Ainsi, on a pour habitude d’excuser les faiblesses graphiques par la dimension de l’univers proposé. Dans Amalur, malgré un terrain de jeu d’une taille considérable, le niveau est constant et propose un excellent rendu. Dans des décors variés, on a le droit à des différences d’ambiances maîtrisées, passant de l’obscurité à des zones lumineuses et pleines de couleurs chatoyantes. Les personnages sont eux aussi soignés, seuls les monstres sont plus inconstants. Comme si cela n’était pas suffisant, tout est agrémenté d’effets qui donnent de la vie à l’ensemble (rochers qui chutent, poussière, l’eau qui coule, insectes lumineux…). Les contrastes de couleurs sont saisissants, et au final le résultat à l’écran est plus que satisfaisant, sans ralentissements à observer (tout au plus, des apparitions soudaines de décors quand la profondeur de champ porte vraiment loin). D’un point de vue artistique, Amalur ne parvient pas à se hisser à la constance du stupéfiant niveau de Skyrim, mais propose toutefois de superbes passages. La majeure partie du temps c’est très réussi, quoique rarement original. Un peu comme ce que je disais plus haut pour l’histoire et l’univers présenté, c’est une faiblesse, mais de ne pas être confronté à des bugs où à des textures faiblardes est aussi un grand plaisir pas si fréquent dans ce style de jeu.
On retrouve le même soin dans les animations, nettement au-dessus de la moyenne des jeux de ce genre, et sans ralentissements. Au niveau sonore, la musique n’est sans doute pas la meilleure qu’on ait entendu dans un jeu de rôle, mais elle remplit parfaitement son office, se permettant même de belles envolées (celle de l’écran titre en particulier est très bonne, et nous met en condition à chaque fois qu’on lance le jeu). Les doublages des nombreux dialogues, en français, sont eux aussi dans la moyenne haute, bien joués, plutôt bien écrits, et ne donnant pas l’impression que c’est la même personne qui nous répond une fois sur trois. Enfin, après de nombreuses heures passées manette en main avant de rédiger ce test, je n’ai constaté qu’un seul bug, mon personnage étant resté coincé pendant une vingtaine de secondes entre un mur et un PNJ après une phase de dialogue. Combien de jeux de rôles peuvent se targuer d’être aussi bien fignolés ? Au global, la qualité de la réalisation donne un confort de jeu qu’on voit rarement. On a l’impression qu’elle est d’un niveau équivalent à celle de Fable, ne sacrifiant aucun aspect et soutenant le jeu tout du long.