Plein les yeux v1.5, plein les oreilles v2.0
Techniquement, il était difficile de reprocher grand-chose au premier Mass Effect. Pour ce deuxième opus, étrangement, malgré la qualité indéniable de l’ensemble -globalement améliorée- on a droit à de beaux impairs. Les premiers sont hérités directement de son aîné : outre l’aliasing parfois prononcé, Shepard a toujours autant de mal avec les dénivelés, qu’il flotte sur une marche pourtant peu élevée qui ne semblait pas prévue pour être descendue ou qu’il reste bloqué entre deux niveaux de dénivelé. Heureusement, ces problèmes sont assez rares. A l’inverse, un problème majeur qui fait son apparition ici : la téléportation des personnages pendant les dialogues. Une petite, une fois, ça va. Une petite, deux fois, ça passe. Mais ces dernières sont parfois vraiment inratables et on les retrouve plusieurs fois dans le jeu. On note aussi des sauts dans les dialogues eux-mêmes parfois, avec des conversations coupées avant la fin ou même des parties de cinématiques…sans aucun son. Peu gênants selon votre niveau d’exigence, ils ne sont généralement pas assez rapprochés pour entraver l’expérience de jeu, mais restent désagréables, additionnés les uns aux autres.
Pour rester dans la partie sonore, les musiques restent plutôt discrètes, mais bigrement efficaces (surtout vers la fin). Quant aux discussions, l’éternel débat VO/VF mis à part, on notera la qualité des textes et du doublage dans son ensemble avec des voix connues et plutôt crédibles en général, si on excepte d’occasionnels gros décalages entre le texte et le son (voire la répétition d’une phrase qui vient d’être dite). En effet, à l’instar de Mass Effect premier du nom, les dialogues sont nombreux et d’une richesse rarement égalée, généralement très bien sentis, même en français, et participent donc à ce qui fait indéniablement la force du jeu : une ambiance profonde et un univers fouillé.
L’ambiance, justement, reste fidèle aux bases lancées par le premier opus. On a droit à des équipiers vraiment variés et plutôt fouillés, suffisamment recherchés pour qu’on ait envie de changer régulièrement la composition de son équipe et d’aller parler souvent avec eux entre les quêtes. Heureusement d’un côté, puisque la récolte de compagnons et l’entretien des relations avec eux représente un bon morceau de l’aventure. A noter que vous pourrez désormais interrompre par moments certains interlocuteurs pour effectuer une action de pragmatisme ou de conciliation, si la touche apparait, afin de donner une nouvelle tournure à la conversation, conduisant parfois purement et simplement à son terme ou, à défaut, à une nouvelle orientation de celle-ci. Un ajout sympa qui rendra les dialogues encore plus dynamiques.
Bien sûr, vous reverrez les compagnons avec qui vous partagiez les douches dans le Normandy, et les rencontres après 2 ans d’absence (le temps de votre coma) ne seront pas forcément aussi chaleureuses qu’on aurait pu l’imaginer. De même, de rares interactions sociales durant le jeu auraient mérité une mise en avant plus appuyée, mais je pinaille un peu, le côté adolescente de 15 ans qui sommeille en moi. Les possibilités avec vos nouveaux coéquipiers sont cependant de bon aloi, avec l’occasion de copiner avec eux en partageant leurs histoires passées riches et intéressantes ; c’est aussi comme ça qu’on drague des filles en général, mais j’dis ça j’dis rien...