La nouvelle est retentissante et met Activision-Blizzard dans une position encore plus complexe qu’elle ne l’est déjà. Le patron de Xbox, Phil Spencer, a envoyé un email à ses employés en montrant sa grande préoccupation par rapport à ce qui se passe aux plus hauts étages de chez Activision-Blizzard aujourd’hui.
Des comportements inadmissibles pour Phil Spencer
Les choses vont très vite ces derniers jours à mesure que les révélations sur ce qui se passe chez Activision-Blizzard s’accumulent, et notamment concernant son PDG.
Hier, Jim Ryan, patron de Sony Interactive Entertainment, se disait « découragé et abasourdi » en ayant lu que Activision-Blizzard ne luttait pas assez contre la « culture profondément enracinée de discrimination et de harcèlement » au sein de la société. Pire encore, le patron de PlayStation a émis des doutes quant à la possibilité que le groupe Activision-Blizzard puisse répondre correctement à la situation.
Aujourd’hui, la situation s’aggrave d’un cran puisque c’est maintenant Phil Spencer, patron de Xbox, qui exprime son inquiétude dans un email envoyé à ses employés. Phil Spencer sait que le contenu de l’email allait fuiter dans la presse, un moyen de faire une pression indirecte sur Activision-Blizzard alors que la situation l’exige.
Comme le rapporte Bloomberg, Phil Spencer dit « évaluer tous les aspects de notre relation avec Activision-Blizzard et procéder à des ajustements proactifs continus ». Au nom de son équipe, il s’est également dit « dérangé et profondément troublé par les événements et les actions horribles » qui sont rapportés dans la presse. « Ce type de comportement n’a pas sa place dans notre industrie », a indiqué Phil Spencer.
Bobby Kotick sur la sellette
Comme nous le rapportions hier dans notre article complet sur la situation, Bobby Kotick est accusé par le Wall Street Journal d’avoir interféré dans une précédente histoire de viol datant de 2017. On apprenait également qu’en 2006, l’une de ses assistantes s’était plainte d’avoir été harcelée par lui, ayant même reçu un message vocal menaçant de la faire tuer.
Plus de 150 salariés du groupe ont manifesté leur colère cette semaine devant les locaux d’Activision-Blizzard et un groupe d’actionnaires qui détient pour 4,8 millions de parts de la société (soit 0,6 % du total) a demandé la démission du CEO. Mardi, les membres du comité directeur du groupe se sont exprimés par voie de communiqué de presse et ont décidé de maintenir Bobby Kotick en place en lui accordant « toute confiance » quant à la mise en place des politiques de changements promises et initiées sous sa direction.
Suite aux multiples rebondissements dans les cas de harcèlement vu chez Activision-Blizzard ces derniers mois et les nouvelles informations parues dans la presse cette semaine à propos de son PDG, il semble que l’issue ne puisse qu’être sa démission.
Depuis les nouvelles révélations de mardi, le cours de l’action Activision-Blizzard a chuté de près de 10 %, soit son niveau le plus bas depuis un an. Et si les membres du comité directeur du groupe ont de nouveau accordé toute leur confiance à leur PDG, il n’est pas certain que les actionnaires se laissent faire encore longtemps lorsqu’il s’agit de leur argent placé en bourse. Pour l’instant, seule une dévaluation forte de la valeur de l’action semble pouvoir faire trembler la maison mère. Les déclarations préoccupantes de PlayStation et Xbox joueront aussi certainement un rôle dans cette histoire qui n’est pas encore terminée.
Pour l’instant, plus de 900 personnes de chez Activision-Blizzard ont demandé la démission de Bobby Kotick dans une pétition qui ne cesse d’accueillir de nouveaux noms.
En réponse à ces critiques de Xbox et PlayStation, un porte-parole d’Activision-Blizzard a déclaré à Bloomberg « nous respectons tous les commentaires de nos précieux partenaires » et « nous nous engageons à veiller à ce que notre culture et notre lieu de travail soient sûrs, diversifiés et inclusifs ».