Hard Boiled
Chaque mise à mort rapportant plus ou moins de points, on se prend vite au jeu de chercher à atteindre le meilleur score possible en tentant diverses combinaisons, quitte à recommencer plusieurs fois les niveaux. La maniabilité est d’une simplicité enfantine. On peut se mettre à couvert, tirer et changer d’arme, utiliser son fouet, frapper au corps à corps ou bien effectuer de magnifiques glissades. En quelques secondes on maîtrise le personnage et on fait déjà ce qu’on veut. Ce n’est pas la maîtrise d’une maniabilité ardue qui fera la différence, mais bien le talent pur et la persévérance du joueur.
Huit armes sont disponibles pour le carnage. Et non, ce n’est pas peu : elles disposent d’un tir secondaire et peuvent être upgradées en avançant dans le jeu, gagnant de nouvelles capacités…Soit de nouvelles façons de donner la mort, et une bonne façon d’éviter la lassitude.
Il est bien évident que c’est là le plus grand danger pour un titre au concept aussi mince, et Bulletstorm s’en sort presque toujours parfaitement. Pendant la faible durée de vie de sa campagne solo (environ 7 heures), les environnements changent, les situations aussi, et de façon surprenante on s’intéresse au parcours de ces personnages brutaux. Sans doute grâce à des dialogues bien enlevés, en particulier en anglais, souvent drôles, et donnant une belle personnalité aux protagonistes. Du coup on ne voit pas le temps passer, et si ce n’est quelques baisses de rythme ou quelques environnements moins bons que d’autres (pas de chance cela concerne surtout la toute fin du jeu) car trop confinés, c’est avec un grand sourire aux lèvres qu’on se transforme en serial killer pour quelques heures. Le gore de l’écran est en total décalage avec les scores s’affichant fièrement, et tout cela donne une ambiance assez unique de grand guignol jouissif et fun. Un vrai divertissement décomplexé pour adultes.
La mort vous va si bien
Pour un jeu de ce type, misant tout sur le rythme, il ne faut surtout pas être ennuyé par une réalisation déficiente. Et elle ne l’est pas, loin de là. On a déjà évoqué la qualité des dialogues, mais c’est toute la bande son qui est réussie et très bien travaillée (en particulier si vous profitez d’un 5.1). Le plus important est l’animation de l’ensemble, et c’est tout simplement parfait. Aucun ralentissement si ce n’est ceux qui s’enclenchent quand vous mettez à mort vos adversaires. Ça peut exploser de partout, aucune importance, tout reste fluide. Le design du jeu, bien que faisant parfois penser à celui de Gears of War, est réussi, avec un bon level design sachant renouveler le concept de base, et avec des ennemis qui savent passer l’arme à gauche de façon variée et bien gore. Le graphisme fait largement le job : on est au spectacle, et toute cette ultra violence est bien jolie.
Le seul point noir est la présence de quelques bugs qui nuisent à l’ensemble. On pourra déjà regretter les affichages tardifs des textures : ça n’aide pas à se mettre dans le bain. Dommage également qu’il y ait des bugs de collision de temps à autre. Mais surtout, il y a d’authentiques bugs qui obligent à recharger le dernier checkpoint. C’est l’action que doit faire un PNJ et qui ne se lance pas, ou bien on se retrouve bloqué dans le décor…Ça n’arrive pas souvent, et ce n’est pas très grave du fait qu’il y a de nombreux checkpoint, mais ça énerve forcément un peu quand on est manette en main. L’autre point discutable est l’IA de nos associés, pas vraiment développée. Bien qu’ils soient des militaires très entraînes, ils ont la mauvaise habitude de s’installer dans votre ligne de mire…
Ces points négatifs ne sont pas dramatiques, mais ternissent tout de même le niveau par ailleurs élevé de la réalisation.