Malgré un premier épisode plutôt moyen qui n’avait pas vraiment convaincu, Piranha Bytes a souhaité nous conter la suite des aventures de Jax. Une nouvelle menace arrive du ciel et déchaîne les dangereux pouvoirs de l’Elex noir. Afin de défendre la paix et préserver la sécurité de sa famille, Jax doit repartir en mission pour convaincre les factions de s’unir contre les envahisseurs et retrouver son fils, Dex, dont il a été séparé. Nous voilà donc plongés de nouveau dans un univers de science-fantasy post-apocalyptique, à la sauce RPG vintage, dont seul le studio Piranha Bytes à la recette.
Réveil du pied gauche
Alors que Jax avait retrouvé une vie paisible à la suite des aventures narrées dans le premier opus, des extraterrestres décident de conquérir la planète Magalan. Un malheur n’arrivant jamais seul, l’un des vaisseaux se pose pile sur la cabane de notre héros, qui parvient in extremis à quitter les lieux avant qu’ils ne soient détruits. Dans la précipitation, Jax n’emporte aucun équipement et, pour couronner le tout, se fait mordre par un animal corrompu par l’Elex Noir. Il y a des jours où l’on ferait mieux de rester couché…
Nous faisons donc nos premier pas dans l’aventure, armés d’un simple tuyau métallique et chichement vêtus. C’est un classique des titres de Piranha Bytes et il faudra de nombreuses heures de jeu avant d’espérer pouvoir affronter une faible créature sans risquer sa vie.
Cause commune
Jax ne peut vaincre seul l’envahisseur et doit donc s’atteler à unir les différentes factions peuplant Magalan, afin de faire front commun et détruire l’envahisseur. Nous retrouvons donc les Berserkers, les Clercs, les Albes et les Hors-la-loi du premier épisode, ainsi qu’une toute nouvelle faction, les Morkons, qui se sont installés sous terre après la chute de la comète ayant ravagé Magalan. Cette nouvelle faction très sombre n’accorde que peu de valeur à la vie et ne sert que son propre intérêt. Vaste utopie donc d’espérer unir ces communautés, sachant que les Berserkers rejettent toute technologie, les Clercs vénèrent le Dieu machine, les Albes n’ont plus d’empathie en raison de leur consommation d’Elex et les hors-la-loi ne respectent que leur propre liberté.
Ce travail titanesque pour Jax s’étale sur la première moitié de l’histoire principale. C’est d’ailleurs la partie la plus intéressante de notre aventure. En effet, la seconde moitié de l’histoire retombe un peu comme un soufflet lorsqu’on se rend compte qu’il va falloir enchaîner les nettoyages de zones à coups de tueries de masse. Cela pourrait être un bon moyen de farmer si le système de combat n’était pas autant calamiteux, mais nous y reviendrons dans l’analyse technique.
La vraie richesse scénaristique se cache dans les multiples quêtes secondaires qui ne souffrent d’aucune redondance et qui s’entremêlent. Il est possible d’accomplir ces quêtes de plusieurs manières et il n’est pas rare d’en terminer une sans le vouloir dans le cheminement d’une autre. À l’instar de la série Mass Effect, nos choix et nos actes ont un vrai impact sur l’histoire et amènent des PNJ à nous rejoindre dans nos pérégrinations ou à nous quitter s’ils ne sont plus en accord avec nous.
Il est également possible de rejoindre une faction afin d’accéder à leur technologie et ainsi accélérer la progression de notre personnage. Néanmoins, cela aura un impact sur nos relations avec les autres factions lors de l’aventure. Comme nous n’avons pas peur de sortir nus dans le brouillard un soir d’hiver, nous n’avons rejoint aucune faction lors de notre test. Oui on aime souffrir…
Le vintage n’a plus la cote
C’est presque une autre signature d’un titre développé par Piranha Bytes : sans surprise, l’aspect technique du jeu n’est pas du tout à la hauteur de ce que l’on est en droit d’attendre en 2022.
Bien qu’il arbore le label “optimisé Xbox Series”, Elex 2 propose une réalisation graphique très en dessous des standards du genre. Certes, quelques beaux effets d’éclairage ou le travail soigné sur le réalisme des rivières sont à noter, mais dans son ensemble, le niveau graphique nuit à l’immersion et n’incite pas le joueur à découvrir la richesse du titre. De plus, le design des différents biomes fait le grand écart, entre une ville en ruine qui pourrait tourner sur Xbox 360 et une forêt où l’on se surprend à contempler l’effet du vent dans les feuillages tout en écoutant les oiseaux chanter. La bonne qualité du sound design et de la bande-son ne rattrape pas cette perte d’immersion.
Côté gameplay, on retrouve tout ce qui fait un grand RPG. De nombreuses heures sont nécessaires pour faire évoluer notre personnage et son équipement. À chaque niveau d’expérience gagné, nous distribuons des points d’aptitudes pour faire évoluer notre force, notre endurance, notre dextérité, notre intelligence ou notre ruse. Grâce à l’apprentissage, de nouvelles capacités enrichissent l’arc de nos compétences. Cela nous ouvre la possibilité de forger nos armes ou de confectionner nos munitions et nos potions. À la condition, bien entendu, d’avoir amassé suffisamment de matières premières et d’avoir les fonds nécessaires. Il est aussi possible de cuisiner lorsque l’on croise un feu de camp. D’ailleurs, le titre encourage le craft et la cueillette car il n’y a aucune limite d’inventaire. Le revers de la médaille est que notre besace devient rapidement un vrai bazar.
Heureusement, il est possible d’assigner 8 objets à un menu raccourci, qui se révèle indispensable en combat. L’ouverture de l’inventaire ne figeant pas l’action, on serait occis avant même d’avoir trouvé une potion dans notre bric-à-brac. Enfin, l’austérité des menus pourra en rebuter plus d’un, notamment le manque de lisibilité des objectifs de quêtes, multipliant les déclinaisons.
- Ubisoft a inspiré certains bugs du jeu…
Là où le studio nous déçoit fortement concerne le gameplay des combats. C’est globalement pataud et les animations du personnage demeurent brouillonnes. Ajoutons à cela une gestion de caméra déroutante et nous récoltons tous les ingrédients pour faire fuir le joueur. Malgré la possibilité de verrouiller un ennemi, on frappe une fois sur deux à côté car le lock passe d’une cible à l’autre sans notre intervention. Nos compagnons d’aventure ne sont pas plus doués que nous et passent leur temps à brasser de l’air. Quant à l’I.A des ennemis, difficile de parler de vraie intelligence lorsqu’il suffit de reculer de quelques pas pour qu’un animal se rendorme tranquillement. Sans compter que le bestiaire est plus que limité, se résumant à l’apposition de différents skins sur une poignée d’ennemis différents.
Il y a quand même quelques bonnes idées comme le jetpack, déjà présent dans le premier volet, qui facilite l’exploration ou les clins d’œil qui font sourire, comme l’intégration d’un concert de Billy Idol. Toutefois, dans son ensemble, le titre cumule trop de défauts pour être un jeu plaisant.
Testé sur Xbox Series X.