Test - Ghosts ’n Goblins Resurrection - Réservé aux nerds d’acier

«Ô rage, ô désespoir !» , - 2 réaction(s)

Qui se souvient de la fin de Ghosts’n Goblins ? Peu de monde, probablement, car le premier opus de la série lancé par Capcom en 1985 en arcade n’est clairement pas tendre avec les joueurs, et seuls les plus acharnés ont pu voir le vrai générique de fin. En nous proposant ce Resurrection inspiré du premier épisode et de sa suite, Ghouls’n Ghosts, la firme n’a pas la prétention de vouloir adoucir la recette autrement qu’en mettant à jour son esthétique. Qui aime souffrir nous suive.

Mortelle Saint Arthur

Arthur est un chevalier sans peur et sans reproche prêt à tout pour sauver la princesse Guinevere, kidnappée et emmenée loin de son royaume. Le chemin qui mène notre héros à son objectif est un véritable calvaire, une torture sadique de tous les instants où le moindre saut, le moindre piège, le moindre ennemi doit être négocié avec patience et bravoure.

C’est simple quand il y a peu d’ennemis

La recette de Ghosts’n Goblins ne change pas d’un iota dans cet épisode à la croisée de l’hommage et du remake, car s’inspirant librement de niveaux existants en les remodelant ou les modifiant complètement. Arthur dispose d’une armure qui se détache au moindre coup au point de finir en caleçon dans une situation de fragilité extrême où le dernier coup devient alors fatal. En 2D et scrolling horizontal, ce nouvel opus reprend le même gameplay âpre qui fait grincer des dents autant que jubiler.

Une bouche ou un colon denté ?

Arthur est lent, ne peut tirer que dans les quatre directions principales et ses sauts sont aussi lourds qu’une fusée au décollage. La difficulté provient toujours du sentiment que les déplacements du personnage ne sont pas du tout en adéquation avec le level design tortueux et les vagues d’ennemis arrivant en permanence sur lui. D’autant plus que ces derniers ne se privent pas pour faire des plongeons rapides ou des tirs en diagonale. Le monde dans lequel évolue ce chevalier est parfaitement injuste et sans pitié. Certains passages nécessitent une connaissance du chemin, des points de spawn et des patterns des ennemis par cœur. Le moindre pixel mal négocié est synonyme de punition instantanée. On aime ou on n’aime pas, mais en tout cas, il faut bien comprendre qu’aucune initiative en termes de gameplay n’a été prise dans cet opus pour rendre le jeu plus facile.

Arthur et les Maximonstres

Arthur n’est pas totalement démuni contre les monstres en tout genre. Dans cet épisode, il dispose de huit armes à obtenir de manière aléatoire. Libre à chacun d’en changer ou non en fonction des niveaux et situations, mais il faut bien savoir que parfois, le choix proposé est loin d’être le plus avantageux. À cela s’ajoute de la magie qui doit se charger durant un temps avant d’être libérée, privant ainsi le joueur de son attaque mais pas de sa liberté de déplacement. Les pouvoirs, défensifs comme offensifs, se débloquent avec des items à collecter dans les niveaux. Or, ceux-ci sont loin d’être évidents à attraper. Autant dire que la magie n’a absolument rien d’une solution miracle à tous vos problèmes.

Merceee pour le coup de main

Pour aider un peu les joueurs, le jeu propose un métronome magique qui permet d’accélérer la vitesse de défilement ou de la ralentir. Attention, le choix se fait avant un niveau et ne peut être modifié en cours de route pour s’aider durant un passage précis. L’autre aide accordée aux joueurs est un mode en coopération. Il ne s’agit pas ici de deux personnes contrôlant un Arthur chacun, on se rapproche plus de la coopération imaginée par Nintendo sur les récents titres Mario avec une personne contrôlant une aide pour le personnage principal. Création de pont magique afin d’éviter une chute dans le vide, barrière magique pour protéger des dégâts et enfin capacité de soulever Arthur pour l’aider à franchir des zones dangereuses par les airs, telles sont les actions possibles. Cela devrait considérablement faciliter le jeu pour certains. Pour aller encore plus loin dans l’accessibilité, plusieurs modes de difficulté sont prévus mais ne vous attendez pas à ce que le jeu se transforme en promenade de santé. D’autant plus que le traditionnel deuxième run avec les mêmes niveaux en plus difficile est à nouveau présent afin de rallonger une durée de vie d’une manière certaine, pour qui veut atteindre la vraie fin ou le 100% de complétion. De belles heures de stress à prévoir, même si les niveaux sont peu nombreux au final.

Foutu Metroid !

La vraie question qui se pose au sujet du jeu concerne plutôt son esthétique. Si le RE Engine permet encore de prouver à quel point Capcom dispose d’un moteur à tout faire assez exemplaire, c’est plus le style graphique qui peut déplaire. On ne peut nier qu’il y a un beau travail de réalisé afin de conserver l’ambiance de la licence, mais pour autant, le rendu est parfois un peu léger à certains endroits tandis qu’à d’autres, les décors avec les animations sur différents plans rendent vraiment bien. C’est donc un titre inégal, qui divisera par sa direction artistique, mais certainement pas un nouvel épisode fait par-dessus la jambe. Capcom s’est appliqué pour réaliser un agréable retour de la saga en forme d’hommage. En espérant peut-être un nouvel épisode 100% inédit ?

Testé sur Xbox Series X, version identique aux versions One et One X

Bilan

On a aimé :
  • Un hommage respectueux et inventif
  • Le feeling conservé
  • Zéro concession, pour le meilleur...
On a aimé :
  • ... Et pour le pire
  • Léger en niveaux
  • 30 balles, c’est pas donné

Ghosts’n Goblins Resurrection n’est ni plus ni moins que ce que l’on attend de lui. Sans s’ouvrir réellement à un nouveau public, le jeu fait le minimum d’effort pour aider les chevaliers en culotte courte. En ajoutant des assistances secondaires dans les affrontements contre des hordes de monstres sans fin et des pièges vicieux en tout genre, il feint de se plier à des mécaniques modernes alors que dans le fond, il reste aussi hostile qu’à l’époque. On ne peut que s’enthousiasmer si on aime la licence, pour les autres, le gameplay résolument rétro et frustrant risque de les laisser sur le bas-côté.

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Ghosts ’n Goblins Resurrection

Genre : Aventure/Plates-Formes

Editeur : Capcom

Développeur : Capcom

Date de sortie : 31/05/2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, Nintendo Switch

2 reactions

xTOTO62x

25 jui 2021 @ 15:28

perso je garderais mes souvenirs de l’époque sur mon AMSTRAD CPC 464 ^^

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Le gabian

25 jui 2021 @ 18:10

Yep sur Amstrad et C64 et en salle d’arcade bien sur :) Quand je vois le niveau de difficulté des jeux de l’époque, je me dis qu’on étaient des mutants lol et aussi que j’ai bien vieilli... 30 balles faut pas abuser, j’attendrai que ça baisse et en attendant j’y joue sur Recalbox !!