Test - Microsoft Flight Simulator 2020 - Des sensations épiques

«L’envol du roi» , - 9 réaction(s)

Microsoft Flight Simulator. Voilà un nom qui résonne pour de nombreuses personnes à travers le monde. Rendez-vous compte, le tout premier épisode est sorti en 1982, iI y a 38 ans ! Depuis, la série a connu de nombreuses évolutions et a fait rêver plusieurs générations d’amateurs de simulation, tout autant que de vrais pilotes. Mais depuis quelques années, les fans n’avaient plus rien à se mettre sous la dent. Le dernier épisode estampillé “Simulator”, Flight Simulator X (ou FSX pour les intimes) est sorti en 2006. Il y a déjà 14 ans. Un spin-off simplement baptisé “Flight” est sorti en 2012, mais il s’agissait d’une version free-to-play bien loin de son grand frère en matière de gameplay et de contenu.

De retour dans les airs !

Ainsi donc, c’est en 2020 que Flight Simulator fait son grand retour, mené de main de maître par un tout nouveau studio pour la série : Asobo. Un studio qui nous vient de Bordeaux (Cocorico !) et spécialisé dans la gestion des open-worlds. Asobo avait déjà collaboré avec Microsoft par le passé, et quand est venue l’idée de faire un nouveau Flight Simulator, Microsoft a tout de suite pensé à ce studio.

La tâche était difficile à relever, puisqu’il leur fallait créer un digne héritier à Flight Simulator X. FSX est une référence depuis plusieurs années et la quantité de contenu tiers disponible est très importante. Que ce soit dans le domaine des graphismes ou du contenu (avions, aéroports, traffic, etc.), FSX pouvait être amélioré de manière significative. Prendre la relève n’est donc pas une mince affaire, mais heureusement Asobo fut aidé par de nombreuses technologies propres à Microsoft et ses partenaires. Nous verrons tout cela dans le présent test.

Le monde entier comme terrain de jeu

L’un des plus gros chantiers de ce Flight Simulator est… la Terre. Rien que ça. Dans l’optique de fournir une simulation des plus réalistes possibles, Asobo s’est tout simplement contenté de modéliser notre belle Bleue tout entière. Bien entendu tout ce travail n’aurait pas été possible sans le concours de Microsoft. C’est la technologie de cartographie satellite “Bing” qui fut utilisée. En commun avec les serveurs Azure et l’intelligence artificielle fournie par Blackshark.AI.

Ce trio de pointe a permis aux équipes d’Asobo de proposer le terrain de jeu le plus vaste jamais vu dans un jeu vidéo. Même si son ancêtre FSX ou ses concurrents semblent proposer la même chose (modéliser la Terre entière), de nombreuses zones restaient non couvertes. Des villes étaient absentes, tout comme certains aéroports ou encore de nombreux endroits ayant des approximations douteuses. Là, entre les cartes satellites (2 Pétaoctets de données !) et la génération procédurale, Flight Simulator nous propose la plus belle Terre virtuelle jamais vue, et aucun endroit ne semble avoir été négligé.

Mais Asobo ne s’est pas arrêté là. Pas moins de 40 000 aéroports / aérodromes sont disponibles au lancement du jeu. Dont 37 000 édités à la main (la génération procédurale ayant fait le gros œuvre, le studio s’est occupé des finitions de ces aéroports à la main). À la sortie du jeu, une quarantaine d’aéroports, parmi les plus connus, ont quant à eux été entièrement réalisés à la main, sans utiliser de gestion procédurale, afin de proposer un niveau de détail jamais vu.

Mais que seraient des aéroports sans de joyeux ronflants coucous posés dessus ? Là encore les équipes bordelaises nous gâtent. Suivant les éditions, ce sont jusqu’à 30 aéronefs qui seront proposés. Du légendaire “Cessna 172” au majestueux “Boeing 747-8”, en passant par le très plaisant hydravion “Icon A5” ou encore le très reconnu “Piper J3 Cub”, il y en a pour tous les goûts.

Un gameplay aux petits oignons…

Grimpons donc à bord de l’une de ses boîtes de conserve volantes et voyons comment cela se passe. Tout d’abord, l’interface a été totalement revue. Fini le menu type logiciel “à l’ancienne”, et place à un nouveau menu de type ATH (Affichage Tête Haute) repliable. Il permet d’accéder à différentes fonctions comme, entre autres, la gestion des caméras, les conditions météo, l’ATC (interface de communication) où encore le menu principal. Son utilisation est aisée et très intuitive, en particulier le système de checklist.

Ce dernier nous présente les différentes procédures à réaliser (à la main ou en automatique) et propose une option bienvenue permettant à la caméra de pointer sur le bouton ou le commutateur à actionner. Ce qui est une excellente chose vu qu’un tableau de bord d’avion peut vite devenir compliqué. Profitons-en pour noter que la quasi totalité des boutons et commandes présents dans le cockpit sont fonctionnels.

Checklist ? Done. Manette des gaz ? À fond. Frein ? Enlevé. Et on décolle ! Le modèle de vol à lui aussi été complètement revu. Asobo a créé son propre moteur physique, capable de gérer des milliers de “forces” sur les surfaces 3D des avions, les écoulements de l’air, etc... afin d’être au plus proche de la réalité. Et cela se ressent ! Le comportement des avions est très réaliste, les forces s’exerçant sur les modèles sont parfaitement retranscrites. Un looping en Airbus A320 ? Si vous êtes en mode réaliste, il vaut mieux oublier, sous peine d’être sanctionné par de nombreux dégâts. En bref, le travail effectué est tout simplement excellent. Néanmoins, pour ceux qui le souhaitent, un mode “Legacy” reprenant le modèle de vol de FSX est disponible dans les options.

La maniabilité est bonne et très similaire à ce que l’on a connu chez FSX ou Xplane. On dispose de nombreux raccourcis clavier et Microsoft Flight Simulator est bien entendu compatible avec les manettes et les différents joysticks / HOTAS (Hands On Throttle And Stick) disponibles sur le marché. C’est d’ailleurs avec un équipement de ce type, comme le Logitech G X56, que Flight Simulator révèle tout son potentiel. Chaque bouton et chaque switch du joystick peut être paramétré comme bon nous semble. La quantité d’actions possibles est très importante. Pour faciliter le paramétrage, un champ de recherche ainsi qu’un système de filtres ont été ajoutés. De plus, toutes les actions sont listées dans des catégories. Il est donc assez simple de s’y retrouver et de paramétrer ce que l’on souhaite. Le jeu possède aussi de nombreuses actions qui peuvent être automatisées, pour ceux qui ferait une indigestion de boutons, et pour permettre à tout un chacun de profiter de la liberté de voler sans se prendre la tête. Néanmoins, pour les amateurs qui veulent profiter au maximum de Flight Simulator et avoir d’excellentes sensations, un HOTAS reste préférable. Il n’y a rien de plus grisant que d’incliner son joystick et voir son avion réagir au quart de tour. Gérer la manette des gaz et utiliser de vrais switchs est une expérience très agréable.

Quittons notre avion pour revenir sur des éléments tout de suite moins sensationnels, mais tout aussi essentiels. La gestion d’un plan de vol est beaucoup plus facile à prendre en main que précédemment. Sur une mappemonde, vous pouvez choisir visuellement votre point de départ (jusqu’au choix de la piste ou du parking) et votre point d’arrivée ainsi que vos conditions de vol. Tout ceci concerne le mode de jeu Free Flight, pour les autres nous verrons cela un peu plus bas.

...Et une technique à faire tourner la tête

Côté technique, c’est du grand art ! La technologie utilisé par Asobo et Microsoft (Bing, Azure et Blackshark.AI ) nous donne un rendu visuel exceptionnel. Épique même ! La qualité des textures est poussée à un niveau de détail impressionnant, comme vous pouvez le voir sur les images. Fini les aplats grossiers et autres couleurs unies que l’on pouvait observer dans les précédentes simulations. Désormais, tous les éléments sont rendus correctement. Que ce soit des prairies, des champs, des plages, des terrains vagues, tout est repris exactement comme dans la réalité.

Certains panoramas sont tellement réussis qu’il est parfois difficile de faire la différence entre le jeu et une photo réelle. Alors bien évidemment toute cette qualité est visible une fois dans les airs. Si on rase le plancher des vaches, on peut encore voir quelques approximations, en particulier dans les zones rurales ou montagneuses ou encore au niveau de zones peu couvertes par les cartes satellites.

Les villes ne sont pas en reste. Ici aussi, la quantité de détails est folle ! Les bâtiments des villes sont quasiment tous modélisés. Des gros gratte-ciels à la moindre petite cabane. Faites un tour au-dessus de Tokyo et ce sont des milliers (centaines de milliers ?) de bâtiments qui s’étendent sous vos yeux à perte de vue. Si les plus petites structures sont des modèles génériques réalisés par l’Autogen, la plupart des gros bâtiments et monuments reprennent les détails et leur aspect réels. Même les systèmes de ventilation sont modélisés et avec un bon niveau de qualité. D’autres petits éléments sont également présents comme des feux de circulation, des lampadaires, des barrières etc… Survoler Manhattan par exemple est un vrai régal.

Vue sur Tokyo

Mais ce qui fait briller de mille feux Flight Simulator, c’est sa qualité d’éclairage et de météo. Les nuages ont bénéficié d’une gestion très poussée. Ils sont entièrement volumétriques (en 3D donc) et possèdent leur propre cycle de vie. De leur “naissance” jusqu’à leur disparition. Chaque nuage peut projeter une ombre sur terre ou sur d’autres nuages. Ils peuvent aussi entrer en collision entre eux, ce qui génère des orages (par exemple) de toute beauté. Le jeu gère parfaitement le cycle du Soleil et celui de la Lune. Couplés à la photogrammétrie du terrain et aux ombres projetées par les nuages, tous ces éléments fournissent un éclairage vraiment bluffant. La météo est entièrement synchronisée en temps réel avec la météo mondiale. Mais nous pouvons également choisir une météo personnalisée si on le souhaite. La pluie, les orages, les couchers de soleil ou encore des ciels parfaitement dégagés, peu importe ce que la météo nous réserve, Flight Simulator le retranscrit à chaque fois avec justesse. Voici en images quelques exemples de ce que peut fournir le jeu.

Désert de Namibie
Lac salé d’Uyuni en Bolivie
Orage en région parisienne

Les modes de jeu

Toute cette débauche technique est très impressionnante. Mais que peut-on faire avec Flight Simulator ? Autant briser la glace tout de suite, le nombre de modes de jeu est limité pour le moment. Nous avons bien évidemment le “free flight”, on l’on définit toutes les conditions soi-même. On peut choisir notre avion, notre point de départ et d’arrivée n’importe où sur le globe, les conditions météo (réelles ou non) et le trafic aérien (réel ou non, avec ou sans multijoueur).

Ensuite nous avons l’école de pilotage, qui nous met au commande d’un Cessna 152. Ici nous pourrons apprendre les joies de piloter son avion, atterrir, etc. Tout le nécessaire pour que vous soyez apte à parcourir Flight Simulator dans les meilleures conditions.

En plus de cette petite école de pilotage nous avons deux autres modes. Le premier est un mode “d’atterrissage”. Flight Simulator nous met dans une situation particulière, à nous de réussir un atterrissage parfait. Cet atterrissage nous fait visiter divers aéroports et teste nos compétences de pilotage. Pour cela, une zone de “touch-down” est mise en surimpression sur la piste. L’objectif étant de réaliser le touch-down (le moment où les roues de l’avion touchent le sol) en plein milieu de la zone. Plus celui-ci est réussi, plus on gagnera de points. Un score est ensuite attribué à notre performance.

Enfin, le jeu nous propose des challenges de “voyages en avion de brousse”. Flight Simulator nous propose un long plan de vol, nous faisant visiter des lieux emblématiques ou particuliers. Ici nous devons tenter de respecter ce plan de vol sans utiliser de GPS, afin de tester nos performances en orientation et respect d’un plan de vol. Bien sûr, pour ceux qui auraient des difficultés, ils peuvent tout de même afficher la position de leur appareils, afin de se repositionner sur le trajet.

Baie d’Halong, Vietnam

Et à plusieurs ? C’est encore meilleur !

Concernant la partie multijoueur, celle-ci n’est disponible que dans le vol libre, mais Asobo à tout de même vu les choses en grand. Vous pouvez jouer avec vos amis (Xbox Live) ou avec tous les autres joueurs. Sur la carte, les joueurs sont indiqués en temps réel par de petites icônes vertes, les amis sont affichés en plus gros et entourés d’un cercle bleu. Idéal pour se retrouver ou éviter un aéroport trop encombré.

Si l’on joue en multi, deux modes sont disponibles. “Tous les joueurs” qui affiche tout le monde sans distinction de paramètres, ou “Joueurs en temps réel”. Si l’on choisit cette option, alors seuls les joueurs ayant le trafic aérien “temps réel” sont affichés. De même la météo est forcée en temps réel dans ces conditions.

Afin de simplifier les interactions dans le monde virtuel, chaque joueur peut personnaliser ses “identifiants de vol”. Lors du choix de l’avion, nous pouvons définir son immatriculation, son indicatif d’appel ainsi que le numéro de vol. Pour le moment, les possibilités de communication sont limitées, mais Asobo aurait prévu d’ajouter des fonctionnalités pour les contrôleurs aériens un peu plus tard.

Configuration du PC utilisé pour ce test :

  1. CPU : AMD Ryzen 5 3600
  2. RAM : 32 Go
  3. GPU : Nvidia RTX 2080 Super
  4. SSD : 512 Go Nvme
Bon vol à tous !

Bilan

On a aimé :
  • Les graphismes
  • Les sensations de pilotage
  • La quantité d’options disponibles
  • L’excellente optimisation du jeu
On n’a pas aimé :
  • Le manque de modes de jeu (mais cela s’améliorera avec le temps)
  • Pas vraiment de missions ou d’objectifs
Le renouveau tant attendu

Si vous êtes arrivé à la fin de ce test, d’ores et déjà merci, mais sachez que nous n’avons fait dans ces lignes que survoler ce Flight Simulator ! Tous les éléments principaux ont été abordés, mais la richesse de Microsoft Flight Simulator se trouve dans les détails. Les options en cours de vol sont très nombreuses (ATC, pilote automatique, liste d’objectifs, manipulation de la météo…), le jeu possède un mode photo très avancé, ainsi qu’un système de gestion de drone (permettant de faire des plans de caméra très poussés), et plein d’autres ajouts de ce type.

Le contenu peut sembler un peu léger avec 30 avions maximum en version Premium et peu de missions / challenges ou encore une école de pilotage centrée sur un unique avion à hélice monomoteur. Mais Asobo a prévu d’ajouter du contenu dans le futur et surtout, ils ont mis en place un “market” qui simplifiera grandement l’ajout de contenu tiers.

Enfin, dernière chose à savoir, la VR sera bientôt de la partie. Pour le moment cela ne concerne que le casque HP Reverb G2, mais la VR sera étendue à tous les casques un peu plus tard.

Microsoft Flight Simulator est donc de retour et plus fort que jamais. Une réalisation somptueuse, des sensations épiques et un plaisir procuré très bien étudié. On a hâte de voir ce que donnera le jeu sur Xbox Series X. En attendant, c’est sur PC (bonne configuration recommandée) que le jeu va déployer ses ailes. Sur ce, bon vol à tous !

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Microsoft Flight Simulator

PEGI 0

Genre : Aviation

Éditeur : Microsoft

Développeur : Microsoft & Asobo

Date de sortie : 18/08/2020

Prévu sur :

Xbox One, PC Windows

9 reactions

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gohan45

17 aoû 2020 @ 09:18

Merci pour votre test très complet !

Snoopy92

17 aoû 2020 @ 10:21

Le manque d’avions aurais tu faire partie de votre liste de « on a pas aimer »

eykxas

17 aoû 2020 @ 10:57

A mon sens le jeu ne manque pas d’avions. 30 est déjà excellent. A titre de comparaison Xplane 11 n’en possède que 9. Tandis que le prédécesseur, FSX, il a fallu attendre le DLC « Acceleration » pour atteindre les 30 appareils.

PaT Chevaliers

17 aoû 2020 @ 11:43

Merci pour ce test

Pour rappel, la série des FS ne sont pas des jeux vidéos au sens propre du terme… ils sont destinés aux passionnés de pure simulations aériennes et s’adresse aux entrainements personnels de base des pilotes de lignes. Tel était la maxime de base de cette série ! Au fil des épisodes, on a intégré le fait que des pilotes amateurs occasionnels pouvaient aussi piloter des jets et autres aéroplanes, donc il a fallut adapter et rendre accessible les FS… on a aéré et dé complexifié le titre en y ajoutant des tutoriels basiques et accessible pour tous. De là, FS c’est mondialement démocratisé au sein de foyers, le sim aérien s’est développé rapidement en faisant des FS (la référence) virtuelle de l’apprentissage du pilotage pour tous ! En tous cas, j’ai hâte de le voir vraiment tourner sur la série X car à mon humble avis, le rendu visuel sera certainement moins flatteur. Enfin on verra bien !

Phebus

17 aoû 2020 @ 12:12

Avec la sortie repoussée d’Halo Infinite au lancement de la XSX, voilà LE jeu sur lequel devrait parier Microsoft pour le lancement. Je sais que je rêve, et qu’on ne l’aura probablement pas avant l’an prochain, mais ça aurait été un joli coup avec une IP aussi forte :-)

GigaTRIPELX

17 aoû 2020 @ 17:24

Super test d’@Eykxas !

jm ysb

17 aoû 2020 @ 19:56

@ Eykxas : excellent test ;-)

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Eno_Liaz

20 aoû 2020 @ 18:50

Salut, vous utilisez quoi comme joystick de jeu ?

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azur29

07 sep 2020 @ 00:12

Quelle émotion les amis... Je suis un passionné du tout début ou je décollais de Meigs Field faisait le tour de deux building à Chicago et revenais me poser. J’ai dépensé des fortunes pour faire tourner FS sur mes machines avec des Add-on hors de prix...(et je ne suis pas le seul) Je me suis essayé avec fsX, X-plane mais c’était pas pareil, pas la même vibration quoi !

Là, sans rien faire, sans installation de meshs, de terrain, d’AI, de météo, d’effets visuels, de trucs, le produit est fantastique et fabriqué par des Français, en plus !

MERCI, quel pied !