Test - Mundaun - Le jeu d’horreur à la suisse

«C’est l’histoire d’un Suisse à la montagne…» , - 0 réaction(s)

Développé par Hidden Fields et édité par Madison Wells Media, Mundaun est un jeu d’aventure horrifique dans lequel vous incarnez Curdin, un jeune homme cherchant à élucider la mort mystérieuse de son grand-père en retournant dans son village natal, Mundaun. Sortant des sentiers battus grâce au talent de Michel Ziegler, le titre se montre ambitieux mais est-ce suffisant ? Nous allons le voir tout de suite.

Ce n’est pas le reflet de la montagne ça ?!

Si l’on vous dit de ne pas revenir, c’est qu’il y a une bonne raison

En route mauvaise troupe !

Vous commencez donc le jeu dans la peau de Curdin, assis dans le bus qui le ramène dans son village natal. Bouleversé, il relit péniblement une lettre lui annonçant la mort soudaine de son grand-père. Cette lettre est écrite par le prêtre du village, Jeremiah, vieil ami de son grand-père, qui tente de dissuader Curdin de revenir à Mundaun. En vain, heureusement pour nous. Réalisé à la main et au crayon, Mundaun est beau à regarder. Avec ce style très original tout en nuances de gris, le titre se montre audacieux et offre aux joueurs des graphismes épurés, jouant avec des ombres fuyantes et des traits plus ou moins épais, mais surprend aussi grâce à quelques écarts de ton comme une tête de chèvre qui parle et un humour parfois très sarcastique. Malheureusement, il vaut mieux ne pas se pencher sur les détails du décor ou des visages car les dessins restent assez grossiers, et vous pouvez également souffrir de pas mal de ralentissements en cours de jeu, sûrement dûs à une technique assez moyenâgeuse.

C’était donc vous à Troie ?!

Une fois sur place, vous faites face à la terrible vérité : votre grand-père est mort dans l’incendie de sa grange mais ce n’est pas tout. Arrivé devant la tombe de votre aïeul, vous remarquez que la sépulture est vide ! De ce mystère découle alors une enquête aux frontières du réel incluant un pacte avec le Diable, rien que ça. Le fil rouge est désormais déroulé et il va falloir du courage pour arpenter les Alpes suisses entre les énigmes à résoudre et les ennemis à affronter. Agrémenté de points de sauvegarde automatiques et manuels (grâce à une horloge), le jeu est plutôt linéaire dans son ensemble et a tendance à vous prendre par la main pour éviter que vous vous égariez. Ce qui n’est pas plus mal, il faut être honnête, car si vous vous perdez, ce n’est pas vraiment la carte de la zone qui va vous aider à retrouver votre chemin.

La montagne, c’est le drame

Sympa la tenue traditionnelle suisse

À l’aide de votre carnet de notes qui se met à jour au fur et à mesure de votre épopée, vous pouvez avoir accès à diverses informations comme des indices sur les puzzle-games, le fruit de vos pensées sur certains souvenirs et bien évidemment sur l’avancée de votre quête. Comme dit plus haut, Mundaun est un jeu d’horreur mais sans effusion d’hémoglobine ni de gore inutile, juste 2-3 jumpscares bien efficaces et cette impression d’être oppressé par ce qui vous entoure malgré un monde ouvert. En effet, vous pouvez vous balader comme bon vous semble dans le village et ses environs mais dès la première nuit, vous devez faire face à des ennemis plutôt étranges : des hommes de paille, des soldats revenus à la vie et des apiculteurs volants. Tout cela a l’air ridicule aux premiers abords mais le sentiment d’être constamment observé et la mécanique de peur font clairement le boulot. Lorsque vous êtes à proximité d’un ennemi, votre terreur prend le dessus et peut vous ralentir, voire même vous figer, ce qui vous empêche de vous défendre. Cela dit, le bestiaire n’est pas forcément très malin (ni très diversifié), ce qui vous facilite la tâche lors des confrontations. Une fois équipé d’une fourche, et plus tard d’un fusil, il est plutôt aisé d’achever vos ennemis, même si la fuite ou l’esquive sont préférables, histoire de gagner du temps.

Ding dong, c’est l’heure de sauvegarder

Si combattre vos adversaires n’est pas bien compliqué en soi, résoudre les énigmes ne l’est pas davantage. Dans Mundaun, il est possible, et fortement nécessaire de récupérer tout objet que vous trouvez sur votre passage car ils seront forcément utiles à un moment ou à un autre. Et en général, les collectibles que vous ramassez ne se trouvent jamais bien loin du lieu où vous devez les utiliser, sans parler du fait que vous avez toujours pas mal d’indications grâce aux infos du carnet et aux détails donnés par d’autres personnages. D’ailleurs, les énigmes sont plutôt basiques : récupérer une clé pour ouvrir la porte correspondante, trouver une bouteille de Schnaps pour glaner des informations auprès d’un vétéran, décrypter un dessin donné par une petite fille pour obtenir un artefact… Les puzzles sont simples et ne nécessitent pas de se couper les cheveux en quatre pour les résoudre. Par la même occasion, il est possible aussi de récolter certains items qui améliorent vos capacités : lire un manuel pour améliorer votre maniement des armes à feu, manger un bon plat pour accroître votre santé et boire un café bien noir pour augmenter votre résistance à la peur. Café que vous devez faire vous même en récupérant les outils nécessaires à sa fabrication. Le fait que les casse-tête soient indulgents vous laisse cependant le temps de profiter des paysages et de la bande-sonore sommaire mais efficace. Il suffit que la musique devienne alarmante pour que l’ambiance fasse le reste du travail niveau angoisse.

Le Diable est dans les détails

Il était une fois 2 soldats et une chèvre au fond d’une grotte...

Pour un jeu aussi simpliste dans le gameplay, il est étonnant de pouvoir en profiter au moins cinq bonnes heures sans se lasser. Vous avez quelques choix de dialogues, qui, pour la plupart, n’influent pas directement sur l’histoire, mais donnent l’impression de prendre le contrôle des événements et cela est plutôt agréable. Bien évidemment, vous avez aussi LE choix à faire vers la fin du jeu qui scelle votre avenir, mais pas que… À travers 3 zones bien distinctes, séparées par un temps de chargement un peu longuet, vous traversez donc le village de Mundaun, le lac avoisinant ainsi que le sommet de la montagne et son bunker, parfois au volant du Muvel, un véhicule initialement prévu pour ramasser le foin. D’une pierre deux coups. Mundaun a cette capacité de vous tenir en haleine durant tout ce temps, principalement grâce à une trame narrative convaincante et une fin alternative, ce qui, de surcroît, vous motive à refaire le jeu une seconde fois pour tenter de débloquer la “bonne” fin, qui n’est pas forcément celle que l’on croit.

Testé sur Xbox One

Bilan

On a aimé :

  • Les graphismes au crayon originaux
  • Les bruitages et la bande-son efficaces
  • La durée de vie très correcte
  • L’ambiance pesante
On n’a pas aimé :
  • Le bestiaire pas très malin et peu diversifié
  • Une technique faiblarde
  • Des énigmes trop simples
  • Quelques ralentissements
La descente aux Enfers commence au sommet de la montagne

Si Mundaun étonne grâce à une réalisation artistique originale et réussie, le titre pêche en revanche sur la technique. Un gameplay trop basique, une IA légèrement stupide et des ralentissements un peu trop présents, le jeu de Michel Ziegler aurait pu facilement marquer davantage les esprits s’il avait été travaillé plus en détails. Cependant, le scénario et certains éléments-clés de l’histoire intriguent autant qu’ils captivent et il est difficile de lâcher la manette une fois le jeu terminé. Sans parler de sa fin alternative, Mundaun mérite que l’on joue le jeu et qu’on se laisse tenter par les Alpes suisses, quitte à parler romanche.

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Mundaun

Genre : Survival Action

Éditeur : MWM Interactive

Développeur : Hidden Fields

Date de sortie : 16/03/2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch