Qu’on se le dise, l’histoire de Shinji Mikami avec le jeu vidéo n’est pas encore terminée. Près de trois ans après avoir annoncé son intention de concevoir un dernier jeu vidéo avant sa retraite, le créateur du genre survival horror et papa de la saga horrifique Resident Evil, vient de nous révéler quelques informations sur de futurs projets qui lui tiennent très à cœur.
Un développeur aux grandes ambitions
Ancien producteur de chez Capcom, le désormais fondateur du studio Tango Gameworks (Ghostwire : Tokyo) a récemment pris part à un nouvel échange avec Jun Takeuchi, diffusé sur la chaîne YouTube de Biohazard.
Leur discussion ayant rapidement tourné autour des objectifs du développeur japonais, Mikami a rapidement avoué qu’il avait deux grandes ambitions : « créer des jeux développés de manière durable » qui changent la culture du développement des jeux, et créer un autre jeu de son « propre cru ».
« C’est quelque chose que je n’ai pas encore vraiment pu réaliser. Je voulais faire un nouveau type de jeu pour la jeune génération de développeurs avec des pratiques de développement durable. Comment ça s’appelle… un jeu sur les objectifs de développement durable.
La chose la plus importante est probablement l’acceptation de la culture du développement de jeux. Vous changez vos processus en fonction des résultats. Vous obtenez de bons résultats, vous adoptez le système, mais changer la culture est plus difficile.
Je veux créer ce genre de culture, c’est l’une des choses que je veux faire. Même si je prends ma retraite, j’aurai atteint un objectif avec Tango Gameworks. »
Pour la petite histoire, Les Objectifs de développement durable constituent 17 objectifs mondiaux créés par les Nations unies en 2015 comme un « plan commun pour la paix et la prospérité des peuples et de la planète ». L’objectif 8, auquel Mikami fait probablement référence, vise à « promouvoir une croissance économique soutenue, inclusive et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous ».
Ayant détaillé sa vision à ce sujet, Mikami aborde ensuite la question de « son propre jeu » qu’il avait déjà évoqué en février 2020 :
« Une autre chose que je veux faire est de créer mon propre jeu. Faire un autre jeu. En ce moment, nous nous préparons lentement à cela, et pour que cela fonctionne, je dois confier toutes les tâches ennuyeuses à quelqu’un d’autre. »
Voulant clarifier cette déclaration, Jun Takeuchi lui demande alors :
« Donc l’une des étapes que vous voulez franchir pour créer votre propre jeu est de créer un jeu avec des objectifs de développement durable ? »
Ce à quoi l’intéressé répond :
« Eh bien, tout d’abord il s’agit de faire ce que je veux, pas « ce que » je veux, mais de faire correctement quelque chose que je veux, et de travailler sur le terrain avec les plus jeunes. Donner des opportunités à la jeune génération.
Même s’il s’agit d’un petit jeu, s’ils ont du temps devant eux, ils peuvent tester différentes choses. C’est en tout cas mon attitude.
Nous n’avons pas encore vraiment réalisé le jeu que je veux, et une fois que nous l’aurons fait… eh bien, nous traverserons ce pont quand nous y arriverons. Si je peux le faire, je veux le faire. Je veux faire quelque chose. »
Après cette explication, Takeuchi lui demande alors : « vous désirez donc au moins une fois faire un jeu qui vous est personnel ? », ce à quoi Mikami répond simplement : « je suppose ».
Bien que les intentions du japonais soient aujourd’hui clairement définies, on comprend maintenant qu’il lui faudra sans doute se montrer patient avant que son propre jeu voie le jour. On espère simplement que le jeu en vaudra la chandelle.
