Test - Shantae and the seven sirens - Poisson pas frais

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Wayforward continue de traiter son demi-génie Shantae comme une star en accordant un cinquième épisode à sa saga. Conscient que la jeune fille en a déjà fait beaucoup entre suites, portages et remake, le studio lui a accordé des vacances sur une île paradisiaque où elle est invitée à un rassemblement ayant pour thème la glorification de sa personne et de ses semblables. Serait-ce là, une manière pour elle de tirer sa révérence ? Quelque part, on le souhaite un peu.

Désenchanté

Des téléportations au feeling MegaMan

Des amis, de la famille, une piscine, une végétation verdoyante, des plages paradisiaques... Quel bon cocktail pour une aventure dépaysante, vous direz-vous. Enfin, dans la vraie vie car dans les jeux vidéo, c’est déjà chose plus courante. D’autant plus quand on est comme Shantae, une licence à la gloire des jeux d’action/plateforme de la période 8/16bits. De ce fait, on passera sur l’originalité du cadre de ce Shantae. Plage, forêt, grotte, forteresse volante,... c’est du archi-vu. D’ailleurs, on peut même dire que le manque d’inspiration est ce qui transpire le plus de cet épisode alors que d’habitude, c’est plutôt une dose de nostalgie que l’on partage avec la jeune fille.

Ces postures gênantes

Commençons par l’histoire. Si d’un point de vue narratif on n’attend pas forcément grand chose de ce genre de jeu, on est tout de même en droit d’avoir le minimum. Et sur ce point, Seven Sirens est une régression par rapport au précédent opus, Half-Genie Hero, qui faisait un effort, lui. Le rythme est un peu mou tandis que les rebondissements et ressorts scénaristiques sont écrits en mode pilote automatique. Autant de personnes à délivrer que de pouvoirs à débloquer, un retour des anciens méchants rentrés au forceps plutôt que d’en introduire de nouveaux, des personnages secondaires qui ne servent à rien amenant peu de quêtes annexes, une progression entravée de pièces où il faut dégommer des vagues d’ennemis jusqu’à écœurement… Le jeu tombe dans des travers tous plus irritants les uns que les autres. C’est une véritable régression jusque dans les dialogues dont les tentatives d’humour lourdingue s’accompagnent d’une gêne fort silencieuse. On passera sur la sur-sexualisation de ces gamines en bikini, littéralement dès le premier plan de l’introduction exhibant la poitrine de Shantae. La nostalgie d’une époque n’amène pas que du bon.

Demi-mesure

Tortue pas géniale

Sur le principe le jeu reste, comme à son habitude, une aventure plus basée sur l’exploration à la metroidvania que sur la plateforme. Le level design reste bon et le jeu garde cette manie de ne donner aucune explication ou indication sur les objectifs à atteindre. Cette difficulté peut plaire, à la rigueur, mais en cas de trou de mémoire nous n’avons pas même le droit à un rappel. Dans le même ordre d’idée, on peut accepter de se passer de marqueurs de PNJ sur la map ou autres indications dont on est coutumier, même si quand tout est bien pensé cela n’enlève pas de challenge pour autant. Ori et Hollow Knight, les mètres-étalons du genre, l’ont bien assez prouvé. Ces choix provoquent plus de frustration qu’autre chose dans le cas présent. Disons aussi que si les objectifs étaient intéressants, on prendrait un peu plus plaisir à tourner en rond. On peste même lorsque l’on trouve un PNJ qui nous dit de revenir plus tard et que l’on ne se souvient plus du tout de l’endroit où on l’a croisé quand on a besoin de lui. Allons bon, il y a pire quand même. Les combats, par exemple.

Ah les salles aux vagues d’ennemis...

Les différents ennemis croisées ont de fâcheuses manies. Soit ils poppent à volonté en suivant le sens du scroll, soit ils sont posés quelque part et restent bien statiques. Dans tous les cas, ils sont peu menaçants de base et débloquer les upgrades de point de vie, de force et de vitesse d’attaque les rend encore moins dangereux. Ceci dit, c’était déjà le cas dans les autres opus. Que dire aussi des aptitudes secondaires à acheter, tellement au second plan que c’est seulement sur la fin du jeu que leur existence nous est revenue. C’était d’ailleurs contre un boss qui bougeait un peu plus que les autres ennemis. Ces combats clés auraient pu être sympathiques, au moins sur le papier, mais ils souffrent de l’équilibrage complètement foireux du titre. Il nous a été possible de vaincre un de ces boss sans bouger, juste en utilisant une arme secondaire qui tournoie autour de nous tout en prenant quelques plats afin de récupérer de la vie. Un autre aura duré moins de dix secondes, montre en main.

Spammer d’invocation, ou comment torcher les combats sans sueur

Reste à Shantae ses décors soignés et sa nervosité avec des déplacements qui répondent bien. Car oui, la DA est dans la lignée du précédent opus mais bizarrement, on est moins enclin à s’émerveiller de sa plastique. Dommage pour lui, l’effet de surprise du passage pixel-art à des sprites plus modernes a déjà été joué le coup précédent. D’un point de vue musical, il y a des thèmes qui restent en tête gentiment alors que d’autres font grincer des dents comme ce repompage du Rasputin de Boney M en mode Eurodance. Après sept ou huit heures de jeu, on peut dire sans soucis qu’il y a mieux sur tous les plans dans le genre.

Le coin des chasseurs : Il faudra batailler un peu pour avoir des 1000G dans la mesure où il faut refaire plusieurs fois le jeu en NG+, sans cœurs supplémentaires, ou en mourant le moins de fois possible. Le reste des succès est attribué à la complétion en dehors de quelques-uns secrets.

Bilan

On a aimé :
  • Shantae se contrôle toujours bien
  • Le level design est efficace
On n’a pas aimé :
  • C’est mou…
  • Des combats sans saveur
  • Les upgrades déséquilibrent encore tout le jeu
Vestige du temps passé

Ce n’est donc pas pour le scénario de cet épisode que l’on retiendra Shantae and the Seven Sirens, pas plus que pour ses combats ni même son exploration sympathique au demeurant. On s’en souviendra plutôt comme l’épisode de trop, puisant dans une recette éculée et dont l’alchimie s’est grandement étiolée en regard de la concurrence. En tout cas, il n’y a plus de génie là dedans, c’est certain.

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Shantae and the Seven Sirens

PEGI 7

Genre : Aventure/Plates-Formes

Editeur : WayForward Technologies

Développeur : WayForward Technologies

Date de sortie : 28/05/2020

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch