Test - Albacete Warrior - Un jeu d’action politiquement incorrect

«Le petit guide de tout ce qu’il ne faut pas faire» , - 2 réaction(s)

FAS3 Studios est composé de trois amis réunis de l’Université. Basés en Espagne, officiellement en activité depuis février 2021 et avec un jeu sorti par an, ils semblent avoir un rythme de développement assez soutenu.

Albacete Warrior est leur tout premier projet et focalise son intrigue autour de la ville espagnole éponyme… où le studio est basé. Ce n’est pas le projet le plus récent des développeurs qui arrive sur Xbox One et Series X|S, mais bien leur tout premier jeu. L’occasion pour nous de découvrir un studio… surprenant et à l’humour singulier.

Un titre borderline

Bon… Il risque d’être assez compliqué d’expliquer le scénario d’Albacete Warrior sans risquer une levée de boucliers en tous sens. Aussi allons-nous tenter de rester le plus politiquement correct possible.

Le titre nous met dans la peau de Benito, alcoolique notoire et bagarreur invétéré n’hésitant jamais à claquer quelques baffes après une soirée un tant soit peu arrosée.

Après s’être fait une énième fois jeter d’un bar pour avoir tabassé un type sans raison aucune, notre héros à la tignasse blonde décide de profiter d’une petite sieste dans le confort douillet des poubelles.

C’est là qu’il est recueilli par Paco-Sensei, un maître chinois (ou presque) d’arts martiaux voulant faire de lui l’Élu en échange d’un toit et de quelques bons petits plats.

N’écoutant que son estomac, Benito accepte et commence un entraînement de trois ans dans l’optique de développer son corps, son cœur et son esprit. Pour le premier, pas de soucis. Pour le reste en revanche…

Incapable de se concentrer et plus désireux de faire la fête que d’apprendre les techniques ancestrales des ninjas, Benito va assister impuissant à la destruction du dojo par… des mexicains armés de couteaux et des mercenaires déguisés en piments.

Armé de son fidèle poulet, il se lance alors dans une quête qui le fera voyager à travers le monde pour… casser des bouches et finalement être digne de son titre d’Élu.

C’est donc au travers de cinq niveaux passant par l’Espagne, l’Amérique Latine, le Japon, l’Égypte et enfin le Tibet que Benito va laisser parler sa soif inextinguible de violence en tabassant des caricatures grossières et parfois à la limite du racisme ordinaire.

Que dire de l’intrigue… ? Si le scénario est totalement capillotracté et ne semble tenir que par l’envie des développeurs d’aller toujours plus loin dans un humour très, très limite, il n’en demeure pas moins écrit avec une once de talent. Chaque pugilat est justifié, chaque zone visitée se veut logique dans le déroulé de l’intrigue.

L’humour quant à lui oscille souvent dangereusement entre le pastiche et l’insulte pure et simple. Certaines caricatures font rire, comme celle d’un Trump mexicain singeant le Docteur Robotnik. D’autres sont… difficilement justifiables.

En ce qui concerne les dialogues, le titre entier baigne dans un argot très difficilement compréhensible. Disponible uniquement en anglais et en espagnol, Albacete Warrior abuse d’un langage vulgaire et d’un jargon très abstrait.

C’est un peu court, jeune homme

Comptez deux grosses heures pour boucler le titre dans son intégralité. En gardant en tête qu’il s’agit du premier jeu d’un studio indépendant tenant initialement plus du projet universitaire, nous ne pouvons qu’être indulgents sur ce point.

Cependant, force est de constater que la boucle de gameplay proposée peine à convaincre. Véritable beat’em all à l’ancienne, le titre nous fait parcourir des niveaux extrêmement linéaires ne proposant que peu d’exploration ou de liberté.

Oscillant entre combats et plateformes, Albacete Warrior ne convainc sur aucun des tableaux. Les problèmes sont trop nombreux et difficilement excusables.

Commençons par la maniabilité. Manette en main, nous pestons rapidement sur le fait que les commandes répondent mal. Très mal. Il est souvent bien difficile de sortir un combo ou d’esquiver sans se prendre de dégâts.

Pour tenter de donner de la substance au gameplay, Albacete Warrior dispose de nombreux coups et enchaînements. X nous permet de frapper avec nos poings, B d’utiliser notre arme et Y sert à terminer un combo à l’aide d’un coup puissant. Les gâchettes servent respectivement à se protéger à l’aide d’un bouclier humain et à esquiver.

Au gré des niveaux, nous débloquons une transformation ainsi que l’utilisation de shurikens. Enfin, la croix directionnelle gauche nous permet de nous soigner.

Alors quel est le problème ? Eh bien, la majorité des coups… ne servent à rien. L’arme dispose d’une plus grande portée, fait plus de dégâts et n’a aucune contrainte d’utilisation. De fait, l’attaque de corps à corps est inutile.

À contrario, la visée aux shurikens est un enfer, très lente, et manque d’impact. Nous évitons donc autant que possible de les utiliser.

Les coups sortent difficilement à moins de matraquer les boutons, les ennemis sont des éponges disposant de trop de points de vie et ne souffrent d’aucun dégât de recul. Il leur est donc parfaitement possible de nous frapper même lorsque l’on débute nos combos avant eux.

Outre les impressionnants combats de boss, la majorité des ennemis ne représentent cependant guère le moindre défi et il est parfaitement possible de terminer l’intégralité du jeu durant notre première run sans jamais périr.

Quant aux parties plateforme… c’est pire encore. Que ce soit à cause des commandes de saut qui souffrent des mêmes difficultés à être utilisées, des pièges à répétition ou des wall-jumps à profusion frustrants au possible ; chacune d’entre elles est à envisager avec appréhension.

Mais le pire dans Albacete Warrior, ce n’est pas ça…

Quelle idée saugrenue…

Soyons clairs : mélanger la 2D et la 3D est très rarement une bonne idée, à moins de maîtriser à la perfection son moteur et son sujet. Et ce n’est pas du tout le cas des développeurs de FAS3 Studios.

Réalisé à l’aide d’Unity, Albacete Warrior nous propose des environnements intégralement en 3D… et des personnages en 2D pixélisés. Surprenant au premier abord, ce choix devient rapidement (et logiquement) la pire idée du titre.

Dès les premiers affrontements, il devient en effet impossible de jauger la profondeur des décors ou le placement des ennemis. La plupart de nos coups partent donc dans le vide, les chutes des plateformes se multiplient, les dégâts à distance sont d’une difficulté impressionnante à éviter…

Sans même juger la partie graphique, Albacete Warrior souffre clairement d’une direction artistique totalement ubuesque et incompréhensible. Il est même impensable que les développeurs aient testé leur titre dans ces conditions et validé ce choix sans quelques réticences. Dans tous les cas, le produit fini est un calvaire sans nom pour le joueur.

Testé sur Xbox One X

Bilan

On a aimé :
  • Certains pastiches sont drôles
On n’a pas aimé :
  • La maniabilité infernale
  • La technique totalement aux fraises
  • Le moteur absolument pas maîtrisé
  • Des graphismes… spéciaux
  • Une direction artistique ignoble
  • Une vulgarité totale et peu pertinente
  • Tient plus du projet étudiant que du vrai jeu
Un mauvais Beat’em’up outrancier

Albacete Warrior ne mérite ni notre temps, ni notre argent. Entre ses choix artistiques discutables, sa vulgarité omniprésente, ses nombreux problèmes de maniabilité et sa durée de vie risible ; il ne saurait se destiner qu’à un public particulier d’irréductibles amateurs de jeux indépendants.

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Albacete Warrior

Genre : Action

Éditeur : Gammera Nest

Développeur : Fas3 Studios

Date de sortie : 01/02/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch

2 reactions

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Jack O’lantern

01 fév 2023 @ 11:56

Clairement je me moque totalement des critiques liées à toute cette mouvance de la bien-pensance dans le monde, les médias et même ici du coup car ça ne reflète pas du tout la réalité. L’idée que tout le monde doit être gentil, respectueux et ne doit jamais discriminer quoique ce soit. ça existe vraiment ? Non je ne crois pas. Tout ça n’est que de la fumée face à la réalité de la vie, de belles paroles et de la morale à deux balles. Soyons naturels et donc honnête chacun à sa manière et ce sera déjà un grand pas ! Mais par contre si on parle strictement « jeu vidéo » ici et donc pour un produit censé donner du plaisir et du loisir au joueur que je suis, ce jeu est une véritable catastrophe ! Rien ne va, techniquement à la ramasse, esthétique hors sujet, bref je ne vous le conseille pas même pour les fans de BTA.

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Wingedhussar

01 fév 2023 @ 21:14

J’ai été attiré ici car c’est censé etre un jeu politiquement incorrect, j’ai lu le test et je vois pas vraiment en quoi il l’est car le testeur n’explique rien hormis le fait que Trump est caricaturé et que donc c’est super mais que d’autres personnes sont caricaturées mais que la c’est mal (on apprends donc qu’il y a des personnes qu’on peut caricaturer et en rire et que d’autres non). Soit dit en passant caricaturer Trump c’est en rien politiquement incorrect, c’est meme mainstream.

Jack O Lantern : la bien pensance c’est une goute d’eau dans l’ocean en verité, ca ne concerne que l’Europe de l’ouest et l’Amerique du Nord, soit une petite partie du monde, et encore c’est une minorité (certes qui a le pignon sur rue dans les medias ou le cinema), mais ailleurs dans le monde ils s’en cognent de la bien pensance.