L’année 2022 est déjà une énorme année lorsqu’on regarde le nombre de rachats annoncés dans le secteur du jeu vidéo. Les plus gros sont évidemment Activision Blizzard par Microsoft (68,9 milliards de dollars) et Bungie par Sony (3,6 milliards), mais un autre acteur serait prochainement sur la liste, et ce n’est autre qu’Ubisoft.
Ubisoft, un moyen poisson avec des licences en or
Ubisoft Entertainment SA, l’éditeur de jeux vidéo à l’origine de la franchise « Assassin’s Creed », suscite l’intérêt préliminaire de fonds d’investissement, ont déclaré à Bloomberg des personnes proches du sujet.
Selon les sources du journal, plusieurs sociétés de capital-investissement, dont Blackstone Inc. et KKR & Co., ont étudié l’entreprise française. Les mêmes sources indiquent qu’Ubisoft n’a entamé aucune négociation sérieuse avec des acquéreurs potentiels à ce jour, et il n’est pas clair si son principal actionnaire est disposé à conclure un accord.
La famille de Yves Guillemot possède à ce jour 15 % de l’entreprise, mais les délibérations n’en sont encore qu’à un stade précoce et il n’y a aucune certitude que l’un des prétendants proposera une offre, ont déclaré les sources. En bourse, l’action Ubisoft est passée de 84,60 € en janvier 2021 à moins de 51 € une année plus tard. Une perte de 40 % de sa valeur en un an seulement qui ramène aujourd’hui le cours de l’action à son niveau de mars 2017. Aujourd’hui, la capitalisation boursière d’Ubisoft est d’environ 4,8 milliards d’euros.
Selon les sources de Kotaku, Ubisoft a travaillé en étroite collaboration avec plusieurs cabinets de conseil externes ces dernières années pour auditer diverses parties de son activité. Mais alors que les entreprises le font généralement pour devenir plus rentables et se préparer pour l’avenir, les sources avec lesquelles Kotaku s’est entretenu suggèrent que c’est un signe qu’Ubisoft essaie de faire le ménage pour une vente potentielle.
Ubisoft a déjà été la proie d’autres groupes, mais on l’a vu avec la tentative infructueuse de Vivendi, la famille Guillemot s’est toujours fortement opposée à vendre la boutique. Depuis, la situation semble pourtant être assez différente et en février dernier, Yves Guillemot disait qu’il examinerait toute offre sur la table même si Ubisoft était capable de rester indépendant.
Les sources de Kotaku pensent qu’Ubisoft serait désormais prêt à se faire racheter pour plusieurs raisons :
- Charlie Guillemot a quitté son poste chez Ubisoft ainsi que le groupe l’an dernier, ce qui fait qu’il n’y a plus de descendant pour reprendre l’entreprise familiale.
- Ubisoft a été touché par une vague continue de départs parmi ses talents seniors. Le marché du jeu vidéo devient de plus en plus gros et les recrutements de postes clés sont très recherchés.
- L’entreprise continue de lutter contre les conséquences des affaires de harcèlement sexuel qui sont diffusées dans la presse depuis l’été 2020.
- Certains de ses plus grands projets continuent de faire face à des bouleversements, des retards ou d’être piégés dans l’enfer du développement. Le meilleur exemple est certainement celui de Beyond Good and Evil 2, officialisé depuis 14 ans.
Comme Bloomberg l’a rapporté en février, Ubisoft a décidé de transformer l’un des DLC prévus d’Assassin’s Creed Valhalla en un jeu stand alone (Assassin’s Creed Rift) prévu pour cet autonome afin de combler les trous dans son calendrier de sortie au cours des 18 prochains mois. Selon trois sources de Kotaku, les prochains jeux Far Cry, Ghost Recon et Assassin’s Creed sortiront un peu plus tard qu’Ubisoft ne l’avait prévu initialement.