Test - Vernal Edge - Tu vas la prendre dans la gueule, mon épée !

«La colère, ça fait vivre. Quand t’es plus en colère, t’es foutu !» , - 2 réaction(s)

Projet Kickstarter lancé en mai 2020, Vernal Edge est un metroidvania à l’ancienne en pixel art. Jusque là rien d’extraordinaire, cette catégorie se retrouve à la pelle sur ce type de plateforme et a priori rien ne pouvait nous donner une raison valable de lever un sourcil et de nous y intéresser plus que de raison. Cependant, le studio américain Hello Penguin Team, qui n’en est pas à son coup d’essai, nous avait alors fait la promesse pour le moins alléchante d’un système de combat riche librement inspiré d’un certain Devil May Cry, réputé justement pour la complexité de ses enchaînements au timing millimétré et ses “juggles” furieusement satisfaisants. Il n’en fallait pas plus pour titiller notre curiosité et nous lancer dans l’aventure aux côtés de la sémillante Vernal.

La Vengeance dans la peau

Nous sommes plongés immédiatement dans l’action, notre héroïne jouant la passagère clandestine pas vraiment discrète à bord d’un vaisseau volant, bourré de chevaliers à l’armure dorée à destination du royaume de Haricot (sic). Alors qu’elle vient de se faire débusquer et suite à quelques échanges de politesse bien sentis, une étrange tempête surgit et foudroie le navire. Vernal est alors éjectée et retombe sur un îlot flottant.

Maltraiter un mannequin d’entraînement commodément mis à notre disposition permet de nous faire une idée des possibilités de coups et mouvements particulièrement exhaustives de notre guerrière avant de nous lancer dans l’exploration de ce premier niveau inconnu.

Les ennemis de base sont plutôt faciles

Nous sommes rapidement confrontés à des éléments de décor permettant de nous accrocher pour sauter ensuite plus haut et plus loin, une porte fermée et des arcs électriques bloquant notre chemin. En faisant fonctionner nos méninges, nous débloquons rapidement cette situation et quelques combats plus tard, nous accédons à ce qui semble être un laboratoire abandonné.

Nous y faisons la connaissance de Chervil, robot volubile aux manières impeccables et en apprenons plus sur la présence de Vernal en ces lieux. Notre duo de fortune est en effet lié à un certain Asphodel, présenté comme un scientifique de génie aux méthodes aussi discutables que sa déontologie. Pour suivre ses rêves de gloire, de grandeur et de puissance, il n’a pas hésité à abandonner la mère de Vernal alors que cette dernière n’était encore qu’un bébé, ce qui nous permet d’appréhender la haine farouche qu’elle lui voue et la volonté de lui faire regretter toutes ces années de souffrance.

Rencontre avec Chervil

Ce premier acte d’introduction s’achève par la récupération d’un moyen de transport suite à la rencontre avec Alstroemeria, une mystérieuse jeune femme armée d’un imposant marteau, dont les liens évidents avec le paternel honni la placent immédiatement dans la position d’un adversaire de premier choix.

La Mort dans la peau

Nous constatons relativement vite que notre chère Vernal est du type bourrine-colérique et son tempérament impétueux et volcanique explose régulièrement, qu’elle soit bloquée au fin fond d’un donjon, lors de la rencontre avec des protagonistes importants, souvent présentés comme des rivaux ou simplement lors d’un échange un peu vif avec un marchand ou un personnage proposant une quête. “Bastooooon !” pourrait être la réponse presque universelle à chacune de ses problématiques, ce qui entraîne des situations et des dialogues souvent cocasses et savoureux. La localisation française est d’ailleurs superbement réalisée, les échanges excédent allègrement les quelques lignes stéréotypées que l’on peut généralement observer dans ce type de production et permettent de nous régaler de certaines “punchlines” de notre héroïne, toujours illustrées par sa frimousse… passablement énervée.

Un énervant petit voleur en armure

Mais Vernal peut se permettre cette attitude arrogante, parfois à la limite de la suffisance, car la bougresse en a sacrément sous le pied et les promesses pourtant ambitieuses de faire pleurer les démons sont parfaitement tenues. Trois boutons sont utilisés pour notre panel offensif, correspondant aux attaques à l’épée, d’impulsion et magiques. Les premières peuvent être enchaînées au sol ou en l’air mais également chargées afin de nous permettre de briser brièvement les boucliers adverses et de jongler ensuite avec les ennemis. Les secondes permettent de cibler un ennemi en particulier afin que les frappes d’impulsion suivantes nous rendent de la vie, la réserve associée se rechargeant principalement via des actions de combat basiques. Enfin les différents sorts puisent dans une barre spécifique qui se remplit automatiquement (et lentement) une fois vidée.

Vénère Vernal

Toutes ces attaques possèdent des variantes en fonction de la direction utilisée au moment de la pression du bouton, comme par exemple, l’attaque de base qui devient une glissade si l’on laisse la direction basse appuyée. Vous suivez toujours ? Ajoutons à cela une parade, un dash et un taunt et nous obtenons un gameplay de combat d’une richesse incroyable, servi par des animations simplement au top.

Il serait logique de penser que face à un tel arsenal, les ennemis ne pourraient être que de simples sacs de frappe, tout juste bons à jouer les figurants ayant perdu à la courte paille. Que nenni, car l’équilibrage est là aussi fort bien pensé. Les ennemis qui nous prennent généralement en embuscade, cloisonnant la zone de combat jusqu’à l’annihilation de l’un des deux camps, sont plutôt résistants. Et s’ils ne brillent pas forcément par leur variété (une quinzaine de types différents, répartis entre des démons et des chevaliers, plus les boss), ils bénéficient tous de plusieurs attaques qui peuvent nous prendre en défaut si l’on n’y prête pas attention. Raisonnablement faciles à gérer quand ils arrivent au compte-gouttes, la situation se complique lorsque chaque vague comporte plus de quatre adversaires et que chaque erreur d’appréciation ou d’inattention se paye au prix fort : souvent un bon tiers de notre barre de vie, parfois plus pour les boss. On fait moins la maline, maintenant !

Un boss avec plein d’attaques simultanées

Heureusement, chaque combat remporté de haute lutte et sauvegardé au point le plus proche n’est plus à refaire, car les ennemis ne réapparaissent pas. Jamais. Il n’y a néanmoins aucune inquiétude à avoir, car il n’y a pas de système d’expérience (les points de Vie, de Magie et de Souvenirs augmentent au fil des bonus trouvés) et l’argent récolté est amplement suffisant pour vider l’ensemble des magasins en approchant de la fin du jeu, même sans explorer plus que nécessaire.

La Mémoire dans la peau

Vernal est cependant bien loin d’être une fine lame. De son propre aveu, elle ne sait pas vraiment utiliser correctement son étrange épée, nommée Impulsion Mordante, elle tape juste avec. De plus, fait suffisamment rare pour ce type de jeu, notre bourrine préférée ne sait pas lire, ce qui pose un certain nombre de problèmes et d’interrogations. Heureusement, le monde de Haricot regorge de capsules mémorielles, vestiges de connaissances disséminées un peu partout ou achetables auprès de certains vendeurs dans l’une des deux villes de la région.

Un souvenir récupéré

C’est par ce biais que Vernal acquiert les compétences indispensables à l’avancée du scénario, mais aussi ses sorts (la bombe collante est un véritable bonheur) et de nombreux bonus passifs plus ou moins indispensables. Modification de certains coups, renvoi des projectiles, parade parfaite, nous nous rapprochons progressivement de la machine de guerre.

la madame va s’en prendre une

Mais ce serait aller un peu vite en besogne que d’en oublier d’autres tout aussi utiles comme ce radar qui dévoile la topographie de notre environnement immédiat, très pratique pour découvrir certains objets bonus cachés, ou cet autre, acquis après un combat pour le moins épique contre un marchand indélicat, qui indique à chaque niveau le nombre de collectibles restant à découvrir. Malheureusement, il est presque impossible de tous les activer en même temps, chacun d’entre eux demandant d’y bloquer un certain nombre de points de Souvenirs.

De la mémoire, il en faut également au joueur, car contrairement à la majorité des RPG ou autres jeux d’aventure, Vernal Edge nous offre très rapidement un monde à explorer sans aucune indication ou presque. Une dizaine de lieux sont accessibles dès le début du voyage, le double en fin de partie.

Précision et sang-froid requis

Il faut donc fureter un peu partout d’île en île pour trouver le chemin qui nous mène à la capacité spéciale qui nous permet d’aller plus loin dans un autre niveau et ainsi de suite. Du pur metroidvania sans filet. Les différents allers-retours ne sont pas tellement contraignants, car Vernal se déplace très rapidement. Petit bémol, la carte du monde en 3D rappelle avec force ce bon vieux Mode 7 de la Super NES ou les premières productions de la PlayStation et représente un clin d’œil nostalgique sympathique mais est, au final, très peu pratique à utiliser.

À la moitié du jeu environ, Vernal acquiert la capacité de rejoindre un monde parallèle, mi-technologique mi-psychédélique, sorte de carrefour des mondes bourré de pièges et d’épreuves de plateforme tordues, donnant accès à des niveaux jusqu’alors inaccessibles ainsi qu’à de nombreux raccourcis. Notre maîtrise des différentes capacités de notre héroïne devient primordiale pour avancer sans trop souffrir.

Ni sucre, ni café, chez Hello Penguin Studios

Le dernier donjon ainsi que le boss optionnel donnent pas mal de fil à retordre, le temps de maîtriser l’ensemble des surprises qu’ils nous réservent. Notons enfin que la liste des succès récompense les joueurs les plus assidus et curieux, très peu d’entre eux étant directement liés à la progression de l’aventure, et qu’un second run est requis, à moins de vouloir s’infliger d’entrée la difficulté “ultime” via un cheat code.

Test réalisé sur Xbox One et Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Le système de combat extrêmement complet
  • La localisation française sans accroc
  • La liberté d’exploration et ses récompenses
  • Certains casse-têtes et parcours bien relevés
On n’a pas aimé :
  • La carte du monde
  • Le bestiaire trop limité
Beaucoup moins bourrine qu’elle en a l’air

Derrière ses airs de sauvageonne mal embouchée et sa soif de vengeance aveugle, Vernal est un exemple de finesse et de grâce manette en main. Avec un minimum de pratique et pour peu que l’on y mette un peu du nôtre, nous incarnons une Dante virevoltante en 2D et en jupons (mais en acier, les jupons). Hello Penguin Team réussit ici son pari avec brio de nous proposer un metroidvania pas si “à l’ancienne” que cela, à la fois riche et complet, tout en se payant le luxe de faire un pied de nez à tous ces jeux actuels qui prennent le joueur par la main tout du long. En définitive, Vernal Edge prend le meilleur de la tradition et de la modernité pour nous offrir un plaisir résolument solitaire, mais absolument pas coupable.

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Vernal Edge

PEGI 12

Genre : Action RPG

Editeur : PID Games

Développeur : Hello Penguin Team

Date de sortie : 14 mars 2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch

2 reactions

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mosela

19 avr 2023 @ 04:26

Pour suivre ses rêves de gloire, de grandeur et de puissance, il n’a pas hésité à abandonner la mère de Vernal alors que cette dernière n’était encore qu’un bébé geometry dash subzero

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Sophia51

25 jui 2023 @ 05:07

Quel impact aura le jeu Vernal Edge sur le marché des metroidvania ? Est-ce que le studio Hello Penguin Team parviendra à créer un gameplay aussi captivant que celui de Devil May Cry ? Et que peut-on attendre de la sortie de monkey mart, le prochain projet du studio ?