Test - Fueled Up - Overcooked in a Dangerous Spacetime

«Avec des tentacules et des œufs aliens explosifs» , - 0 réaction(s)

Habitués des game jam et donc des projets farfelus, les quatre membres du studio polonais Fireline Games avaient déjà sévi en 2016 avec un certain Intensive Exposure que l’on pourrait sobrement classer dans la catégorie ultra confidentielle de “simulateur de coucou-la-voilà” quelque peu tempéré par un style graphique très “minecraftesque”. Ils reviennent aujourd’hui avec un projet tout aussi barré mais beaucoup plus grand public, un party game déjanté de réparation d’épaves dans un univers spatial loufoque menacé par une calamité cosmique incarnée par un calamar géant mauve. Fueled Up nous est proposé sur le Xbox Store au prix de 19,99 € depuis le 13 octobre 2022.

La complainte du recycleur

Luna nous envoie à l’aventure

L’agent Luna nous accueille chez Wrec Inc. et nous propose immédiatement de passer notre certification avancée de charognard de l’espace. Bien entendu, ce tutoriel extrêmement rapide n’est qu’un leurre et malgré les conditions de test particulièrement injustes, nous sommes impitoyablement recalés. Luna nous invite alors à commencer par des missions plus simples afin de gagner en expérience. À bord d’un petit aéronef qui n’est pas sans rappeler la camionnette d’un autre jeu bien connu dans son maniement, nous nous dirigeons donc vers un premier satellite situé non loin de la base.

Dès que nous sommes parachutés sur l’épave à sauver, les choses sérieuses commencent. Afin de récupérer sa carcasse, il convient de faire voler ce qu’il reste du vaisseau pendant un certain temps tout en s’assurant de conserver un minimum son intégrité.

Mais pourquoi cette piscine toxique en plein milieu ?

Ces mécaniques basiques se retrouvent tout au long du jeu et s’enrichissent progressivement de variantes et d’évènements supplémentaires. Pour produire du fuel, il faut aller chercher un cristal bleu dans le distributeur prévu à cet effet, l’insérer dans le convertisseur pour le transformer en capsule de carburant et enfin retraverser une partie du niveau pour remplir le réservoir du réacteur. Toutes ces installations sont, bien entendu, agencées de manière fort peu pratique ce qui oblige à effectuer bon nombre d’allers-retours.

Quand y’en a plus y’en a encore

L’interface est claire et nous permet instantanément de voir où nous en sommes, que cela concerne la solidité générale du vaisseau, les jauges de carburant, la progression de notre trajet avant le saut en vitesse lumière ou l’appréciation de notre performance générale vers l’obtention des trois étoiles. En revanche, les niveaux sont relativement étendus pour ce type de production, ce qui peut parfois nuire à la lisibilité. Heureusement, plusieurs options d’accessibilité permettent de mettre en évidence les différents objets et machines utilisables. À notre arrivée sur chacune des poubelles spatiales à rapatrier, nous sommes pris en chasse par le Grand Calamar, et notre avance initiale sur ses caoutchouteux tentacules avides se réduit rapidement sans un minimum d’organisation. En effet, si la production de fuel reste la priorité numéro un, tout est fait pour nous détourner de cet objectif.

Plus de jus, les tentacules se rapprochent

Au fil des niveaux, de nombreux dangers cumulatifs font leur apparition. En effet, la structure même du vaisseau a naturellement tendance à se laisser furieusement aller et de nombreuses brèches apparaissent de manière aléatoire. Il faut bien entendu les réparer rapidement par un martelage frénétique sur le bouton d’action mais ce n’est qu’un début. L’énergie qui maintient les différentes portes et écoutilles fermées s’épuise rapidement, créant de fort inopportuns appels de vide, surtout qu’il est impossible de courir ou même de “dasher”. La trajectoire de notre rafiot interstellaire rencontre parfois des pluies d’œufs extraterrestres qui éclatent après un court moment, laissant une énorme trace verdâtre et gluante, ralentissant nos personnages.

Il est temps de paniquer

Un peu plus loin, des météorites explosives s’invitent à la fête si une séquence de commandes n’est pas rentrée à temps et certaines installations annexes surchargent pour finir par prendre feu si on les ignore, compromettant très rapidement la survie du bâtiment. Heureusement, nos personnages sont immortels et se déplacent sans aucune gêne au milieu des trous et des brasiers.

C’est à n’y plus rien comprendre

La réussite de certains niveaux nous débloque un avatar supplémentaire. Si le corps de notre récupérateur ne change pas, sa “tête” peut être remplacée par toute une ribambelle d’animaux à poils, plumes ou écailles, extraterrestres, robots et autres objets plus ou moins identifiés.

Un petit coin de galaxie

À la fin de chaque partie de la galaxie regroupant six niveaux, le nombre d’étoiles obtenues doit être suffisant pour déverrouiller la suivante, nous obligeant de manière un peu forcée à obtenir un score maximal sur des niveaux terminés parfois avec difficulté. Difficulté qui n’est malheureusement pas ressentie comme progressive au fil du jeu, mais plutôt en dents de scie, un niveau terminé en faisant plus ou moins n’importe quoi succédant à un autre demandant une parfaite coordination, sous peine de manquer le graal de la troisième étoile à quelques points près.

Ce manque de cohérence se retrouve également dans le level design, qui nous présente par exemple plusieurs séries de plateformes se déplaçant au-dessus d’un bac d’acide très tôt dans le jeu, pour ne plus jamais en revoir par la suite. À l’opposé, l’affrontement final est faussement complexe et ne fait appel qu’aux mécaniques présentes dans nos toutes premières parties (production de carburant et réparation uniquement) alors que l’on attendait quelque chose de plus épique.

Un niveau brillamment réussi (et une belle faute de traduction)

En parallèle, chaque niveau nous propose deux défis complémentaires totalement optionnels mais qui demandent parfois de jouer d’une certaine manière (comme par exemple se déplacer entre les salles dans le sens inverse des aiguilles d’une montre uniquement) ou d’effectuer certaines actions récurrentes de manière parfaite. Ils n’apportent malheureusement aucune récompense en cas de réussite et l’action se révèle déjà suffisamment survoltée sans rajouter cette couche supplémentaire de challenge parfois excessif.

N’est pas Overcooked qui veut

En solo, nous alternons entre deux personnages, ce qui est loin d’être idéal. Le rythme devient plus lent qu’en multijoueur, et l’impression de perte de contrôle lors de certaines phases est remplacée par une succession de séquences qui tiennent plus de l’automatisme que de l’improvisation. Nous avons heureusement bénéficié d’un cerveau et d’une paire de mains supplémentaires afin de parcourir entièrement les trente niveaux de Fueled Up en coopération. Notre duo étant rompu aux techniques de cuisine extrême en milieu hostile, il ne nous a fallu qu’une petite poignée de sessions et d’heures pour venir à bout du jeu. Et fatalement, l’expérience, même si elle reste agréable, laisse clairement un goût de trop peu.

Fueled Up, le troisième passager

C’est d’autant plus dommage que le titre est bourré de bonnes idées, mais sans aucun doute sous-exploitées comme la mini-pieuvre qui s’attache au vaisseau et modifie la disposition du niveau mais n’apparaît qu’une seule fois de manière scriptée. La fabrication du fuel gagnerait à bénéficier d’un plus grand nombre de “recettes”, avec la possibilité de mixer des variantes aux effets différents sur les moteurs, permettant pourquoi pas d’altérer notre trajectoire pour trouver des niveaux cachés. Nous espérons dans un proche avenir l’arrivée d’un title update ou d’un DLC proposant un contenu plus généreux car la base de gameplay de Fueled Up reste intéressante et nous éloigne agréablement de nos traditionnelles cuisines.

Testé sur Xbox One

Bilan

On a aimé :
  • L’action frénétique
  • Les avatars complètement déjantés
  • Le fun omniprésent
On n’a pas aimé :
  • Le manque de contenu
  • Des mécaniques intéressantes trop peu exploitées
  • La difficulté en dents de scie
  • Les objectifs annexes qui peinent à motiver
Beaucoup de passion, mais à trop petites doses

La volonté du studio de proposer un jeu court mais maîtrisé est un pari risqué qui peut parfaitement contenter les joueurs occasionnels. Ils trouveront sans nul doute un challenge à leur mesure, sans forcément chercher la complétion. En revanche, les habitués de ce type de production qui ont probablement usé leurs pads à nourrir des armées de zombis avec des pizzas hawaïennes ne feront qu’une bouchée de ce Fueled Up. Le titre est néanmoins très fun et apporte plusieurs mécaniques originales mais pas vraiment mises en valeur. Un agréable passe-temps pour les soirées entre amis.

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Fueled Up

PEGI 3

Genre : Party Games

Editeur : Fireline Games

Développeur : Fireline Games

Date de sortie : 10 octobre 2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows