’essaierai lors de son arrivée dans EA Play via XGP.

LoveTartiflette

26 jan 2023 @ 21:39

@ilyon idem !!

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OneSpartanLeft

27 jan 2023 @ 01:31

Quelques ajouts dans la narration ça et là se font sentir, comme une place plus importante accordée à certains personnages secondaires ou la présence du Monolithe dès ce premier épisode, dont on taira la signification pour ne pas gâcher la découverte

Pas sûr d’avoir compris, on dirait que vous dites que le Monolithe n’était pas présent dans l’original ? Alors que si... Guys ?

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Loutsian

Rédaction

27 jan 2023 @ 07:17

Oups oui je comprends que ça puisse porter à confusion, je veux éviter de spoil vu que de nombreux joueurs y joueront sans avoir fait l’original :-) mais globalement y’a plus de backstory et ils rentrent plus dans les détails

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Wingedhussar

27 jan 2023 @ 08:07

Pas du tout aimé ce qu’ils ont fait avec les persos, ils ont grandement vieillis Nicole qui passe d’une femme d’environ 30 ans à 45 voir 50 ans (Isaac sort avec une cougar ici), Kendra serait soit disant lesbienne maintenant (à confirmer, si c’est le cas je vois pas ce que ca apporte au scenario) et certains persos changent de couleur de peau. Ca sent un peu le wokisme mais bon c’est EA Motive des Canadiens qui sont dans cet etat d’esprit. C’est pas respecter l’oeuvre d’origine que de faire ca.

Je le prendrais mais à petit prix car effectivement pour ce genre de remake 80 euros c’est pas possible, pareil pour TLOU, au moins RE4 remake ne coutera pas ce prix.

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OneSpartanLeft

27 jan 2023 @ 11:10

@Loutsian, I see...

En revanche, rien à voir, mais mon GT ne se met toujours pas à jour, même quand je clique sur « votre avatar ne se met pas jour ? Cliquez ici » 😜

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like an animal

27 jan 2023 @ 11:59

Bon ben j’ai craqué, avec 50e de moins avec reward je ne pouvais pas passer à côté. On testera ça dans le weekend. J’avais tellement aimé le premier 😉

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