Test - Pathfinder : Wrath of the Righteous - Une épopée mythique

«Il n’y a pas que Doom pour fracasser des démons» , - 0 réaction(s)

Deux ans après la sortie de Pathfinder : Kingmaker sur consoles, le jeune studio Owlcat Games a remis le couvert le 29 septembre 2022 avec l’arrivée sur Xbox One, PS4 et Nintendo Switch (via cloud gaming) de Pathfinder : Wrath of the Righteous (La colère des Justes). Il n’aura fallu patienter qu’une année après la version PC pour connaître les joies de voyager dans le monde de Golarion via notre Xbox Series X.

Comme Kingmaker, Wrath of the Righteous est un C-RPG basé sur une campagne papier indépendante de Pathfinder, une version modifiée de la troisième édition des règles du célèbre jeu de rôles Donjons & Dragons. Il est utile de préciser qu’il n’est donc pas nécessaire d’avoir joué à Kingmaker pour profiter pleinement de cette nouvelle aventure sur les terres de Golarion, bien que quelques références et personnages secondaires soient présents dans les deux titres. Cette fois, nous partons pour une croisade épique contre les démons des Abysses. Un défi de taille que nous avons pris plaisir à surmonter.

Ange ou Démon ? Il faudra bien choisir. Quoique…

Comme dans tout bon jeu de rôle, la création de notre personnage est un passage obligé et tellement excitant. Dans ce domaine, aucun jeu de rôle vidéoludique ne rivalise avec la richesse des possibilités offertes par la série Pathfinder. Nous avons tellement de choix de classes et de sous-classes à disposition que tout amateur de cette étape passera un temps fou à peaufiner son avatar dans les moindres détails. Pour ceux qui ne veulent pas “perdre” leur temps précieux, six archétypes taillés sur mesure sont proposés par le jeu, mais ce serait un crime de ne pas élaborer soi-même son héros (ou héroïne) avec lequel (ou laquelle) nous allons partager nos prochaines dizaines d’heures d’épopée.

Quel beau gosse !

Pour la création des personnages, Wrath of the Righteous se montre encore plus généreux que son prédécesseur. Vingt-cinq classes de base sont disponibles d’entrée de jeu (treize classes supplémentaires sont débloquées si des prérequis sont atteints) ; chacune d’elles comprend six à sept spécialisations qui modifient quelques talents. Nous pouvons donc piocher dans plus de cent cinquante variantes de classes, sans compter notre choix de race parmi les douze proposées (trois de plus que Kingmaker) et la possibilité de se multiclasser. Pour notre test, nous n’avons pas su résister à l’appel des Kitsune, métamorphes vulpins très charismatiques, pour créer un maître des couteaux spécialiste des coups sournois en toute amitié.

Une tête blanche comme un Ange

Si le scénario de Kingmaker nous imposait de ne rester qu’un vulgaire roi, aussi prestigieux soit-il, celui de Wrath of the Righteous permet de nous rapprocher des divinités. Ainsi, dès la fin du premier chapitre, une voie mythique s’offre à nous, en surcouche de notre choix de classe. Neuf voies mythiques sont déblocables selon notre parcours dans le jeu, pour obtenir des capacités extraordinaires. Nous avons de base la possibilité de devenir au fil du temps un ange céleste ou un démon enragé, mais nous pouvons nous orienter plus tard vers un aeon, une liche, un azata, voire un dragon.

L’ajout des voies mythiques dans Wrath of the Righteous est une vraie réussite et renforce le fait que la création et l’évolution de notre personnage soit l’une des plus grandes qualités du jeu. Non seulement, la sensation de la montée en puissance impressionnante de notre avatar tout au long de l’aventure devient jouissive, mais surtout s’investir dans une voie mythique modifie profondément notre roleplay, le scénario et nos relations avec le monde et les compagnons qui nous entourent. C’est une vraie plus-value pour la rejouabilité d’un titre qui se montre déjà hyper généreux pour un premier run.

La Plaie du Monde porte bien son nom

L’histoire commence à la Plaie du Monde, lieu où se trouve un portail interdimensionnel entre le monde des Abysses et le royaume de Mendev. Depuis plus d’un siècle, les mortels arrivent à contenir les assauts incessants des démons des Abysses. Quatre croisades ont même permis de repousser les Grandes Invasions démoniaques. Notre héros, affecté d’une blessure étrange, surgit sur un brancard de fortune en plein milieu d’une fête à Kenabres, ville frontière du portail. Pris en charge par Terendelev, dragonne d’argent et protectrice de la cité, nous guérissons miraculeusement et profitons des festivités.

Deskari ne plaisante jamais

C’est le moment choisi par Deskari, seigneur démon de l’Armée des sauterelles, pour lancer une attaque surprise aussi fulgurante que sanglante, créant au passage une faille gigantesque qui coupe la ville en plusieurs parties. Au milieu de ce chaos, nous avons le malheur de tomber au fin fond du gouffre et le bonheur d’atterrir dans les catacombes oubliées de la vieille ville. Très vite, nous rencontrons des survivants dont certains veulent bien devenir nos nouveaux compagnons. Notre épopée qui se montrera extraordinaire peut dès lors commencer.

Le roleplay est une valeur sûre du jeu

Revenir à la surface de la terre est notre premier défi et sert de prologue. Bonne nouvelle, le tutoriel se montre explicite et assez détaillé au fur et à mesure de notre avancée. Toutefois, le jeu de rôle Pathfinder demeure exigeant et complet, si bien qu’il nous faut plusieurs heures de jeu avant d’en comprendre les rouages principaux. L’apprentissage est rude mais en vaut vraiment la peine pour profiter pleinement du titre. De retour dans la ville, la taverne du Coeur du Défenseur nous sert de premier refuge où nous pouvons nous ravitailler, fabriquer, vendre ou acheter des ressources et du matériel. C’est là également que nous pouvons discuter et mieux connaître nos premiers compagnons et personnages secondaires. D’autres havres de paix se présentent à nous au cours de notre épopée. L’occasion, qui sait, d’y conclure quelques romances.

Wrath of the Righteous nous offre, comme Kingmaker, une écriture de qualité et des personnages hauts en couleur à découvrir, aux aspirations et personnalités radicalement différentes mais jamais manichéennes. Owlcat Games exploite de main de maître le matériau offert par la campagne éponyme écrite et publiée en 2013. Que ce soit avec la quête principale, les quêtes personnelles de nos compagnons (plus d’une dizaine à recruter) ou les secondaires, l’écriture et les enjeux nous maintiennent en immersion totale avec ce riche univers.

Kenabres est divisée par la faille

En dehors des lieux importants, nous voyageons à travers des cartes présentées à différentes échelles. Si le premier chapitre nous cantonne à une partie de la cité de Kenabres, le deuxième nous ouvre les portes de la région. Ces voyages consistent à déplacer un pion vers différents points d’intérêt. Ils nous coûtent des ressources, causent de la fatigue pour notre troupe et ne sont pas de tout repos puisqu’il peut arriver des rencontres aléatoires. Ce système de déplacement classique pour ce type de jeu se montre une nouvelle fois efficace et encourage toujours l’exploration, à défaut de nous transcender.

Ne jamais négliger les temps de repos

Une fois arrivés dans les lieux majeurs, nous assistons à un changement de décor. Le jeu nous transporte dans des espaces plus ou moins étendus en vue 3D isométrique où nous dirigeons librement notre héros entouré de ses compagnons (jusqu’à cinq maximum). Développé avec le même moteur graphique que Kingmaker, Wrath of the Righteous traîne une technique datée mais nous propose globalement une direction artistique inspirée et respectueuse de l’univers de Golarion. Déambuler dans les décors se fait avec plaisir malgré de nombreux chargements lors des changements de scènes (heureusement ils sont assez rapides sur Series X). Le syndrome de passer au peigne fin chaque recoin de ces zones frappe vite à notre porte. Chaque lieu offre des situations et des environnements uniques, excitants à découvrir, où bien souvent de nombreux combats font rage.

Si ça bouge encore, tape plus fort !

En effet, les affrontements occupent une majeure partie du jeu, comme souvent dans les C-RPG de fantasy. Wrath of the Righteous permet de les effectuer en temps réel avec pause tactique ou au tour par tour. Ces deux approches du gameplay sont interchangeables à la volée par une simple pression sur le haut de la croix directionnelle. Comme la série Pillars of Eternity d’Obsidian, il est devenu courant pour les développeurs d’incorporer les deux gameplay dans leur titre afin de satisfaire un plus grand public. Nous aimons passer de l’un à l’autre selon les circonstances et la difficulté des combats, chacun ayant ses avantages et inconvénients.

Analyser le journal de combat permet d’assimiler les règles

Toutefois, le nombre de batailles devient de plus en plus indigeste vers la fin de l’aventure, si bien que nous vous conseillons fortement de vous habituer aux échauffourées en temps réel avec pause tactique, afin de les enchaîner beaucoup plus rapidement. En revanche, le tour par tour est idéal pour assimiler sereinement les règles et caractéristiques liées au combat dans Pathfinder : initiative, classes d’armure, jets de sauvegarde, coups critiques, etc. D’autant plus que les jets de dés, jeu de rôle oblige, peuvent se montrer impitoyables avec nous… ou miraculeux.

Ce sentiment de gavage lié à l’accumulation incessante des combats après des dizaines d’heures de jeu est accentué par la lourdeur de l’interface. Si vous avez le malheur d’avoir oublié de mettre une potion ou un parchemin utiles dans la barre de raccourcis, il y a de fortes chances que vous émettiez un souffle d’exaspération devant le manque d’ergonomie de l’inventaire. La navigation dans ce dernier est fastidieuse et l’empilement impressionnant d’objets de butin ne la favorise pas beaucoup.

Les ennemis sont boostés dans les hauts niveaux de difficulté

Malgré tout, les combats dans Wrath of the Righteous demeurent plaisants, tactiques et difficiles. Une escouade bien formée et complémentaire devient rapidement indispensable si l’on souhaite aller au bout du jeu. Dans les modes de difficulté les plus élevés, chaque montée de niveau de notre héros et des compagnons doit faire l’objet d’une grande attention afin de bien choisir les nouveaux sorts, caractéristiques et compétences pour atteindre une alchimie parfaite au sein de la troupe. Les fins de chapitre sont épiques et amènent à faire des choix douloureux qui chamboulent radicalement la suite de notre aventure. La bande-son, de grande qualité dans son ensemble (le thème principal est superbe), accompagne judicieusement ces moments de gravité.

Les premiers combats d’armées sont une promenade de santé

Au-delà de ces mécaniques classiques présents dans les C-RPG, nous devons mener à bien dans Wrath of the Righteous la Ve Croisade envers les forces démoniaques des Abysses. Dès lors, nous retrouvons la gestion de “Royaume” présente dans Kingmaker, mais cette fois-ci, Wrath of the Righteous ajoute des batailles d’armées sur des plateaux de jeu en damier à la manière des cultissimes Heroes of Might & Magic. Il nous faut gérer des troupes, effectuer des recrutements d’unités, les déplacer sur la carte du monde et remporter ces fameuses batailles. Malheureusement, ces dernières se veulent trop simplistes et n’apportent pas finalement la plus-value espérée sur le papier, bien qu’elles ont le mérite d’apporter une bouffée d’air frais pour ce type de jeu.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Une campagne de grande qualité
  • La profondeur des règles de Pathfinder
  • La création des personnages
  • La montée en puissance de notre troupe
  • L’ajout des Voies Mythiques
  • Des fins de chapitre ardues et épiques
On n’a pas aimé :
  • L’ergonomie de l’inventaire
  • Les nombreux chargements
  • Des combats jusqu’à l’overdose sur la fin
  • Des batailles “à la Heroes” décevantes
  • Un moteur de jeu qui s’essouffle
Comment devenir légendaire pour les Nuls

Avec Pathfinder : Wrath of the Righteous, le jeune studio Owlcat Games confirme tout son talent dans la création de C-RPG. Ce nouvel opus enrichit la formule gagnante de Kingmaker dans tous les domaines et se permet même d’y apporter de nouvelles mécaniques de jeu, malheureusement pas aussi convaincantes qu’espérées. Le titre souffre également d’une technique datée et d’un nombre de combats qui frôle l’indigestion. Néanmoins, l’aventure proposée se montre épique à souhait, soutenue par une montée en puissance impressionnante de notre héros et une qualité d’écriture remarquable. De plus, la rejouabilité du titre est forte grâce aux innombrables classes jouables et l’ajout de différentes voies mythiques qui modifient radicalement le scénario. Nous sommes impatients de découvrir le prochain titre du studio prévu dans l’univers futuriste de Warhammer 40K.

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Pathfinder : Wrath of the Righteous

Genre : RPG

Éditeur : META Publishing

Développeur : Owlcat Games

Date de sortie : 29/09/2022

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch