Test - Warhammer 40,000 : Mechanicus - Un tactical qui empoche le Magos

«Le cantique de Bullwark nous enchante» , - 0 réaction(s)

La fin d’année 2018 fut riche pour les adaptations vidéoludiques de la licence Warhammer 40,000. Le titre paru en octobre Space Hulk : Tactics de Cyanide Studio fut décevant. En revanche, Warhammer 40,000 : Mechanicus, sorti le 15 novembre sur PC/Mac et développé par le studio français Bullwark, connut un succès d’estime auprès de la presse et des fans de l’univers futuriste, créé par l’enseigne Games Workshop. Presque deux années plus tard, celui-ci a rejoint le 17 juillet 2020 les catalogues des consoles Xbox One, PS4 et Nintendo Switch. Découvrons ensemble si cette aventure RPG, uniquement solo et centrée sur des combats tactiques au tour par tour, tient toutes ses promesses sur nos Xbox One.

À la recherche du Magos perdu

Nous sommes dans le 41e millénaire. L’Imperium de l’Homme revendique la galaxie au nom de l’Empereur-Dieu et mène une guerre infinie contre les Xenos et autres forces extraterrestres ou mécaniques. Les armées impériales doivent également combattre les hérétiques au sein même de l’Imperium.

Si l’univers et le bestiaire de Warhammer 40,000 sont très riches, les jeux vidéo inspirés par la licence ont très souvent mis en lumière les mêmes forces belligérantes. Cette fois-ci, oubliez les traditionnels Space Marines, vous êtes au cœur d’une intrigue concernant l’Adeptus Mechanicus. Cette organisation, basée sur Mars, voue un culte au Dieu-machine et fournit à l’Imperium ses ingénieurs, scientifiques et armes les plus puissantes, fabriquées dans des fonderies gigantesques, appelées Mondes Forges. Ses adeptes recherchent constamment dans la galaxie des vestiges technologiques, issus du glorieux passé de l’humanité.

Une transmission interceptée marque le début de l’aventure

Dans cette nouvelle aventure, vous incarnez le Magos Dominus Faustinius et dirigez une expédition sur la planète nouvellement redécouverte de Silva Tenebris, afin d’enquêter sur la disparition du Magos Rhesak lors de la précédente expédition. Cette planète contient des tombeaux Nécrons et vous devrez faire face à ces ennemis mécanisés inattendus qui semblent sur le point de se réveiller.

Dès lors, une course contre la montre s’enclenche pour empêcher le réveil des machines ou à minima préparer l’Imperium à contrer cette nouvelle menace. Une cinquantaine de missions vous attendent et sont à terminer avant que le compteur du réveil atteigne les 100%.

Une liberté profonde et grisante dans l’approche stratégique

Au sein du Caestus Metalican, votre vaisseau impérial Ark Mechanicus, vous êtes conseillé par d’autres Magi, spécialisés chacun dans un domaine spécifique : les sciences et l’étude de la civilisation nécronne pour Scaevola, l’inquisition religieuse pour Videx, la gestion des troupes de soutien Skitarii pour Khepra ou du vaisseau amiral pour Rho ou les “missions impossibles” pour Captrix.

Un sixième Magos vous oriente pour éteindre une rébellion au sein même de votre vaisseau géant. Ces missions supplémentaires font partie du DLC “Heretek”, sorti tardivement sur PC/Mac et inclus directement dans les versions consoles du jeu.

Vous partez en mission en connaissance de cause

Après quelques explorations qui servent de tutoriel et de présentation des enjeux scénaristiques, chacun de vos lieutenants vous propose une mission liée à sa quête personnelle. Vous en choisissez une selon votre roleplay mais également en fonction de la difficulté, des types d’ennemis attendus et des récompenses proposées. Pour atteindre vos objectifs, vous pouvez sélectionner de 6 à 10 unités selon la mission parmi vos Tech-priests (6 maximum) et unités Skitarii disponibles.

Les sept arbres des spécialisations

Une bonne préparation de vos Tech-priests est cruciale pour la suite de votre aventure. Chaque technoprêtre peut s’orienter vers 7 classes différentes qui possèdent chacune 10 niveaux d’amélioration. Parmi ces classes, vous retrouvez entre autres les combattants de mêlée ou à distance, soigneurs, explorateurs ou ingénieurs. Vous êtes libre de spécialiser votre unité sur une seule classe ou de la diversifier, sous réserve de ne pas pouvoir atteindre les niveaux élevés des arbres de compétences développés. En effet, un passage de niveau exige un paiement de plus en plus coûteux en pierres noires. Ces dernières servent de monnaie et s’amassent lors de vos explorations.

Un bon équipement est primordial

Sachant qu’un niveau débloqué offre un bonus tactique dépendant de la classe et un emplacement pour ajouter une arme ou un implant technologique, les combinaisons possibles sont exhaustives et passionnantes. Concernant les armes, plus elles sont puissantes, plus elles demandent de points de compétences à consommer lors des combats en échange de leur utilisation. Sacrifier un emplacement avec une arme peu puissante mais ne consommant pas de ressources reste un choix très pertinent et vous sauvera la mise plus d’une fois.

Vous bénéficiez ainsi dans Warhammer 40,000 : Mechanicus d’une grande liberté dans l’approche stratégique qui est vraiment un point fort du titre et accentue sa rejouabilité.

Un “livre” dont vous êtes le héros

Une fois parti en mission, l’exploration des lieux rappelle des souvenirs savoureux aux amateurs de livres dont vous êtes le héros. Vous allez pérégriner de salle en salle et effectuer régulièrement une action parmi trois propositions. Vos décisions entraînent souvent des bonus ou malus pour la suite de la mission jusqu’au combat final. Ces séquences sont purement narratives et peuvent apporter frustration et déception aux joueurs avides d’action frénétique.

Toutefois, ce choix de conception des lieux à explorer est justifié et superbement assumé par Bullwark. Le studio français est jeune et possède de faibles moyens humains et financiers. Mechanicus est leur premier jeu qui sort sur des plateformes au-delà de l’écosystème des jeux mobiles. Une ambition démesurée aurait desservi le jeu. Les développeurs ont donc cherché à sublimer ces passages narratifs par des subterfuges pragmatiques et intelligents.

vous pouvez parcourir différents chemins lors de l’exploration

En tant que Dominus Faustinius, vous n’êtes jamais sur le terrain mais toujours dans la salle de commandement au sein de votre vaisseau. C’est via une communication à distance et la présence sur le terrain du Servo-crâne Reditus que vous supervisez et dirigez vos troupes. Voir Faustinius se pencher sur un plan hologrammique enjolive et crédibilise subtilement ces séquences d’exploration.

Le réveil de Nécrons au fur et à mesure de votre découverte des salles des tombeaux accentue la pression. Un compteur augmente au fil des actions. Plus vous traînez dans le labyrinthe, plus vous affrontez d’ennemis lors des combats. Le choix est douloureux entre faciliter la réussite de la mission ou récupérer la totalité des pierres noires, équipements et points de compétences en fouillant toute la zone.

Si vous choisissez « Cohérence » allez page 138

Tous ces éléments favorisent l’immersion et servent la narration, mais l’essentiel de cette dernière repose sur la qualité de l’écriture. Pour cela, le studio s’appuie sur la plume de Ben Counter, l’un des auteurs les plus populaires et prolifiques de la Black Library. Cet atout fera plaisir aux fans de l’univers de Warhammer 40,000 et apporte une vraie valeur ajoutée à l’ambiance du jeu. En revanche, les néophytes risquent de se perdre dans les méandres des dialogues nombreux et souvent obscurs pour les non-initiés.

Reste à décortiquer le cœur du jeu, les combats tactiques au tour par tour, tant ce type de gameplay se rapproche le plus de l’expérience originelle du jeu de plateau.

Des combats tactiques dynamiques et plaisants

Les scènes de combat sont assez vastes et tortueuses. Des plateformes mouvantes créent des raccourcis afin d’atteindre rapidement des zones éloignées. Les graphismes des unités et des décors sont très basiques. En contrepartie, la visibilité de la scène est excellente. Vous pouvez zoomer et effectuer des rotations pour améliorer celle-ci. Au début de chaque combat, vous êtes libre de placer vos technoprêtres dans une zone de départ délimitée. Vos unités complémentaires Skitarii apparaîtront ultérieurement selon votre stratégie. Suivant vos choix narratifs lors de l’exploration, un ou des objectifs différents seront exigés pour remporter le combat. Cela va du traditionnel tuer tous les ennemis à fuir la zone ou détruire un équipement technologique de la scène.

Une direction artistique simple mais efficace pour les combats

Chaque tour de jeu apporte avec lui un ordre de passage des combattants, visible en haut de l’écran, ce qui facilite votre réflexion pour être le plus efficace et effectuer des combos. Pour cela, vous disposez d’une jauge limitée de points de compétences disponibles par tour pour toute votre équipe. Démarrer un combat avec la jauge vide corse d’entrée la difficulté. Heureusement, les points de compétences récoltés lors de la phase d’exploration des tombeaux sont emmagasinés. De plus, certaines de vos unités d’élite pourront récupérer des points pendant un tour de jeu via des éléments du décor ou des capacités spéciales. Vous pouvez également utiliser des “cantiques” lors des combats qui vous offriront un bonus majeur mais limité dans le temps. Vous l’avez compris, aucun point d’action n’est présent dans le jeu. Chaque combattant lors de son tour est libre d’utiliser toutes ses habiletés sous réserve d’avoir les points de compétences disponibles. Une excellente gestion de ces derniers est donc primordiale pour atteindre vos objectifs.

Autres grandes différences avec les mécaniques traditionnelles du combat au tour par tour des jeux de science-fiction, il n’y a pas de tir de couverture ni de pourcentages de réussite. Le jeu vous force à être offensif et favorise la mêlée surtout face à des adversaires combattant à distance. En effet, une riposte est gratuite en points de compétences si un combattant cherche à reprendre ses distances, sachant qu’une arme longue portée ne peut absolument pas être utilisée en mêlée. Entourer ce type d’ennemi est une tactique hyper efficace.

Démarrer un combat sans points de compétences en stock est à éviter

L’infériorité numérique de vos troupes rend les combats assez difficiles même si vos Technoprêtres monteront rapidement en puissance. Cette difficulté est accentuée par le fait que les Nécrons ont souvent besoin d’être retouché une dernière fois après leur exécution sous peine de se réanimer. Le combat est perdu si tous vos Tech-priests tombent sur le champ de bataille. La mission a échoué mais vous ne perdez pas définitivement vos soldats d’élite, excepté si vous avez fait le choix au début du jeu de l’option “Mort permanente”.

Toutefois, le titre vous permet de changer à tout moment le niveau de difficulté parmi les 4 disponibles et offre même le luxe de personnaliser de nombreux éléments, tels les coûts des mouvements en points de compétence ou le nombre de cantiques maximums par mission. Un mode « Iron man » est également disponible, qui vous empêchera de sauvegarder/recharger à tout bout de champ.

Enfin, la bande-son composée par Guillaume David, mélange de sonorités industrielles et religieuses, accompagne parfaitement la croisade menée par vos troupes de l’Adeptus Mechanicus. Elle est accessible dans son intégralité via le menu central du jeu. De plus un artbook (en anglais) passionnant et magnifique de 200 pages est également disponible et comblera les fans du lore.

L’artbook est un régal pour les passionnés

Le coin des chasseurs : Warhammer 40K : Mechanicus propose 34 succès pour un total de 1000G. Vaincre les différents boss, terminer le jeu dans certains modes (Iron man, Mort permanente) ou difficultés, développer à fond vos arbres de compétences ou débloquer certaines unités, sont de la partie pour obtenir la totalité des succès.

Bilan

On a aimé :
  • la superbe ambiance qui favorise l’immersion
  • les nombreuses stratégies possibles
  • une excellente rejouabilité
  • le profond respect du lore accompagné d’un magnifique artbook
On n’a pas aimé :
  • la difficulté à comprendre les enjeux pour les non-initiés
  • l’aspect défensif négligé lors des combats
  • une certaine répétitivité peut se ressentir sur la fin
La meilleure expérience vidéoludique de Warhammer 40,000 sur cette génération

Bullwark Studios rend un très bel hommage à l’univers passionnant de Warhammer 40,000. L’équipe a parfaitement adapté sa proposition en fonction de ses moyens limités. Il en résulte une ambiance immersive et un jeu de combat tactique au tour par tour dynamique et intéressant qui n’a pas à rougir face aux ténors du genre. La richesse des possibilités stratégiques et tactiques fait de Mechanicus un challenge excitant. Enfin, le portage sur Xbox One est très bon et apporte tous les ajustements et mises à jour parus depuis presque 2 ans ainsi que le contenu du DLC Heretek.

Accueil > Tests > Tests Xbox One

Warhammer 40,000 : Mechanicus

Genre : Aventure/Réflexion

Editeur : Kasedo Games

Développeur : Bulwark Studios

Date de sortie : 17/07/2020