Le shoot’em up figure parmi les genres de jeux vidéo les plus anciens. Pour autant, le studio Keel Works n’a pas hésité, pour son premier jeu, à revisiter cette formule avec CYGNI : All Guns Blazing. Un pari osé, quand on sait que ce genre, s’il est apprécié, a déjà été vu et revu.
Un scénario convenu mais efficace
Il y a plus de cent ans, les humains ont colonisé CYGNI. Après des décennies de paix et de progrès scientifiques, une antique race extraterrestre inanimée, dont les corps jonchaient le sol de la planète jusqu’à présent, reprend vie avec un seul but : l’extermination de l’espèce humaine.
Comme toujours avec le shoot’em up, le scénario sert de prétexte pour donner un objectif à chacune des missions à accomplir. CYGNI ne déroge donc pas vraiment à la règle, mais il réussit tout de même à sortir du lot grâce à un univers bien établi et un travail époustouflant sur les scènes cinématiques. Dès la première mission, le jeu est introduit par une séquence présentant le personnage et le vaisseau que le joueur va contrôler, sur fond de musique rock, qui pose le contexte : l’humanité est attaquée.
Chaque début de mission commence par annoncer son objectif, puis suivi de sa petite cinématique qui fait avancer l’histoire, CYGNI propose un scénario certes basique, mais mis en valeur dans un superbe écrin.
Faire du neuf avec de l’ancien
Côté gameplay, on ne réinvente pas la roue, mais on l’améliore. On apprécie tout d’abord le tutoriel et sa petite touche nostalgique, qui propose un bon vieux space invaders rétro, histoire de se mettre dans le bain. Ensuite, on passe aux choses sérieuses.
Keel Works à su rafraîchir les mécaniques du genre grâce à quelques petites subtilités : Le vaisseau dispose de deux modes de tir, qu’il est possible d’alterner. Le premier et le principal est un tir aérien, il sert à abattre les vaisseaux ennemis qui apparaissent au premier plan. Le secondaire, lui, est un tir terrestre, qui permet de détruire les ennemis qui se trouvent au sol.
Il est possible à l’aide du stick droit d’orienter ses tirs, ce qui permet une meilleure mobilité de notre vaisseau, puisqu’on peut, par exemple, attaquer les ennemis qui se trouvent à l’opposé de notre direction.. Le jeu devient beaucoup moins statique et cela permet d’effectuer des manœuvres d’esquive beaucoup plus efficaces. Le vaisseau dispose donc d’une bonne maniabilité et heureusement, car aucun répit ne sera donné ! Les ennemis apparaissent sans temps mort à l’écran, et parfois par dizaines.
S’ajoutent à nos deux types de tirs des missiles, qui permettent de faire des gros dégâts et d’annuler certaines attaques ennemies, ainsi que quelques améliorations pour renforcer notre vaisseau. Il sera donc possible de lui ajouter des drones, des fonctions de tirs automatiques qui ciblent directement les ennemis, un faisceau laser destructeur ou encore une explosion du bouclier.
Autre point sympathique, au sein du menu amélioration il est possible de moduler le mode tir principal pour qu’il puisse tirer de façon plus ou moins conique, ce qui permet d’effectuer des attaques plus ou moins centrées ou évasives. Plusieurs combinaisons peuvent être créées afin de trouver la meilleure manière de faire des dégâts. Ainsi, à l’aide d’une simple pression, il devient possible en plein combat de concentrer nos tirs sur un seul ennemi, puis d’alterner sur un angle plus large dès lors qu’une horde arrive sur vous. Une composante qui parait anodine de prime abord, mais qui offre, encore une fois, une plus grande flexibilité au jeu.
La plus grande nouveauté, c’est le système d’armement et de bouclier. Une mécanique à la fois au cœur et au service du gameplay. Le principe est simple, le joueur peut choisir d’allouer plus de puissance à l’armement au détriment du bouclier et inversement. Il est donc libre, selon la situation, d’opter pour l’attaque ou la défense, mais la mécanique est plus subtile que ça : La jauge d’armement correspond à l’utilisation des missiles, ainsi, lorsqu’une salve est utilisée, elle perd un point qu’il n’est possible de récupérer qu’en allouant un point de la jauge de bouclier. Choisir de tout mettre dans la puissance de feu est donc un pari qui peut s’avérer payant, mais risque puisqu’il fait perdre en défense globale.
La jauge de bouclier, quant à elle, peut se remplir de deux manières : soit en allouant un point de la jauge d’armement (s’il en reste), soit en récupérant un point de bouclier que les ennemis font tomber lorsqu’il sont détruits. Les points de bouclier font également office de monnaie dans le menu d’amélioration de notre vaisseau, il est donc préférable d’en récolter le plus possible.
A noter que comme tout bon « Shmup », le jeu est particulièrement punitif, même dans sa difficulté standard (moyen). La mort signifie la fin de la partie et la perte de tous les points récoltés. Lorsqu’elle survient, il faut donc recommencer de zéro. Le système plaira à coup sûr aux amateurs de défis et de scoring, pour les néophytes il est conseillé de commencer par y jouer en facile afin d’améliorer le vaisseau et de connaître les niveaux et les patterns des boss. Y aller de façon progressive leur permettra d’affronter la difficulté standard beaucoup plus aisément le moment venu.
En dehors du mode histoire, un mode arcade est disponible, dans lequel il est possible de moduler son vaisseau de différentes manières afin de chercher à toujours améliorer son score général, toutes les améliorations sont disponibles dès le départ et le joueur à la possibilité d’en sélectionner jusqu’à neuf afin de trouver le style de jeu qui lui convient le mieux. L’intégralité du jeu est faisable en solo ou en coopération. Cependant, pour les joueurs qui se contenteront de l’histoire et de quelques parties arcade sans chercher à scorer et à performer toujours plus, on regrette la faible durée de vie du titre. En effet, le jeu se boucle aisément en à peine 5h.
Une direction artistique digne des plus grands
Le travail sur la direction artistique reste néanmoins épatant, les développeurs ont vraiment mis les petits plats dans les grands. Visuellement, le jeu est sublime sous tous les aspects. Sur le plan aérien, les ennemis sont superbement modélisés et variés, le jeu est riche en couleurs et ça explose de partout, tellement que parfois on en perd un peu en visibilité, ce qui nous empêche d’éviter un tir que l’on aurait aperçu en temps normal. Le plan terrestre, lui, est encore plus beau. En plus de bénéficier du même traitement, on y ajoute de superbes décors : villes néons, guerre à grande échelle qui défile en fond, le tout agrémenté de thèmes musicaux orchestraux qui ne font qu’accentuer la dimension épique des batailles. Tout est fait pour immerger le joueur, comme s’il était dans un blockbuster cinématographique. La qualité visuelle du titre est à saluer, rares sont les « Shmup » à disposer d’un traitement aussi poussé.
Testé sur Xbox Series X