Juste avant le changement de génération de consoles, on a souvent le droit à quelques titres superbes, qui profitent de la maîtrise de la bonne vieille machine, ambitieux, et laissant une magnifique dernière impression du système qui sera passé de mode quelques mois plus tard. Pour cette génération, c’est The Last Of Us qui répond à cette description, et qui devient immédiatement un des meilleurs titres de cette génération de machines.
I am a legend
Pourquoi publier un test d’un gros jeu comme celui-là aussi longtemps après sa sortie ? Tout simplement parce qu’il y a des choses à en dire, et parce que je voudrais convaincre ceux qui ont une PS3 et qui n’ont pas joué à ce jeu de s’y mettre de suite ! Il n’est donc pas question de rédiger un test classique passant en revue tous les éléments habituels du jeu traité.
Ce jeu se déroule dans une atmosphère de fin du monde, la civilisation étant dévastée par une invasion d’infectés (le petit nom à la mode pour éviter de dire « zombies »). Les humains qui s’en sont sortis sont des survivants, et doivent lutter pour le rester. C’est dans ce cadre qu’on devra protéger la petite Ellie, qu’on suppose être la solution pour vaincre l’étrange virus ayant tout dévasté.
Ce n’est pas vraiment l’histoire qu’il faut retenir de ce jeu, ni ses environnements. Les deux sont d’une banalité totale. Les lieux délabrés sont les mêmes que dans une multitude de films traitant ce sujet, et l’histoire est d’un classique ne laissant que peu de place à la surprise. Seuls ceux qui n’ont jamais fréquenté la littérature ou le cinéma fantastique y trouveront de l’originalité. Pourtant cela fonctionne parfaitement, car cette histoire est magnifiquement racontée, et l’univers est très bien exploité.
Avant d’y revenir, arrêtons-nous tout de suite sur les points faibles du titre (et oui, il y en a quand même), histoire d’évacuer la question et de ne plus y revenir. Certains PNJs sont moins intéressants que l’ensemble (et encore, peu sont concernés). Pas bien grave. Plus gênants sont les loupés de l’IA qui mettent à mal l’immersion dans des scènes tendues. Ainsi, il ne sera pas rare que la gamine déambule au milieu des infectés sans que ceux-ci ne la voient : rien de tel pour que la peur de se faire prendre disparaisse ! De la même façon, alors qu’on devra faire preuve d’un silence total pour ne pas se faire repérer, de jolis scripts bavards se lanceront…Attention, c’est loin d’être tout le temps comme ça, mais le jeu misant à fond sur l’immersion, ces faiblesses sont vraiment regrettables.
Je ne vais pas m’étendre non plus sur le jeu en multi, j’y ai à peine touché. J’ai eu l’impression qu’il est plutôt bon, respectant bien l’ambiance du titre, mais à mes yeux ce n’est qu’un bonus qui est loin d’être le cœur de The Last Of Us. Un bonus toutefois appréciable qui montre qu’on peut partir d’un jeu définitivement conçu pour le solo et en faire un multi intéressant se basant sur des caractéristiques fortes du jeu.
Good Naughty Dog
Je sais que ce développeur bénéficie d’une belle côte d’amour auprès des joueurs, mais en ce qui me concerne ce n’est pas tout à fait le cas. Le premier Uncharted m’avait donné l’impression d’être un pompage de Gears of War et de Tomb Raider, faisant moins bien que les deux jeux cités. Le deuxième, je l’ai adoré. Un jeu spectaculaire réussissant à utiliser beaucoup de scripts sans pour autant que le joueur n’ait l’impression d’être un témoin plus qu’un joueur, et doté d’un solide scénario avec des personnages très réussis. Enthousiasme vite douché avec le troisième épisode, un jeu spectaculaire, mais aussi une longue suite de scripts m’ayant donné l’impression de revenir à l’époque de Dragon’s Lair.