Test - Rogue Legacy 2 - Héritier prodige

«Le même sang coule dans nos veines.» , - 0 réaction(s)

Neuf ans. C’est le temps qu’il aura fallu au studio canadien Cellar Door Games pour donner suite à l’un des mètres étalons du roguelite. Disponible depuis la fin du mois d’avril, Rogue Legacy 2 aura donc bénéficié d’un temps de gestation particulièrement long. De quoi susciter les attentes les plus folles ainsi que quelques craintes, face au niveau élevé de la concurrence ces dernières années. L’heure est venue de se pencher sur le berceau de ce nouveau-né. L’héritier de l’un des meilleurs roguelites orienté action/plateforme en 2D fait-il aussi bien, ou mieux, que son aîné ?

Legacy of Pain

Dès le début de l’aventure, le descendant direct de Rogue Legacy tente de proposer une histoire qui servira de fil rouge tout au long de notre périple. Force est de constater que si ce récit nous est conté par une poignée de PNJ et plusieurs écrits disséminés dans les niveaux, celui-ci ne parvient jamais réellement à décoller.

L’ouverture de cette porte nécessite de venir à bout des boss de chaque zone.

Bien qu’étant inspiré de tout ce que l’heroic-fantasy a déjà pu nous offrir par le passé (et notamment de la licence Castlevania), le scénario ne prend jamais vraiment et la surprise se fait rare. Pas de quoi s’offusquer cependant, tant les qualités du jeu se trouvent ailleurs. Une seule chose à véritablement retenir : le premier personnage que nous incarnons et sa grande lignée n’auront de cesse de combattre les ténèbres qui se terrent dans un château lugubre. Jusqu’ici, Rogue Legacy 2 est bien le portrait craché de son parent…

La Gloire de mon père

Que celles et ceux ayant parcouru des dizaines d’heures durant les couloirs du premier volet se rassurent. L’essence même de ce qui a fait le succès du volet original, à savoir son gameplay, est de retour. Et que dire si ce n’est qu’une fois de plus, il fait des étincelles !

Pour les nouveaux-venus, le titre nous invite à nous enfoncer dans les entrailles d’un château en 2D, afin d’y combattre moult créatures, tout en ramassant les nombreux trésors qui y sont dissimulés, tel un membre de la famille Belmont.

Problème : notre premier run va tourner court. À nos dépens, nous apprenons par la force des choses que notre équipement et nos capacités sont pour le moment bien trop limités pour espérer venir à bout du Mal qui habite les lieux.

Les commerçants permettent, entre autres, d’améliorer son équipement.

Solution : comme tout bon titre du genre, chaque tentative, et Dieu sait qu’elles seront nombreuses, nous apporte son lot de récompenses. La plus utile en début de partie n’est autre que la monnaie trébuchante. Une fois défaits, nous devons sélectionner un(e) nouvel(le) héritier(e), qui aura la possibilité de développer le domaine familial avec son héritage. Sans être exhaustif, l’agrandissement de ce château va nous permettre d’obtenir de nouvelles classes, plus de vie, de mana, d’armure, ou de nouveaux PNJ avec qui commercer. Une fois nos emplettes effectuées, Charon (le passeur des Enfers) nous soulagera de nos derniers deniers avant de nous aider à traverser la rivière qui nous ramène au château. Non, nous ne sommes pas en train d’évoquer Hades (2018) !

Pour notre plus grand bonheur de joueuses et joueurs en mal de nouveauté, la création procédurale du lieu va nous pousser à explorer à nouveau l’entièreté du lieu, et ce même si certaines pièces ont un air de déjà-vu (les salles de boss, les choix d’attributs supplémentaires, etc.).

Chaque nouvelle partie va donc nous permettre de nous enfoncer plus loin encore dans les dédales du palais, afin de récupérer des ressources indispensables pour offrir de plus grandes chances de réussite à nos descendants. On pense notamment à des plans d’armes, d’armures ou des lingots à remettre au forgeron, mais également des objets uniques nous permettant d’accéder à de nouvelles zones comme dans n’importe quel “Metroidvania”.

Certains défis ont de quoi rendre fou !

Même après de nombreuses parties, le titre parvient à garder notre intérêt et notre curiosité intacte. Ceci grâce à une équation parfaite entre la sélection de notre héritier avec ses forces/faiblesses uniques, la finesse du gameplay plateforme/action qui nous ramène au meilleur des années 90 avec une vraie notion de “skills” à assimiler, au plaisir continuellement renouvelé de la découverte qui nous pousse à aller toujours plus loin, à la satisfaction de renforcer les statistiques et équipements de notre famille pour faciliter notre prochaine tentative mais aussi et surtout aux 15 classes disponibles.

Chacune d’entre elles offre une jouabilité parfaite, bien que totalement différente : de quoi satisfaire chacun et chacune. On peut notamment citer le Ranger et le Pistolero dont les gameplay nous rappellent respectivement Super Mario World 2 : Yoshi’s Island (1995) et sa capacité à viser à 360° ou Devil May Cry (2001) et le tir continu une fois en lévitation.

Avec tant de possibilités, il apparaît dès lors impossible de s’ennuyer puisqu’aucune partie ne ressemble à une autre, avec des ennemis extrêmement variés et propres à chaque niveau. Il nous aura ainsi fallu plus de 25 heures pour voir la fin de la trame principale, sans viser le 100%. Il est à noter que le jeu intègre un mode New Game + pour les plus téméraires.

Chaque partie propose tour à tour des phases de plateforme, parfois millimétrées, et des phases de combat aussi techniques que jouissives. Ces dernières nous invitent à trouver l’équilibre entre esquives, attaques au corps à corps ou à distance et pouvoirs magiques.

Les “Règles personnalisées” permettent d’ajuster le niveau de difficulté.

À toutes ces qualités s’ajoute l’important travail effectué pour éviter de nous frustrer. Ainsi, le titre propose une carte parfaitement lisible, des raccourcis rapidement déblocables, des explications précises pour chaque choix impactant la partie en cours et un glossaire permettant à tous de profiter de la richesse des possibilités, notamment pour affiner nos builds. De plus, un onglet “Règles personnalisées” est présent dans les options. Il permet, entre autres, de diminuer la santé des ennemis ou leurs dégâts. De quoi faciliter le jeu pour celles et ceux qui souhaitent le parcourir plus sereinement.

Le seul point “faible”, si tant est que cela en soit un, est lié à la création procédurale des personnages. Celle-ci, bien que participant pour beaucoup au plaisir procuré, peut augmenter drastiquement une difficulté déjà bien présente, en particulier contre les boss. Dès lors, il est parfois difficile d’accepter de choisir entre plusieurs héritiers qui possèdent tous des faiblesses extrêmement handicapantes (mourir en un coup, vision limitée, etc.) même si la récompense n’en sera que plus belle.

Bon courage…

Il est alors évident que nous ne pourrons pas survivre bien longtemps…

Une seconde jeunesse

Dans sa forme, Rogue Legacy 2 fait beaucoup mieux que son aîné. Graphiquement, le titre allie une jolie 2D, des effets de lumière et quelques objets en 3D qui participent à créer un effet de profondeur des plus agréables. Le tout fonctionne à merveille et tourne parfaitement, peu importe l’action à l’écran et le nombre d’ennemis présents.

Comme cité précédemment, le jeu s’inspire principalement de la série vampirique de Konami et son atmosphère hantée en y injectant une touche cartoonesque qui offre une belle identité visuelle. Les plus attentifs ne passeront pas à côté de jolies références à de nombreuses licences telles que Diablo, Dark Souls ou encore Celeste (2018).

La mise en scène des combats de boss rappelle notamment Hollow Knight (2017).

Alors que le jeu est intégralement traduit en français, la partie sonore propose elle quelques jolies compositions propres à chaque niveau. Malgré leur qualité, certaines musiques peuvent s’avérer répétitives. Mais pas de quoi nous empêcher de profiter d’un tel titre !

Test réalisé sur Xbox Series X (titre optimisé).

Bilan

On a aimé :
  • Le challenge est à la hauteur du plaisir de jeu
  • Chaque partie est unique et pleine de surprises
  • Le tout est terriblement fun et addictif
  • La durée de vie est excellente pour le prix
On n’a pas aimé :
  • Le scénario est en retrait
  • Pour pinailler : le côté procédural est parfois injuste
Une famille en or

Comme son prédécesseur avant lui, Rogue Legacy 2 intègre directement le cercle fermé des classiques du roguelite que sont The Binding of Isaac (2011), Dead Cells (2017), Hades (2018) ou plus récemment Returnal (2021). Bien que les mécaniques qu’il propose soient déjà connues, le titre demeure quasiment inattaquable sur ses fondations tant son gameplay apparaît riche et maîtrisé. Symboles d’un plaisir vidéoludique total, les parties s’enchaînent, les surprises sont nombreuses et les dizaines d’heures de jeu s’additionnent à une vitesse folle : la marque des grands, sans aucun doute !

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Rogue Legacy 2

PEGI 0

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : Cellar Door Game

Développeur : Cellar Door Game

Date de sortie : 28/04/2022

Prévu sur :

Xbox One