Test - Flipping Death

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Chez Zoink, on ne peut pas dire que ça chôme. Les projets s’enchaînent sans toujours se ressembler. Après le charmant Fé suivi de Zombie Vikings, moins convaincant mais néanmoins défoulant, le studio revient à un jeu d’aventure/énigme dans la même veine que leur Stick it to the man. Est-ce que le studio a su garder un bon niveau de qualité et de folie malgré ce rythme effréné ? Rien n’est moins sûr.

Cadavre exquis

La Mort, l’assistante sociale des défunts

Penny et son copain échappent à la mort dans un accident de voiture. Manque de bol, son heure à elle est véritablement venue. Après l’accident, elle traverse un cimetière pour rentrer chez elle et en faisant la fofolle dans une crypte, le sol s’effrondre sous elle. Après une chute violente, elle se réveille en fantôme, avec la Mort en personne à côté d’elle. Celle-ci est contente de la voir arriver car elle a besoin de vacances sur la lune et fait donc d’une Penny incrédule et choquée sa remplaçante.

On peut se téléporter d’un personnage à un autre

Le pitch du jeu pourrait rappeler un Burton des familles ou une comédie bourrée de FX. Du vu et archi-vu en quelque sorte. En tant que jeu vidéo, on pense de suite à du LucasArts et aux loufoqueries de Tim Schaffer de la grande époque, surtout à Grim Fandango avec qui Flipping Death partage les musiques jazzy et la mort omniprésente. Par ailleurs, le jeu ressemble rapidement à un point-and-click mais sans pointer et cliquer. Sa petite originalité, en dehors du style graphique atypique, vient du fait que l’on évolue dans le monde des morts qui est le miroir du monde des vivants. La map peut être retournée, inversant ainsi gauche et droite et donnant accès à des chemins différents selon le monde dans lequel on se trouve. Exemple : dans le monde des morts, on peut trouver quelques plateformes les unes au dessus des autres alors que chez les vivants, c’est en fait une maison à plusieurs étages. Alterner les points de vue est nécessaire pour trouver certains chemins.

Faux et usage de Faux

Chacun ses fantasmes, on ne juge pas

À la manière Stick it to the man, on contrôle un personnage qui peut interagir avec les gens autour de lui. Ici, cela se fait de deux façons. Depuis le monde des morts, Penny peut prendre le contrôle d’un personnage pour écouter ses pensées et parfois discuter avec lui. Elle peut ensuite contrôler son corps afin de l’utiliser à sa guise dans le monde des vivants. Cela permet de mettre en scène des dialogues assez loufoques avec des personnages originaux et souvent un peu barrés et même des animaux. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut diriger un lama zombie ou un dentiste bourrin. En tout cas, chacun d’eux possède une capacité qui va permettre de résoudre une énigme, le but étant de trouver qui peut faire quoi sur la carte. L’objectif de Penny, en tant que la Mort, sera d’aider les âmes en accédant à leurs requêtes. Bien sûr, comme elle a un grand cœur, et que souvent ça lui est utile, elle fait de même avec les vivants. Pas de discrimination ici bas. Le scénario est plutôt cool à suivre, ce qui est le minimum requis pour ce type de jeu.

Les vivants peuvent utiliser des véhicules pour rejoindre des points éloignés

Le style visuel est vraiment le point fort de ce Flipping Death. Les niveaux font penser à des dioramas disloqués qui bougent à tout-va lors des déplacements. La direction artistique est assez folle et inspirée, autant chez les sacs d’os que chez les ectoplasmes mous. Le rendu est très agréable. Si on s’amuse largement à écouter les gens parler dans un anglais bien joué et les diriger tels des pantins désarticulés aux mouvements incertains, on est par contre vite frustré par la difficulté assez faible du titre. Dans chaque niveau, il suffit de trouver tous les personnages qui sont bien indiqués sur la carte, écouter leur requête et ainsi voir directement qui va servir à quoi. On ne tourne jamais souvent en rond à chercher des solutions, même pour les énigmes les plus tordues, ce qui décevra les habitués des point-and-click. Par conséquent, la durée de vie n’est pas mirobolante et dépasse à peine les 5 heures de jeu. Au moins, le titre ne perd pas en intérêt et en rythme, ce qui fait qu’on lui pardonne un peu ce point.

Toutoute première fois !

La grosse frustration vient des déplacements. Si ceux des humains contrôlés par Penny sont tout mous, cela est justifié par le fait qu’elle ne les maîtrise pas complètement et c’est même drôle. Par contre, que les déplacements soient aussi flottants dans le monde des morts, c’est fort dommage et ça ruine tout l’intérêt de la partie plate-forme du titre. Les sauts y sont lunaires et approximatifs ce qui rend certains passages désagréables. On préfère même utiliser la faux comme grappin pour passer d’une plateforme à celle juste à côté pour être sûr de ne pas se foirer sur le saut. Cela se ressent surtout lors des phases de collecte d’orbes qui servent d’énergie ectoplasmique nécessaire pour contrôler un humain. Celles-ci bougent en tous sens et sont pénibles à attraper. À cela s’ajoutent des sous-titres pas toujours synchros et quelque bugs de script. Dommage car sans ça, le titre aurait pu gravir quelques marches de plus et décrocher un coup de coeur.

Bilan

On a aimé :
  • Fort joli
  • Très drôle
  • Bien rythmé
  • Histoire et personnages loufoques à souhait
On n’a pas aimé :
  • Un peu court
  • La physique des sauts
Mort de rire

Des morts, du jazz, de l’humour qui fait mouche et un style visuel accrocheur, ... Flipping Death a beaucoup d’arguments dans sa balance pour attirer les joueurs. Les habitués des point-and-click seront par contre un peu déçus de sa grande facilité tandis que tout le monde devrait être d’accord sur le fait que les déplacements sont trop flottants. Cela n’empêche pas le jeu d’être plaisant dans son ensemble et d’apporter un peu de rires pendant quelque temps, ce qui est déjà fort bien.

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Flipping Death

PEGI 12 Langage grossier Violence

Genre : Aventure/Réflexion

Développeur : Zoink Games

Éditeur : Zoink Games

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4