Test - Forza Motorsport 6

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Attention à l’aquaplaning

Au niveau des voitures disponibles, il va être difficile d’être insatisfait. 460 voitures, de toutes époques, avec des caractéristiques variées pour autant de sensations. C’est une force de Forza : la sélection de véhicule est toujours très soignée, et quelles que soient nos préférences, on peut trouver une réponse dans le catalogue. Contrairement à d’autres jeux de voitures, FM6 évite de faire trop grossir son catalogue artificiellement à coups de variations d’un même modèle. Quand un même modèle est représenté plusieurs fois, c’est qu’il y a une vraie différence au niveau de ses caractéristiques. Avec le panel accessible, impossible de ne pas avoir envie de papillonner d’une voiture à l’autre, et la quête du garage rempli commence dès le départ.

Concept car

Quand on se promène dans les options, il est fascinant de voir à quel point FM6 est conçu, comme ses aînés, pour tenter de donner satisfaction à tous les joueurs, qu’ils touchent un jeu de voitures pour la première fois ou qu’ils soient des vieux de la vieille. Ainsi, on peut absolument tout configurer, changer, modifier, régler, sur sa voiture. Si on peut décider de laisser toutes les aides activées et de jouer contre une IA sympathique, le spécialiste trouvera tout autant (si ce n’est plus) ce qu’il attend grâce à des réglages pointus et une liberté énorme laissée dans le tuning des voitures.

on peut absolument tout configurer

On reviendra un peu plus loin sur le concept même de simulation, mais de par la flexibilité de ses options, FM6 en fait clairement partie, plus que beaucoup de titres, comme Project Cars (et oui, j’allais bien prononcer ce titre à un moment donné !) qui brident le bricolage mécanique, interdisant les modifications et/ou limitant les réglages.

Lime Rock

Bien entendu l’atelier de peinture est de retour. Je ne suis pas un spécialiste de la question, j’ai l’impression que c’est la même chose que pour le précédent, c’est-à-dire un système permettant d’arriver à des résultats un peu fous pour peu qu’on y passe du temps. La manette elle aussi est configurable ! On peut aller jusqu’à régler la sensibilité de chaque bouton… Plus classique, pour l’IA, on pourra régler son niveau de performance, mais aussi son comportement agressif ou non.

Le vrai retour de Forza ?

Techniquement, FM6 doit se comparer à son prédécesseur, mais aussi au concurrent Project Cars. Graphiquement, les circuits ne progressent pas beaucoup par rapport à FM5, mais il y a à chaque fois quelques détails qui nous montrent que le jeu s’embellit : des feuilles qui tombent d’un arbre, la fumée d’une baraque à frites en bord de piste, le sable de Laguna Seca qui déborde sur la piste, la végétation… Bref, des petits riens, mais qui ont malgré tout leur rôle, renforçant encore l’impression de vie - et donc de vrai - qu’on n’arrive pas encore à retranscrire totalement dans les jeux vidéo. Que ce soit le rendu du bitume ou les effets de fumée quand on bloque les roues, il est évident que FM6 va dans la bonne direction. Soyons clairs : à l’écran, c’est très beau ! Mais on peut sans doute faire encore mieux ! Project Cars est d’ailleurs peut-être un peu au-dessus graphiquement. Les circuits urbains ou un peu spéciaux permettent par contre à FM6 de largement faire le beau. Que ce soient Rio, Prague ou le circuit des Alpes, ils sont absolument magnifiques. A noter un nouveau filtre pour le soleil aveuglant nettement mieux réussi. D’ailleurs d’une façon générale FM6 affiche un meilleur rendu sur l’éclairage des circuits. Il manque toujours ce qui devient du détail, mais qui a de l’importance quand on parle d’immersion : quand on laisse une belle trace de pneus sur un freinage ou sur le bas-côté, on aimerait bien la retrouver au tour suivant…

L’auto-polish en course, ça n’existe pas

A l’inverse, la représentation des voitures stagne, et on a la même chose que dans FM5. Ça ne veut pas dire que ce n’est pas bien, c’est même très joli, mais modéliser des voitures, on sait le faire depuis longtemps maintenant. Par contre la solution n’a toujours pas été trouvée pour la façon de les éclairer. Si leur brillant rutilant correspond bien à la réalité quand elles sont dans un salon d’exposition, en piste elles ne peuvent pas continuer de briller comme ça ! Project Cars fait mieux à ce niveau, et Turn 10 doit se pencher sur la question. Ce n’est plus au niveau de la modélisation des bagnoles qu’on va progresser dorénavant, mais sur ce qu’on fait pour qu’elles aient l’air vraies en mouvement. L’auto-polish en course, ça n’existe pas.

Vitesse + pluie = problème

L’énorme atout de Forza en général, et du sixième en particulier, demeure son animation toujours aussi fluide et constante. Qu’il pleuve ou non, qu’il y ait 1 voiture ou 20 à l’écran, peu importe, le jeu tourne comme une horloge, donnant à nouveau une leçon à la concurrence qui est loin de ce niveau.

On ne peut pas dresser autant de lauriers à la partie sonore. Peu importent les musiques, qui joue sans les couper ? Parlons moteurs ! FM6 ne progresse pas, et c’est bien dommage. Là, c’est son concurrent qui lui donne une leçon. Les moteurs manquent de résonance, de basses, on n’a pas l’impression, même en vue intérieure, d’être à 2 mètres d’un moteur de fou furieux hurlant. Ce n’est pas mauvais, mais ça stagne… C’est seulement dans les tunnels où j’ai eu l’impression que les chevaux en furie donnaient leur pleine mesure. De même, j’ai trouvé que les crissements de pneus avaient tendance à se lancer très facilement, peut-être à cause de mon pilotage, notez bien ! Cela varie d’une voiture à l’autre (heureusement) mais j’ai trouvé ça exagéré et pour tout dire un peu agaçant.

Enfin, un petit mot sur l’IA, reprenant le système de Drivatar. Elle est redoutablement efficace, avec une promesse tenue, puisque les adversaires ne se comportent pas tous pareil, peuvent se révéler très coriaces (voir vicieux) quand la difficulté monte, mais peuvent aussi se montrer faillibles de temps à autre et faire des erreurs dignes de celles des vrais joueurs ! C’est une belle réussite, importante tant cela permet au solo d’être agréable en course.

Un pas en avant, deux pas en arrière : tant mieux !

Oui, je sais, ça fait déjà un moment que vous êtes en train de lire cette critique… Pourtant c’est maintenant qu’arrive la partie la plus importante : le gameplay. Pour faire court, ce FM6 revient au gameplay du quatrième épisode, c’est-à-dire un gameplay clairement technique, précis, mais ne sacrifiant pas le fun sur l’hôtel du réalisme. L’intransigeance de FM5 n’a pas plu à tout le monde, et le créneau simulation poussée au maximum a été pris par Project Cars. Turn 10 ne l’avouera peut-être pas, mais il semble évident que FM6 a décidé de ne plus pousser la simulation pour garder une identité propre. Ça ne veut pas dire, comme on le lit parfois dans les commentaires et comme on va peut-être le lire ici, que FM6 est un jeu d’arcade. Prétendre ça revient à ne pas savoir ce qu’est un jeu d’arcade, ni un jeu de simulation. FM6 propose une physique formidable, respecte des règles physiques strictes, et laisse la possibilité aux pilotes de s’exprimer à travers des réglages mécaniques sans équivalents sur consoles. Qui plus est, simulation n’est pas forcément synonyme d’austérité, c’est une autre approche. Les véhicules d’aujourd’hui sont-ils aussi difficiles à conduire que Project Cars le suggère, avec nécessité de ralentir à ce point pour le moindre virage un peu serré, et avec un risque de dérapage aussi fréquent ? Peut-être… Mais pas si sûr, ou alors je prends mieux mes virages avec ma Verso dans la campagne que dans un circuit avec une bagnole de course ! Je n’en sais donc rien, mais j’ai envie de dire : au diable les étiquettes ! FM6 n’est sans doute pas aussi poussé que Project Cars, qui lui n’est pas aussi poussé au niveau des sensations : chacun son truc, l’important est de trouver celui qui vous convient le mieux, ou même, encore mieux, de profiter des deux !

Objectif : l’intérieur au premier virage

Bref, FM6 revient à un peu plus de permissivité, parfois même trop quand on mord sur les bordures sans que cela ne provoque beaucoup d’effets, mais sans oublier un pilotage technique. Comme dans FM4, on retrouve le plaisir d’utiliser le dérapage comme stratégie pour un dépassement si nécessaire, en s’appuyant d’une façon fort peu fair-play sur un adversaire ou en coupant une trajectoire, dans une chicane par exemple. Forza est la série qui donne le plus de sensations manette en main, car on « ressent » la voiture comme dans aucun autre jeu. Le dosage de la pression sur la gâchette ou sur le stick va tout conditionner. Et quel plaisir de pousser au maximum sa voiture, jusqu’à ce qu’on se rende compte que d’autres font mieux, juste avec leur talent ou par le biais de réglages différents. C’est bien simple, c’est le kiff. Avec un volant, reproduire la précision de la manette avec un pédalier et un volant n’est pas évident, mais bien entendu les sensations sont là aussi ! Forza, c’est le chrono, mais c’est surtout la course et les sensations, et cet opus donne tout ça, bien mieux que l’épisode précédent. Ceux qui ont aimé FM4, et ils sont nombreux, vont tout de suite se sentir à l’aise et vont mordre dans le jeu pendant de très, très nombreuses heures. D’ailleurs, si vous avez essayé la démo, vous savez déjà à quoi vous en tenir : si vous avez chassé le chrono en relançant « une dernière partie », puis une autre, alors vous allez plonger dans FM6 et ne pas en ressortir.

Bilan

On a aimé :
  • Le retour du gameplay FM4, plus de fun !
  • Contenu conséquent, très complet
  • Jeu en ligne à 24
  • La fluidité habituelle de Forza
On n’a pas aimé :
  • Pourquoi pas de météo et nuit sur toutes les pistes ?
  • Voitures toujours aussi brillantes sur la piste
  • Le mode carrière toujours aussi ronflant
Le retour d’un roi

D’UN roi, pas DU roi. L’offre des jeux de caisses s’élargit avec Project Cars maintenant dans la course. FM6, en revenant à plus de sensations et plus de fun grâce à un gameplay moins intransigeant que celui du cinquième épisode, retrouve l’équilibre qui avait tant convaincu dans FM4. Ne comptez pas sur moi pour prendre position et dire qui « simule » le plus et qui est le meilleur : Project Cars et FM6 sont des jeux différents, et sur le créneau de ce dernier, sur la technique matinée de fun, Forza rend une copie remarquable et va scotcher pendant longtemps les joueurs devant leur écran. Sur son créneau, c’est bel et bien Forza le patron ! Malgré le pied que j’ai pris à reprendre la piste avec le gameplay proposé, je garde mon coup de cœur en poche pour « punir » Turn 10 de ne pas être allé jusqu’au bout : l’absence de météo et de nuit sur tous les circuits donne une impression d’inachevé, et il serait vraiment temps que le mode carrière évolue et offre quelque chose de plus consistant. Il ne manque plus que cela, et quelques détails techniques à faire progresser, pour qu’on atteigne les sommets auxquels on rêve tous. Mais pas de doutes, avec FM6, on est déjà très haut.

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Forza Motorsport 6

PEGI 0

Genre : Courses

Éditeur : Microsoft

Développeur : Turn10

Date de sortie : 18/09/2015

Prévu sur :

Xbox One

46 reactions

corrs78

08 sep 2015 @ 09:17

merci pour ce très bon test Rone, la conclusion etait ecrite depuis des mois en fait ? :p Comme d’hab Turn10 fait le boulot mais ne surprend pas. visiblement PCars n’a pas donné le coup de pied au fesses escompté. c’est si compliqué que ça d’ajouter des Qualif et des pitStop dignes de ce nom ? quand à la météo c’est aussi une interrogation :/

tu n’as pas parlé de l’aliasing quasi omniprésent sur les vehicules de la démo, ça a été corrigé dans le jeu ?

Rone

08 sep 2015 @ 09:26

Chez moi, pas d’aliasing à moins d’avoir le nez collé à l’écran. Mais on a déjà constaté par le passé des différences importantes d’un écran à l’autre sur cet aspect, donc je suis prudent. Pas fait attention sur la démo, qui du coup n’est plus sur DD.

S4DISTIC

08 sep 2015 @ 09:42

Pourtant pour l’aliasing cela dépend peut être aussi de l’écran, sur ma TV il est plus visible je trouve alors que sur mon écran PC il est quasi inexistant.

Moi ce qui me turlupine est surtout de savoir si dans les modifications carrosserie ils avaient rajouté le tuning manquant de Forza 4 ou bien même augmenter le tuning, parce que dans le 5 beaucoup d’accessoire avait disparu au niveau des parc choc etc... et comment ça se passe au niveau des livrées.

Khalifa

08 sep 2015 @ 09:49

Merci pour ce test. Pas surpris de cette évaluation.

Référence en matière de jeu de course (gameplay/contenu/graphismes) ... mais pas innovant... pas suffisamment poussé d’un point de vue racing (absence des stands et ravitaillements, pas championnat avec qualifications etc.) Un exemple de détail qu’il manque : toujours pas les écarts avec les pilotes suivants et précédents affichés en courses. Why ???? C’est tout bête à implémenter.

Cela étant, je prendrai le jeu car je prends généralement la plupart des jeux de voitures. Surtout les Forza, les Project Cars, les F1 etc.. Pas les NFS et autre The Crew

pushfred

08 sep 2015 @ 10:07

Pour ce qui est de l’aliasing, il suffit de régler vos écrans et d’avoir suffisamment de recul. Baissez le ’contour’ dans vos options d’image le plus bas possible (le mien est à 0) et quelques ajustements de contraste et luminosité ou autres...J’ai un Philips 120cm à 500 boules, donc moyenne gamme, et j’ai une image parfaite sauf quand je me colle à l’écran. Pour revenir au jeu, je trouve les temps de chargement toujours un peu longs, sinon jeu au poil comme dab. FORZA ET PIS C’EST TOUT !

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bastoune

08 sep 2015 @ 10:24

Merci pour le test Rone ;)

Forza reste Forza, tant mieux ! On est sur un jeu de course, le plaisir c’est ... la course ! FM est le jeu le plus « technico-fun » pour se tirer la bourre sur des boucles de bitumes. Fin, technique, exigeant, pour un peu qu’on adapte la difficulté à son niveau, ça devient épique !

J’aime la Simulation (note la majuscule, c’est pas juste pour faire joli ;) ) et pour ça y’a Assetto Corsa (ou rFactor 2 ;) ), on touche plus au « réalisme » à outrance, les courses en sont même physiquement épuisantes.

J’aime FM parce que c’est l’essence de la COURSE (note les majuscules, c’est pas juste pour faire joli), c’est exigent mais tu as le droit à l’erreur, c’est fin dans le pilotage mais tu peux y jouer au pad (hallucinant non ?) et c’est « bordel de monstrueusement » FUN, en multi ça reste équilibrer, ça pousse, ça frotte, ça se tire la bourre comme nulle part ailleurs.*

Alors ouais les voitures font « plastoc », y’a pas d’arrêts aux stands, mais sur 5 tours avec les copains dans le retro, la BM qui tente de me faire l’extérieur et l’ouverture qui se profile à l’entrée de la chicane pour gratter les deux Volvo qui se chatouillent un peu trop les ailes pour ne pas tater la glissière, est ce que c’est vraiment important ? Pour moi : non :-)

Shane Vendrell

08 sep 2015 @ 10:32

« Inachevé », merci Rone car c’est le terme qui convient le plus à ce titre. Dommage que Turn10, n’a pas posé ses couilles sur la table, comme ils l’ont fait avec FM4 !

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bastoune

08 sep 2015 @ 10:58

« Inachevé », merci Rone car c’est le terme qui convient le plus à ce titre

l’absence de météo et de nuit sur tous les circuits donne une impression d’inachevé

si tu résumes deux pages de test en un mot, tu fais dire ce que tu veux à n’importe qui ;)

Il manque des choses, on est tous d’accord là dessus, et on le sait depuis les premiers retours de l’E3, mais il faut reconnaitre que Forza5 à fait du mal et que Forza6 (même si il ne met pas tout le monde d’accord, il y en aura toujours qui lui prefereront un ProjectCar car plus « réaliste ») remet la licence sur la route (mon dieu que je suis drôle, quelle finesse dans le jeu de mot, quelle modestie dans la posture, je m’aime tant...). Le jeu porte une masse de contenu, un gameplay à la Forza (et c’est bien ce que je lui demande), un mutli (à priori) stable, alors c’est sûr qu’ils ne réinventent pas la roue (vous ai-je dit que j’étais hilarant ?) mais ce Forza me semble riche et adictif au possible (si le multi tient ses promesses).

Khalifa

08 sep 2015 @ 11:34

@bastoune

Selon toi, en quoi Forza 5 aurait finalement fait du mal ? Et donc en quoi Forza 6 pallierait à ce mal causé ?

Forza 6 ne semble pas plus riche que le 5, aucunement. Hormis des circuits de nuit et sous la pluie. Peut-être un meilleur gameplay (plus fun), mais celui du 5 était très bien également.

Shane Vendrell

08 sep 2015 @ 12:07

@bastoune : Pourquoi faire 2 pages quand tu peux résumer Forza 6 en un mot ? :)