Le rachat d’Activision Blizzard King par Microsoft n’est pas déterminant pour la croissance de Xbox, mais il est suffisamment important pour que la société américaine mette tous les moyens en sa possession pour y arriver. Et son PDG vient de mettre un petit coup de pression supplémentaire envers les autorités.
Microsoft met doucement la pression au gouvernement britannique
L’obtention du catalogue de jeux Activision Blizzard est un enjeu important, et Microsoft n’exclut pas de mettre un coup de frein au Royaume-Uni si le rachat n’était pas approuvé.
Dans un entretien accordé à CNBC, Satya Nadella, PDG de Microsoft, n’a pas exclu la possibilité de priver le pays de ses produits à l’avenir, laissant planer un doute qui ne manquera pas d’être vu par les autorités.
Journaliste : Avez-vous imaginé un moment où vous vendriez vos produits aux USA si c’était approuvé, où vous les vendriez en Europe, mais pas au Royaume-Uni s’ils n’approuvent pas [le rachat] ?
Satya Nadella : Attendons de voir comment la situation évolue.
Le journaliste a ensuite demandé à Satya Nadella s’il avait été surpris par la décision de la CMA de ne pas approuver le rachat, et ce dernier a acquiescé en précisant que selon lui, c’était la chose la plus pro-compétitive qu’il ait pu faire. Le PDG de Microsoft a rappelé que ce rachat cochait toutes les cases, et allait bénéficier à la fois aux petits éditeurs, comme aux consommateurs.
La position du premier ministre britannique délicate
La position du Royaume-Uni est un peu délicate puisque d’un côté, nous avons son organisme officiel antitrust qui souhaite bloquer l’accord, et de l’autre, le premier ministre Rishi Sunak, élu en 2022, qui promettait de diriger un gouvernement favorable aux entreprises lors de sa campagne.
Lorsque la décision de la CMA s’est faite savoir, le président de Microsoft, Brad Smith, avait critiqué le Royaume-Uni de façon assez virulente en précisant que « leur confiance dans la technologie au Royaume-Uni avait été sérieusement ébranlée ». Rishi Sunak avait ensuite déclaré que ces affirmations n’étaient pas confirmées par les faits et que le gouvernement continuerait à dialoguer avec Microsoft.
En laissant planer le doute de ne plus vendre ses produits sur le territoire britannique, Microsoft met ici un petit coup de pression supplémentaire sur le pays qui est déjà soumis à beaucoup de critiques après l’annonce du blocage par la CMA.
Aujourd’hui même, la CMA est passée devant une commission gouvernementale pour expliquer son rôle et les raisons de ses agissements, et il apparait que certains parlementaires ne sont pas franchement d’accord avec la décision prise. Le comité de surveillance parlementaire britannique a secoué la CMA avec des questions qui fâchent sur les réelles raisons de ce blocage et sur « la réputation internationale du Royaume-Uni » qui découle de ce blocage.
Rien n’est encore terminé puisque Microsoft a dit faire appel de la décision de la CMA, mais il est déjà certain que les impacts de cette décision remontent aux plus hauts niveaux de l’état, et qu’on dépasse désormais le simple cadre du jeu vidéo.