Le petit monde du jeu vidéo comporte son petit lot de ce que l’on pourrait définir comme “séries cultes”. Et dans ce lot, la série des Metal Gear figure en très bonne place. Une bonne place loin d’être usurpée lorsque l’on voit la richesse de chaque volet de la saga et une ambiance, un design qui n’appartiennent qu’à elle, reconnaissable au premier coup d’oeil, maîtrisée à l’extrême, issue de l’imagination débordante et cinéphile de Hideo Kojima. Un fleuron de l’histoire du jeu vidéo qui nous revient en HD et en 16/9 dans une compilation réunissant ses meilleures itérations. On peut toutefois se poser une question : est-ce la qualité de ces jeux pourra faire oublier un gameplay et une technique aujourd’hui obsolètes ?
Metal Gear : petite présentation de la série
1987. C’est en 1987 qu’est sorti au Japon sur MSX 2 le premier épisode d’une série qui allait devenir culte. Hideo Kojima, après avoir eu l’ambition de devenir réalisateur, rentre chez Konami en tant que designer. Il participe de ce fait à Penguin Adventure, mais c’est avec son premier jeu officiel qu’il commence à poser les bases de sa série. Une série remarquable par la mythologie qu’il arrive à créer autour d’elle mais aussi par son approche totalement nouvelle du jeu d’action. Metal Gear est le premier jeu vidéo d’infiltration. Un genre qu’il portera à lui seul durant de nombreuses années.
Après une incursion sur NES à laquelle Kojima ne participera pas (oubliez le snake’s revenge !), c’est sur MSX 2, 3 ans plus tard, qu’arrive la vraie suite de Metal Gear : Solid Snake dirigée par Kojima. Dès ce deuxième épisode, l’univers gagne en profondeur et les références cinématographiques sautent aux yeux. L’intégralité du travail de Kojima sera marqué par ce rapport référentiel omniprésent au cinéma et la volonté de rapprocher son œuvre vidéoludique d’une œuvre cinématographique. On retrouve cette volonté dans les deux jeux qui vont suivre, à savoir Snatcher et Policenauts. Ce n’est que huit ans plus tard que Metal Gear va connaître une suite. Suite qui allait propulser la série sur le devant de la scène mondiale.
En 1998, Metal Gear Solid va connaître un succès mondial sur Psone. Kojima, affranchi des limites de la 2D, réussit à installer dans son jeu une véritable mise en scène dynamique et un style hautement cinématographique qui font mouche tout en optant sur une continuité totale entre les scènes cinématiques et les scènes d’action, et ce sans utiliser une seule FMV (cinématique en images de synthèses pré-calculées par ordinateur très en vogue à l’époque). Metal Gear Solid s’impose dès sa sortie comme l’une des pièces majeures de l’histoire du jeu vidéo, et son charismatique héros comme l’une des figures emblématiques du jeu vidéo. Une figure qui s’avèrera hautement référentielle tirant son nom et son style du personnage interprété par Kurt Russel dans le film “New York 1997” de Carpenter. Metal Gear Solid est peut être le premier jeu de l’histoire à vraiment mériter le qualificatif de film interactif.
Ce n’est que trois ans plus tard, en 2001, que vient la suite de la série, Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty sur Ps2, seul épisode à avoir connu une adaptation sur la Xbox de Microsoft. En 2004, ce fut au tour du fantastique Metal Gear Solid 3 : Snake Eater de venir enrichir la pléthorique ludothèque de la PS2. Puis vint le tour du controversé Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriots sur Ps3 -2008- et enfin du très bon Peace Walker sur PSP (2009) venu pour faire oublier le décevant Portable Ops.
25 ans après le premier opus de la série, Konami nous offre une compilation HD de deux DVDs regroupant trois des épisodes les plus emblématiques : Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty, Metal Gear Solid 3 : Snake Eater sur le premier DVD et Metal Gear Solid : Peace Walker sur le second. L’occasion rêvée de redécouvrir ces titres ou même de les découvrir pour certains plus beaux que jamais.