En deux jeux, Fable s’est créé une identité forte, aussi bien visuelle que dans son ambiance. Deux jeux qui ont été deux polémiques, ralliant de nombreux partisans qui ont parcouru avec plaisir le monde d’Albion, mais aussi de nombreux opposants déçus que les promesses de son créateur Mr Molyneux ne soient pas tenues. Pour ce troisième opus, de la continuité, certes, mais aussi des nouveautés subtiles qui pourraient bien faire changer d’avis les plus grognons… En continuant de donner satisfaction aux fans de la première heure ? C’est reparti pour un voyage en Albion…
La route du pouvoir
L’histoire commence cinquante ans après les événements de Fable 2, et vous êtes le fils (ou la fille, c’est vous qui voyez) du héros qui a sauvé le royaume. C’est votre frère aîné, Logan, qui dirige Albion d’une main de fer, expression plus qu’appropriée dans cette ère de développement industriel, les usines ayant poussé comme des champignons dans les villes. Impitoyable avec le peuple, le frangin ne fait pas grand cas de son bonheur, et ses méthodes dictatoriales sont de plus en plus discutées. L’opposition se heurte à des exécutions sommaires qui freinent ses ardeurs, mais la colère gronde, et il y a comme un parfum de révolution dans l’air. Lassé pas ces décisions arbitraires, vous allez tenter de vous en mêler, ce qui va vous conduire à prendre une décision cruelle qui va sceller votre destin.
La révolution est marche, et c’est vous qui allez la mener, cherchant des alliés de poids pour pouvoir défier la toute puissance de Logan. Que vous souhaitiez libérer les habitants d’Albion ou satisfaire votre soif de puissance, vous allez devoir gravir les échelons du pouvoir pour vous asseoir sur la plus haute marche. Un trajet qui sera long, tortueux et difficile : vous allez devoir mériter votre place.
Voilà donc dès le départ la première nouveauté de Fable 3. Dans cet opus, on parle de révolution industrielle, ce qui se ressent immédiatement dans les visuels du jeu, mais aussi surtout, de révolution du peuple, dans une ambiance de lutte des classes très marxiste dans sa représentation.
Ainsi, on a l’impression de se trouver dans une Angleterre parallèle, sorte de mix avec les pays de l’Est de la période communiste. Le ton est plus grave que d’habitude, avec une histoire de fond plutôt sérieuse. Mais pas d’inquiétudes, on est bien dans Fable, alors histoire sérieuse, oui, mais pas seulement. Entre les quêtes aux conséquences graves, des épisodes plus légers, franchement désopilants (un débat sur les droits civiques des poulets, une pièce de théâtre absurde…), nous rappellent que Fable 3 est un jeu britannique, emprunt de cet humour de l’absurde que seuls eux savent manier de cette façon.