Test - Azure Striker GUNVOLT 2 - La foudre frappe toujours deux fois

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Initialement fondé par des anciens de Capcom, Inti Creates s’est fait connaître par son travail sur les versions Zero et DX de la licence Mega Man au début des années 2000. La série des Gunvolt, lancée en 2014 sur les plateformes Nintendo, Sony et PC, peut être considérée comme une héritière directe des aventures du schtroumpf japonais. Pour fêter l’arrivée du troisième et dernier épisode dans quelques jours, teasée par un certain Keiji Inafune fin juin, nous bénéficions d’un tir groupé avec l’adaptation des deux premiers épisodes canoniques initialement sortis sur 3DS, le premier étant disponible sur le store de Microsoft depuis le mois dernier.

Je suis bleu, je suis mignon, je suis gentil, je suis, je suis…

L’univers de Gunvolt se place dans un futur proche. La technologie et tout particulièrement la robotique est très avancée. Certains humains appelés « adeptes » ont développé des pouvoirs “septimaux”, leur octroyant le contrôle de certains éléments et des capacités dignes de super-héros. Le tout-puissant groupe Sumeragi développe des armes en asservissant les adeptes et en étudiant leurs capacités. Faucon, une organisation secrète pro-adepte, a pour objectif la chute du consortium.

Notre héros, Gunvolt, surnommé l’Eclair Azur et ancien membre de Faucon, est l’un des plus puissants adeptes au monde, et maîtrise, ô surprise, l’électricité. Il fait équipe avec Joule (volt, joule, rappelez-vous vos cours de physique du collège…) qui, suite aux évènements du premier épisode, a fusionné son esprit avec lui et l’aide en décuplant ses capacités.

Le second protagoniste arrive rapidement. Copen (personnage principal des spin-off Gunvolt Chronicles : Luminous Avenger iX) est un jeune scientifique humain qui voue une haine farouche aux adeptes, qu’il estime responsables du mutisme et de la santé fragile de sa jeune sœur. Il utilise un pistolet qui supprime les pouvoirs septimaux et s’accompagne d’un drone tout mignon, Lola, dont la puissance contredit fortement son apparence.

La direction artistique assume complètement son côté kawaii, très enfantin et coloré. Le pixel art est maîtrisé lors des phases de gameplay et est enrichi par de fort sympathiques artworks en HD pendant les interludes. L’univers de Gunvolt, même s‘il dépeint un conflit armé sans merci où la folie côtoie la trahison, reste accessible, dénué de violence graphique et visuellement très proche du dessin animé. Par conséquent, il peut plaire à tous, petits et grands, que le style manga ne rebute pas.

Côté son, on reste dans les codes du genre avec des musiques synthétiques entraînantes qui collent bien à l’action, derrière les pioupious et les explosions en pagaille, ainsi que toute une playlist chantée très typée “idol” déblocable au fil du jeu en remplissant certaines conditions. Les dialogues parlés sont en japonais uniquement, et on note quelques coquilles et maladresses dans le sous-titrage français, en plus des classiques lettres accentuées, la police utilisée n’étant pas adaptée.

On prend les mêmes et on recommence

Lors de l’introduction, on assiste au retour de Zonda, un(e) détestable mégalomane narcissique aux méthodes aussi contestables que ses convictions et son design particulièrement douteux, laissé(e) pour mort(e) dans l’épisode précédent (quelle surprise !). Un malheur n’arrivant jamais seul, son plan consiste à faire s’écraser le vaisseau amiral de Sumeragi sur la ville. Il est temps d’aller sauver le monde.

Dès le premier niveau, il faut avouer que, sans connaître la franchise, on est un peu paumé, entre l’interface à apprivoiser et la galerie de personnages relativement étoffée qui s’impose en force. Ces derniers n’arrêtent pas de “discuter” en parallèle de l’action, avec portraits et textes à l’écran, ce qui casse régulièrement le rythme. Il va sans dire que notre première impression est mitigée car l’attention est détournée en permanence et on ne sait pas si on doit foncer ou se concentrer sur les échanges entre les protagonistes.

C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes

Le gameplay semble à première vue simple et efficace : tir, saut, dash, la base. Mais ce qui fait la spécificité du titre, c’est la présence d’une jauge qui se recharge au fil du temps, représentée par une barre d’énergie pour Gunvolt, une cartouchière pour Copen, et qui offre plusieurs possibilités offensives ET défensives. Avec un peu de pratique et d’expérience, on se rend compte que ce système est plutôt bien pensé.

Gunvolt peut foudroyer en continu les ennemis et certains éléments du décor une fois qu’ils ont été touchés et verrouillés par son tir de base. Copen, pour sa part, est beaucoup plus offensif dans son gameplay. En percutant un ennemi avec son dash, au sol ou en l’air, toutes ses attaques suivantes sont téléguidées sur sa cible pendant quelques secondes, y compris celles de Lola, ce qui en fait un élément indispensable de son arsenal. Quand ils n’utilisent pas cette compétence, les personnages peuvent se déphaser automatiquement pour “télesquiver” les attaques ennemies.

Si l’énergie se vide, les compétences sont verrouillées et l’on passe en surchauffe sur une courte période. Il y a donc un équilibre à trouver entre l’attaque et la défense afin de ne pas se retrouver démuni dans une situation délicate.

Super Smash Rivals

Une fois le décor planté, le plan machiavélique de Zonda dévoilé, ainsi que la présentation de sa cour de sous-fifres bien typés, aux designs et aux personnalités plus farfelus les uns que les autres, on nous donne le choix de poursuivre l’aventure aux côtés de Gunvolt ou Copen. Lors de cette première phase, quatre niveaux sont disponibles, différents pour chaque personnage, à compléter dans n’importe quel ordre, avec bien entendu une thématique en adéquation avec le vilain que l’on affronte à la fin.

Ce dernier étant “dans son élément”, il bénéficie d’attaques spécifiques et de l’avantage du terrain. Réflexes et observation sont mis à rude épreuve, car ses patterns d’attaque sont nombreux et vicieux au cours de chacune des trois phases de l’affrontement, la dernière ajoutant une furie impressionnante qui peut faire basculer l’issue du combat. Notre victoire permet de récupérer une arme supplémentaire (tir principal pour Gunvolt, laser de Lola pour Copen) qui nous donne l’avantage contre l’un des autres boss rencontrés. Cet exercice de chifoumi reste toujours sympathique, même s’il est tout à fait possible de faire la majorité du jeu sans les utiliser.

Une fois cette étape complétée, la progression redevient linéaire avec une difficulté légèrement relevée sur les quatre derniers niveaux et nous confronte aux boss restants, jusqu’à l’affrontement final. L’épilogue, très vite expédié, laisse un goût d’inachevé, et pour cause… Il va falloir batailler un peu plus pour obtenir LES vraies fins, les modes Score et Time attack ainsi que cinq niveaux bonus appelés “Missions secrètes”.

Même joueur joue encore

Le changement de personnage s’effectue en revenant à l’écran-titre et en chargeant sa sauvegarde qui s’effectue manuellement, ce qui peut surprendre aujourd’hui. Entre les niveaux, les personnages peuvent changer leurs compétences, leur équipement, fabriquer de nouveaux outils à partir des ressources récoltées pendant les niveaux, et développer le lien avec leur binôme via de courts dialogues. L’interface trahit son ascendance de console portable, mais reste simple et lisible. Avant de pouvoir investir dans des améliorations vraiment intéressantes et parfois cumulatives, il faut multiplier les runs, et avoir un peu de chance.

Le système de scoring, basique, fait la part belle aux combos infinis, au ciblage multiple et aux exécutions classieuses. Dès que l’on se sent plus en confiance avec les commandes, les environnements et les boss, les chiffres commencent à s’envoler ainsi que la note obtenue à la fin de chaque niveau, à notre grande satisfaction. Ajoutons à celà une conséquente liste de défis cumulatifs permettant de récupérer des matériaux et on se rend compte que le jeu est taillé pour le speedrun et par conséquent bénéficie d’une rejouabilité sympathique. Les chasseurs de succès ont là un challenge à leur mesure puisqu’à l’exception du tout premier, débloqué très tôt lors d’une séquence scénaristique, tous les autres requièrent des conditions spécifiques, principalement l’obtention d’une note S sur l’ensemble des niveaux. Avec chaque personnage. Vous voilà prévenus.

Blue is not dead

En résumé, Azure Striker GUNVOLT 2 a clairement la force de ses faiblesses. Même si pour la majorité des joueurs Xbox, il n’est aujourd’hui qu’une “fausse nouveauté de 2016” aux graphismes résolument rétro, et à l’ambiance mignonnette très japonaise, le titre est particulièrement plaisant manette en main. L’action devient intense, les boss sont originaux, déjantés, retors, et les deux personnages jouables permettent de varier radicalement le gameplay. Que l’on soit un vétéran des aventures de Mega Man, ou un néophyte du genre en quête d’un jeu d’action “à l’ancienne” avec une pointe de finesse, Azure Striker GUNVOLT 2 tient pleinement ses promesses.

Testé sur Xbox One.

Bilan

On a aimé :
  • Le gameplay nerveux à l’ancienne
  • L’ambiance kawaii
  • La rejouabilité
On n’a pas aimé :
  • Une simple conversion
  • Un peu trop court
  • Pas de leaderboards online
Choc des générations

Azure Striker GUNVOLT 2 se destine à un public averti, pour qui un gameplay vif et la maîtrise d’un système passent avant des prouesses graphiques ou un scénario sérieux et complexe. L’expérience de jeu est solide, la progression agréable, avec une rejouabilité rendue encore plus intéressante par le déblocage de contenu supplémentaire. Les nostalgiques des Mega Man retrouvent des sensations qu’ils pensaient oubliées et peut-être leurs réflexes d’antan, alors que les plus jeunes découvrent un bon vieux “jeu à papa” comme on les aime.

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Azure Striker GUNVOLT 2

Genre : Action

Editeur : INTI CREATES

Développeur : INTI CREATES

Date de sortie : 14/07/2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One