Test - The Casting of Frank Stone - Un scénario horrifique à glacer le sang ?

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Quand on évoque le nom de Supermassive Games, on pense immédiatement à leur chef-d’œuvre Until Dawn, qui a marqué les esprits lors de sa sortie en 2015 et reste gravé dans nos mémoires. Fort de ce succès, le studio s’est ensuite lancé dans la série The Dark Pictures Anthology (comprenant Man of Medan, Little Hope, House of Ashes et The Devil in Me), des épisodes de qualité variable, suivie d’une histoire de loups-garous avec The Quarry. Leur réputation en matière de narration cinématographique et d’exploration interactive aux choix multiples est désormais bien établie.

Aujourd’hui, le studio anglais fait son grand retour avec son nouveau titre, The Casting of Frank Stone. Publié par Behaviour Interactive, il est disponible depuis le 3 septembre 2024 sur XBox Series X|S, PC et PlayStation 5. Il s’agit d’un jeu d’horreur qui nous plonge dans l’antre sordide d’un tueur en série, inspiré de l’univers de Dead by Daylight. Amateurs de frissons, nous étions impatients de découvrir cette sombre histoire qui semble réunir tous les ingrédients d’un bon film d’horreur. Mais que vaut réellement ce nouvel opus ?

Les échos du passé : un lourd héritage

The Casting of Frank Stone se joue à la troisième personne et se déroule dans la petite ville américaine de Cedar Hills, en Oregon. Bien plus qu’une simple histoire de tueur en série, le jeu alterne entre le passé et le présent, nous transportant à travers différentes époques. L’aventure débute en 1963 où l’on incarne Sam Green, un policier enquêtant sur la disparition d’un nourrisson, ce qui le mène à une ancienne aciérie, point de départ des péripéties à venir.

Une sinistre enquête démarre

En 1980, un groupe d’amis et de jeunes cinéastes amateurs décide de tourner un film d’horreur dans une aciérie abandonnée. Ils découvrent rapidement que cet endroit est lié à un célèbre tueur en série nommé Frank Stone. La réalisatrice, Linda, se lance sur les traces du passé, déterminée à dévoiler la vérité sur les incidents tragiques qui s’y sont déroulés et qui semblent encore hanter ce lieu.

En 2024, une jeune femme, nommée Madison, est invitée dans un manoir mystérieux. Là, elle rencontre une survivante des évènements des années 1980 et tente de percer les sombres secrets de la bâtisse. Bien que cela puisse paraître décousu, tous ces éléments s’imbriquent de façon ingénieuse, comme les pièces d’un puzzle.

Bienvenue à Cedar Hills, Oregon

Un gameplay fidèle à la recette originale

En ce qui concerne le gameplay, les mécaniques rappellent celles de Dark Pictures Anthology, tout en intégrant des éléments spécifiques à l’univers de Dead by Daylight, ce qui ravira les fans. Ceux-ci s’harmonisent d’ailleurs parfaitement avec le contexte du jeu et apportent une touche de nouveauté bienvenue.

Les choix narratifs, aux divers embranchements scénaristiques, sont multiples et bien construits. Chaque décision prise influence le déroulement de l’histoire et modifie le destin des personnages. Ainsi, chaque choix effectué ferme ou ouvre des chemins alternatifs, mais change aussi les relations des personnages entre eux. Renforcer ou défaire les liens peut mener à différentes fins, ce qui offre une grande rejouabilité au titre.

Des lieux mystérieux qui ne manquent pas de charme

L’exploration des décors permet de découvrir de nouveaux itinéraires, des objets à collectionner et des documents à inspecter. La faculté du pillard révèle l’emplacement de babioles cachées, tandis que les indices aident à résoudre des énigmes. Les phases de QTE (Quick Time Events) sont toujours présentes et font appel à nos réflexes pour réussir des actions spéciales à des moments décisifs ou pour sauver certains personnages. Leur impact varie, certaines ont des conséquences plus ou moins importantes en cas d’échec.

Une poupée pour le moins atypique !

Un inventaire sommaire, similaire à celui de The Devil in Me, permet principalement d’utiliser des objets tels qu’une clé pour déverrouiller une porte ou récupérer des pièces de rechange pour réparer un générateur. Rien de vraiment inédit de ce côté-là.

Toutefois, une nouvelle mécanique de jeu fait son apparition sous la forme de tests d’habiletés inspirés de Dead by Daylight. Ces tests nécessitent une réactivité immédiate et précise pour la réussite de certaines actions, comme démarrer un générateur pour rétablir l’électricité. Cela diversifie l’expérience vidéoludique et maintient l’intérêt du joueur.

La salle de montage, accessible une fois l’histoire principale terminée, permet de revenir à des moments précis sans avoir à tout rejouer. C’est idéal pour les collectionneurs de succès qui auraient manqué des collectibles, ainsi que pour ceux qui souhaitent changer leurs décisions et découvrir d’autres possibilités.

Il peut se jouer en solo ou en coopération locale entre amis (de 2 à 5 joueurs) en utilisant la même manette et en se la passant à tour de rôle, un principe déjà éprouvé, mais toujours aussi fun et convivial.

Une épopée surnaturelle aux multiples atouts

Une étrange découverte !

Les personnages sont au cœur de l’intrigue et leurs aventures s’entrelacent à travers différentes générations, créant une narration riche et immersive, signature du talent de Supermassive Games. Le titre joue sans cesse sur la temporalité, les événements d’une époque ayant des répercussions sur la suite, et cela fonctionne à merveille. Dès le prologue, l’histoire captive, mêlant habilement épouvante et surnaturel, nous happant dans un monde délicieusement glauque, avec quelques scènes gores dignes d’un bon film d’horreur.

L’exploration nous plonge dans des environnements variés et détaillés, en particulier la petite ville de Cedar Hills et l’ancienne aciérie. Les décors sont jolis, avec des effets de lumière, de brouillard et de flamme très réussis, qui contribuent grandement à l’ambiance immersive du titre. Des bâtiments abandonnés et sinistres aux forêts lugubres et mystérieuses, en passant par des rues désertes, on prend plaisir à parcourir ces endroits. La caméra suit les déplacements des personnages de manière globalement fluide, pour une expérience visuelle agréable.

L’intrigue et le suspense sont omniprésents, nous empêchant de lâcher la manette et nous incitant à poursuivre l’aventure jusqu’à sa conclusion. L’ambiance sombre et oppressante de certains lieux, renforcée par des bruitages minutieusement travaillés, nous plonge en immersion totale, ponctuée de quelques jumpscares. La bande originale, terriblement efficace, sublime cette expérience et constitue l’un des points forts du titre.

Une intrigue et des décors qui sont très réussis !

Enfin, la traduction intégrale en français est appréciable, avec des doublages de qualité et une transcription soignée des notes et documents disséminés dans le jeu, ce qui mérite d’être souligné.

Dans l’ombre de Frank Stone

Un rythme inégal, dommage

Malgré une histoire captivante, l’action est lente à démarrer et le protagoniste central tarde à apparaître, ce qui est dommage. Parmi les 14 chapitres qui composent l’œuvre, certains sont concis et les cinématiques peuvent quelquefois être plus longues que le temps de jeu lui-même. Un meilleur équilibre sur ce point aurait été souhaitable.

De plus, certains dialogues s’étirent inutilement en longueur à certains moments et manquent d’intérêt, ce qui nuit au rythme global du jeu. Ces passages auraient pu être raccourcis pour maintenir une dynamique plus soutenue et entretenir la curiosité du joueur.

Techniquement, bien qu’aucun bug ne soit survenu, on déplore des textures floues, voire baveuses, et des scintillements fréquents qui ternissent l’ensemble, surtout lors des cinématiques. Une finition supplémentaire aurait été nécessaire. Les personnages restent encore un peu raides dans leurs déplacements et leurs expressions faciales améliorées sont parfois inégales, surtout au niveau des regards vides, ce qui est dommage.

Des expressions faciales inégales !

Hélas, la peur n’est pas vraiment au rendez-vous, les véritables moments de stress et d’effroi, ainsi que les jumpscares, ne sont pas assez nombreux à notre goût. The Casting of Frank Stone s’oriente davantage vers l’épouvante que l’horreur, à l’exception des scènes de morts et de quelques séquences finales sanglantes, efficaces mais tardives.

Enfin, la durée de vie du jeu est relativement courte, environ 8 heures sont nécessaires pour terminer l’aventure principale une première fois. Cependant, grâce à sa grande rejouabilité, elle peut s’étendre jusqu’à 15 heures si l’on veut débloquer tous les contenus.

Testé sur Xbox Series X, code fourni par l’éditeur

Bilan

On a aimé :
  • L’histoire
  • La BO remarquable et immersive
  • Les clins d’oeil à l’univers de DBD
  • Les effets environnementaux (lumière, brouillard)
  • Les phases de QTE
  • La rejouabilité importante
  • Le fun de la coopération locale
  • La traduction intégrale en français
On n’a pas aimé :
  • L’action lente à démarrer
  • Les moments de peur trop peu nombreux
  • Les défauts de textures
  • Les dialogues qui parfois s’éternisent
  • La durée de vie assez courte
Dans la continuité de Dark Pictures Anthology

The Casting of Frank Stone nous plonge dans une histoire captivante et immersive grâce à un scénario solide, mêlant habilement épouvante et surnaturel. Les tests d’habileté et les éléments issus de Dead by Daylight apportent une bouffée d’air frais, le tout sublimé par un sound design et une bande originale remarquables. Malgré quelques écueils et des problèmes de textures, nous avons pris plaisir à démêler les fils de cette intrigue temporelle. Sans révolutionner le genre ni parvenir à égaler le cultissime Until Dawn, ce titre s’inscrit dans la lignée des œuvres précédentes de Supermassive Games. Leur prochain opus, Directive 8020, qui inaugurera la saison 2 de Dark Pictures Anthology, marquera-t-il un tournant décisif ? Seul l’avenir nous le dira.

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The Casting of Frank Stone

Genre : Survival Action

Editeur : Behaviour Interactif et Supermassive Games

Développeur : Behaviour Interactif et Supermassive Games

Date de sortie : 3 septembre 2024

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC Windows