Autant vous l’avouer tout de suite, je n’ai jamais été capable de tenir debout sur un skate. J’irais même jusqu’à dire que mon ignorance dans ce domaine atteint des sommets stupéfiants, et se limite à un oeil admiratif à chaque fois que je vois dans la rue des énergumènes foncer ou sauter sans que cela ne semble leur demander beaucoup d’efforts. J’ignore à quoi correspondent les noms des figures de style, je ne connais aucun skateur, si ce n’est Tony Hawk, du fait qu’il donne son nom à des jeux depuis des années, et je suis totalement fermé aux looks de skateurs, qui me font rire plus qu’autre chose. Même d’un point de vue jeux vidéo, j’ai joué à un des premiers Tony Hawk, puis plus rien jusqu’au premier Skate. C’est donc un vrai béotien du sujet concerné qui va vous livrer le test de Skate 3.
Balade à Port Caverton
Le film d’introduction donne le ton, en suivant le trajet d’un arbre à travers une scierie pour à la fin devenir une superbe planche. La déconnade est de mise et le restera tout au long du jeu, avec des dialogues funs et décontractés, et bien agréables à suivre en français. Après un tutorial qui apprend au néo-skateur les règles de base, on peut tout de suite partir se promener dans la ville de Port Caverton, juste pour le fun en tentant des figures toujours plus ambitieuses, ou bien en recherchant les zones où vous devrez relever des défis et affronter les plus grands skateurs du monde. Le cœur du jeu est comme d’habitude constitué d’un mode carrière dans lequel vous devrez créer votre avatar en le personnalisant suivant votre goût. Comme d’habitude chez EA, l’éditeur est puissant et on peut arriver facilement à se faire le personnage qui correspond réellement à ce qu’on veut. Ensuite c’est parti. En relevant les challenges dans toute la ville, on se constitue une équipe de plus en plus grande pour développer sa notoriété et sa marque. Du business, quoi.
Plus on réussit des épreuves difficiles, plus on aura accès à de nouveaux défis (relativement variés, avec tricks à faire, mais aussi avec des courses à gagner ou des gamelles à contrôler) et à de nouveaux items pour customiser notre rouleur de mécaniques. La progression est très classique, mais très efficace car naturelle et accompagnant bien le joueur au fil de ses progrès à maîtriser la planche. Pour frimer, on pourra bien entendu se prendre en photo et se filmer avec un outil bien pensé, puisque tout est enregistré, et on peut mixer ensuite en choisissant ses angles de caméra. Un dernier point à souligner concernant la difficulté du jeu puisque celle-ci s’adapte à tout type de joueurs, avec un mode facile plus tolérant, jusqu’à un mode difficile auquel il faut se frotter seulement après un sérieux entraînement. La durée de vie, confortable, est pratiquement extensible à l’infini du fait qu’on prend un plaisir véritable à juste se promener dans la ville en sautant un peu partout. Et si ça ne suffit pas, on peut également créer ses skateparks grâce à un éditeur relativement simple à manier permettant d’excellents résultats. Pour les éternels insatisfaits qui trouvent que ce n’est toujours pas assez, le jeu en ligne est ambitieux et on peut y passer beaucoup, beaucoup de temps pour peu qu’on accroche à son principe.
Comme sur des roulettes
La force de Skate 3, c’est exactement la même que pour Skate 2 ou Skate 1 ! Une jouabilité exemplaire avec un système relativement technique pour sortir les tricks les plus spectaculaires possibles, en utilisant les deux sticks analogiques. On arrive rapidement à faire des choses simples, mais pour passer le palier qui vous permettra de vous frotter aux plus forts, il sera nécessaire de sérieusement s’entraîner, et vous ne compterez plus les chutes. Là où le jeu fait fort, c’est que effectivement on finit par y arriver, et qu’on ressent alors une vraie satisfaction du travail bien accompli. C’est ce qui fait qu’on s’accroche au jeu et qu’on ne s’ennuie pas. D’autant plus que les animations des tricks sont très bien décomposées, donnant l’impression de sentir la planche. De l’excellent boulot, soutenu par des bruitages de qualité qui renforcent l’immersion. Malheureusement, d’un point de vue technique, il y a très peu d’évolution par rapport au premier jeu de la série : la maniabilité et les tricks étaient déjà comme ça dans les opus précédents… Seuls quelques mouvements supplémentaires pointent le bout de leur nez, dont le plus intéressant qui permet de bloquer un trick pour enchaîner sur d’autres. Et les faiblesses de la franchise sont toujours là, principalement au niveau graphique, puisque les décors sont bien ternes, simplistes, et ne respirent pas la vie. On observe même des baisses de framerate régulières, qui n’handicapent pas le jeu, mais qui font tache dans un environnement qui ne croule pas sous les détails. Surprenant également de constater des collisions pas toujours bien gérées (on peut partir en vrille en frôlant un passant à 2 km/h), et les postures ridicules du personnage quand il se vautre lamentablement. Au niveau son, c’est du tout bon, avec des doublages de qualité, des musiques qui soutiennent bien l’action, et des bruitages plus vrais que nature.