Test - Monster Energy Supercross 4 - Une suite trop convenue

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En fin d’année dernière sortait MXGP 2020, un titre qui avait quelques qualités, mais souffrait malheureusement d’un gros manque d’ambition et de finition. En ce début du mois de mars, c’est Monster Energy Supercross 4 qui pointe le bout de son nez et compte bien redorer le blason de Milestone. Après les très bons Monster Energy Supercross 3 et Ride 4, nous avions hâte de retrouver la licence et voir l’essai de l’an dernier se confirmer.

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Une carrière légèrement remaniée

Alors que la saison 2021 bat son plein, Monster Energy Supercross 4 reprend l’intégralité des pistes, pilotes, motos et teams de la saison dernière. Avec le coronavirus, le calendrier avait été grandement chamboulé et on retrouve donc les 7 épreuves de Salt Lake City dans le jeu. Depuis un moment, on reproche régulièrement au studio de se reposer sur ses lauriers en ce qui concerne le mode carrière. En effet, à part enchaîner les courses sans réel but ni mise en scène, on peine à rester motivé sur la partie solo du jeu. La bonne nouvelle, c’est que ce nouvel opus s’est légèrement amélioré sur ce point. Bien que toujours très avare en cut-scènes, on commence désormais par la catégorie Supercross Futures. Véritable antichambre du championnat principal, il faut faire ses preuves sur un petit nombre de courses afin de décrocher un contrat Pro.

On retrouve la possibilité de rouler pour sa propre équipe ou d’intégrer un team officiel avec également un système de rivaux. La plus grosse nouveauté de cet opus réside dans les défis. Habituellement proposés dans un mode à part, ils sont ici directement intégrés à la carrière. Entre chaque course, il est possible de perfectionner son pilotage en s’entraînant dans différents domaines. Jusqu’ici dispensables, ces défis permettent désormais de gagner des points à dépenser dans des arbres de compétences. Influant directement sur le gameplay, ces dernières servent notamment à virer plus aisément, absorber de plus gros chocs ou réaliser de plus gros amortis. Le contrôle de la moto en est grandement influencé et il va sans dire qu’il est indispensable d’améliorer ses compétences.

Une mécanique de blessure a également été mise en place cette année. En cas de grosse chute, notre pilote peut être blessé et un malus s’applique pour les courses suivantes. Se soigner requiert de passer à la caisse tandis que certaines compétences permettent de réduire la période de convalescence. De manière générale, sur le papier, ces idées semblent les bienvenues. Malheureusement, dans la pratique, on arrive très vite à obtenir assez de points pour ne pas être trop inquiété par les compétences à débloquer. Les courses sont peu disputées, la faute à une intelligence artificielle souvent à la traîne sur la majeure partie des circuits. Son comportement est aussi très hasardeux, il n’est pas rare de la voir se rater dans un enchaînement, mais passer quand même la ligne suivante sans mal comme si un “boost” lui était appliqué. Le système ANNA introduit dans la licence MotoGP, offrant une compétitivité et une crédibilité bien supérieures aux IA, n’est visiblement toujours pas utilisé sur les jeux de cross du studio, et c’est un gros manque.

En terrains connus

Lors de la sortie de Monster Energy Supercross 3, nous avions salué le changement amorcé par le studio dans le gameplay. Sans pour autant être dénué de défauts, il fallait bien admettre le bond de géant qui avait été fait par Milestone pour proposer une jouabilité avec davantage de physique offrant une courbe de progression plus importante. Ce 4e opus reprend tout ou presque de son aîné, ce qui veut dire qu’on est peu dépaysé lors des premiers tours de roues et qu’on retrouve une moto assez lourde qui demande à soigner ses trajectoires, mais aussi un sentiment de frustration devant des soucis qu’on voulait voir gommés. En effet, nous nous attendions à ce que le studio italien peaufine sa copie avec une jouabilité encore améliorée afin de confirmer une bonne fois pour toutes qu’il avait compris ce que les joueurs réclament depuis longtemps.

Il est grand temps que Milestone propose une mécanique de “scrubs” totalement basée sur la physique

Au lieu de cela, on reste un peu sur notre faim et le gameplay aérien est une nouvelle fois la partie qui divise. C’est particulièrement le cas pour la mécanique d’amorti qui permet de gagner du temps sur les sauts. Le ressenti est très mauvais quand l’animation robotique reste la même que sur l’opus précédent. Il est grand temps que Milestone propose une mécanique de “scrubs” totalement basée sur la physique avec notamment la prise en compte des gaz pour remettre la moto dans l’axe. L’opposition des deux joysticks à l’appel du saut a fait son temps. Les animations du pilote demeurent également inchangées et paraissent même parfois plus rigides que dans l’opus précédent. La déformation des pistes restent aussi très anecdotique.

Tout n’est évidemment pas à jeter et le jeu reste somme toute assez agréable, on a aussi remarqué par exemple l’amélioration du grip sur les changements de surface avec notamment un meilleur ressenti dans la boue et les parties sableuses. Néanmoins, le titre prendrait une toute autre dimension si un soin supplémentaire était apporté à la physique.

Optimisé Xbox Series X|S mais pas Smart Delivery

Sur le plan graphique, Monster Energy Supercross 4 fait le job sans pour autant impressionner. Testé sur Xbox Series X, le jeu fait l’objet d’une optimisation particulière, est propre et tourne en 4K dynamique à 60 images par seconde. Motos et pilotes sont toujours soignés et les pistes plutôt jolies. Les temps de chargement parfois un peu longs deviennent presque instantanés et il faut bien avouer que c’est très appréciable. En revanche, il est important de noter que le jeu n’est pas compatible Smart Delivery et dispose de deux versions différentes sur Xbox One et Xbox Series X|S. Cela veut dire que si vous achetez le titre sur Xbox One et souhaitez y jouer ensuite sur Xbox Series X, vous ne profiterez pas des améliorations graphiques mentionnées plus haut. L’autre gros problème, c’est qu’en plus de ne pas proposer de mise à jour gratuite vers la version next-gen, le titre n’est pas compatible cross-gen.

Vous l’aurez compris, il est donc impossible de créer des parties multijoueur mélangeant les joueurs Xbox One et Xbox Series X|S. Le jeu propose des salons à 16 joueurs sur les nouvelles consoles quand la Xbox One est limitée à 12. Attention donc si vous souhaitez jouer avec vos amis et que vous n’avez pas les mêmes consoles. C’est un gros point noir du jeu qui nuira sans aucun doute aux habituels championnats créés par la communauté. C’est d’autant plus regrettable que la partie multijoueur est très complète avec la présence une nouvelle fois du mode Directeur de course qui permet de paramétrer et superviser les parties en ligne.

On passera rapidement sur l’éditeur de piste inchangé qui souffre des mêmes problèmes que sur les autres jeux du studio avec des modules souvent inadaptés à la physique du jeu ou simplement la discipline. Le nouveau compoud, grande carte ouverte avec différents circuits, ne présente quant à lui que peu d’intérêt hormis le fait d’être jouable en coopération à 4 joueurs.

Heureusement la personnalisation reste toujours au rendez-vous et propose de nombreuses pièces techniques et cosmétiques afin d’améliorer motos et pilotes avec des produits sous licence. Il faudra cependant une nouvelle fois se passer des différents éditeurs de livrées, casques et autres stickers présents dans Ride 4 ou la série MotoGP. Comme souvent avec Milestone, les mauvaises idées sont reprises à travers toutes les licences, mais pas les bonnes.

Test réalisé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Les pistes, motos et pilotes de la saison 2020
  • Une carrière légèrement plus intéressante
  • 60 fps sur Xbox Series X|S
  • Temps de chargement réduits sur Xbox Series X|S
  • Multijoueur complet...
On n’a pas aimé :
  • ... mais communauté divisée en deux
  • Non compatible Smart Delivery
  • Un gameplay qui n’a que trop peu évolué
Une suite trop convenue

Monster Energy Supercross 4 est une suite trop convenue. Agréable pour les néophytes mais sûrement trop sage pour les puristes, elle ne propose que peu d’évolutions sur la partie la plus importante qu’est le gameplay. Si le titre est optimisé pour les Xbox Series X|S et propose notamment du 60 fps ainsi que des temps de chargement réduits, il n’est pas compatible cross-gen et voit sa communauté en ligne divisée en deux. Alors que nous avions salué le nouveau départ de Monster Energy Supercross 3, ce 4e opus pourtant pas mauvais nous laisse sur notre faim.

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Monster Energy Supercross 4

Genre : Courses

Editeur : Milestone

Développeur : Milestone

Date de sortie : 11 mars 2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows