Test - Curse of the Sea Rats - On n’est pas loin du naufrage.

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Petoons Studio est défini par ses fondateurs comme un incubateur de propriété intellectuelle transmédia. Ses équipes sont les pionniers du nouvel art du « Storyplaying », fusionnant jeux vidéo, séries d’animation et éducation. Après avoir sorti un party game sobrement nommé Petoons Party, le studio a lancé une campagne de financement participatif afin de développer Curse of the Sea Rats.

À l’instar des premiers longs métrages de Disney, ce metroidvania ambitieux propose des animations de personnages réalisées à la main. Rencontrera-t-il pour autant le même succès ou sombrera-t-il au fond des océans ?

Histoire de sorcière

En 1777, un vaisseau amiral de la marine britannique quitte les Caraïbes afin de regagner la Grande-Bretagne. Il croise la route de la sorcière pirate Flora l’Ardente. Cette dernière lance alors un sort aux occupants du navire et les transforme en rats. Le capitaine Benjamin Forgeron est alors contraint d’accoster sur l’île la plus proche. Pour une raison obscure, le fils du capitaine a été enlevé par la sorcière. Il se voit dès lors contraint de demander de l’aide aux prisonniers qu’il convoie vers les tribunaux britanniques.

Nous avons alors le choix parmi quatre personnages aux capacités et aux styles de combat bien différents. Une guerrière Shogun armée d’une lance, une Cheyenne vive et adepte des attaques à distance, un esclave de bonne constitution aux attaques lourdes et un colon américain armé d’un sabre plutôt équilibré. Chacun trouvera donc son bonheur grâce à ce casting généreux.

Un gameplay riche

Après avoir fait notre choix, un tutoriel vient présenter le gameplay. Nous apprenons rapidement à maîtriser le saut, les attaques sautées, hautes et basses ainsi que le combo permettant l’exécution d’une frappe plus puissante. Comme dans tout metroidvania qui se respecte, ces mouvements de base s’enrichissent au fil de l’aventure. Le double saut, le dash ou le méga-saut compléteront notre panoplie. Ces nouvelles capacités permettent également d’atteindre des zones qui jusque-là étaient inaccessibles.

Il n’en faut finalement pas plus pour obtenir une bonne recette. Les développeurs ont pourtant souhaité enrichir davantage le gameplay grâce à deux arbres de compétences propres à chaque héros. Lorsqu’un ennemi passe de vie à trépas, il laisse échapper un peu de magie et quelques piécettes. Une fois que nous avons récolté suffisamment de magie, nous pouvons débloquer de nouvelles capacités pour notre personnage. À nous de choisir s’il est préférable de privilégier ses aptitudes physiques ou magiques. La menue monnaie récoltée permet quant à elle de commercer afin d’acquérir des potions de soin et autres objets utiles à notre mission.

En effet, notre rat des mers est capable de pratiquer la magie à condition bien sûr d’avoir obtenu ces capacités via l’arbre de compétences. Cet aspect du gameplay a toute son importance car rapidement nos adversaires deviennent plus coriaces et si nous ne voulons pas finir en nourriture pour requin, il faut rapidement enrichir notre panel.

Lors de nos pérégrinations, nous croisons régulièrement la route d’un sorcier blanc nommé Wu Yun. C’est grâce à cette entité que nous pourrons développer nos arbres de compétences, changer de personnage, restaurer nos points de vie, mais également inviter jusqu’à trois amis à rejoindre notre aventure en mode co-op locale. Lorsque nous trépassons, nous reprenons notre quête au moment de notre dernière rencontre avec Wu Yun. Il nous faut alors regagner les lieux de notre mort pour y récupérer la magie durement récoltée que nous avons laissé échapper.

Toute cette générosité dans le gameplay rend vraiment agréable la progression et les inévitables allers-retours d’un point à l’autre de la carte. En changeant de personnage ou tout simplement en faisant évoluer notre héros favori, nous vivons différemment chaque phase de jeu. Quelle satisfaction de terrasser un colosse avec une boule de feu lorsqu’à notre dernière rencontre nous avions sué sang et eau pour en venir à bout avec notre petit sabre.

Enfin, nous retrouvons également la possibilité d’effectuer des voyages rapides grâce à des portails qu’il faut activer moyennant finance lors de leur découverte.

Une réalisation presque maîtrisée

Avec ses cinématiques et ses animations dessinées à la main, le titre affiche une direction artistique alléchante. Même si certains environnements 3D sont moins bien réussis que d’autres, leur diversité rompt toute monotonie.

Les niveaux sont organisés habilement afin de rendre l’aventure moins linéaire tout en dissimulant quelques secrets. Nous avons relevé également quelques easter eggs sympathiques, comme un Link et un Musclor moins chanceux que nous lors de l’exploration d’une ruine.

Même si les effets sonores et la bande originale ne sont pas les meilleurs que nous ayons entendus, ils restent cohérents avec l’esprit dessin animé des années 70.

Le bestiaire quant à lui est plus que généreux et chaque zone du jeu a son propre catalogue. Même si nous croisons à plusieurs reprises des “PiRats”, chacun d’entre eux dispose d’un visuel et d’un style de combat différent. Les boss pour leur part ne poseront pas vraiment de difficulté à condition de bien mémoriser leurs patterns.

Le navire prend l’eau, mon capitaine !

Malgré toute sa richesse, le titre nous a laissé un goût amer. D’abord à cause de son mode co-op qui ne nous a pas convaincu. La caméra suit le joueur le plus avancé dans le tableau. Les coéquipiers qui quittent la zone d’affichage ont trois secondes pour rattraper leur retard sinon la faucheuse passe. C’est d’autant plus compliqué à gérer lors des nombreux passages délicats entre deux plateformes, sans compter la difficulté de lecture avec quatre protagonistes et un premier plan parfois envahissant. Même s’il est possible de réanimer nos alliés, ils ne retrouvent qu’une faible fraction de leurs points de vie après une chute malencontreuse.

Le récit, bien que plaisant par sa réalisation, n’apporte que très peu d’élan à l’histoire. Mis à part savoir que l’otage a faim ou a envie de se soulager nous n’apprenons pas grand chose. C’est dommage de ne pas avoir développé plus cet aspect du soft alors qu’il est censé s’inspirer des longs-métrages de Disney.

Nous sommes restés sur notre faim en raison de la durée de vie

La gestion de la fin de l’aventure ne nous a pas convaincu non plus. Sans spoiler le peu de surprises du scénario, après avoir affronté pour la première fois Flora la sorcière, de nombreux obstacles entravent notre progression. Nous vous conseillons fortement d’accomplir toutes les tâches annexes avant cette rencontre si vous comptez atteindre le 100% sans que cela ne devienne laborieux.

Enfin nous sommes également restés sur notre faim en raison de la durée de vie. Le titre ne propose qu’une dizaine d’heures de jeu et guère plus d’une douzaine pour atteindre le 100%. L’absence de niveaux de difficulté supplémentaires n’engage pas non plus à la rejouabilité.

Un test dans le sang et les larmes

Une fois n’est pas coutume, nous tenions à vous faire part des conditions calamiteuses de ce test. La version fournie n’était pas stable et nous avons souffert de nombreux crashs. Pour parvenir aux douze heures de jeu effectives, il nous en aura fallu près du double en raison de la perte de notre progression entre deux plantages.

Le mode co-op souffrait également de plusieurs bugs, dont un plutôt cocasse qui rendait inefficaces les attaques de l’un de nos coéquipiers.

Bien que nous ayons encore constaté de rares plantages, le patch day one vient corriger la majorité de ces bugs. Il est dès lors préférable de ne pas pré-télécharger le jeu et d’attendre la date de sortie officielle pour en profiter dans les meilleures conditions.

Testé sur Xbox Series X (Optimisé)

Bilan

On a aimé :
  • La richesse du gameplay
  • La direction artistique
  • La coopération locale à deux
On n’a pas aimé :
  • La coopération locale à plus de deux
  • Le manque de profondeur de l’histoire
  • La construction de la fin de l’aventure
Les PiRats quittent le navire

Avec de nombreuses quêtes annexes, un gameplay riche, une coopération locale jusqu’à quatre joueurs et une direction artistique attrayante, Curse of the Sea Rats est sur le papier un titre bien sous tous rapports. Malheureusement, avec sa difficulté de lecture lors des parties à plusieurs, sa faible durée de vie et une fin d’aventure mal ficelée, le titre nous laisse un goût amer en bouche. Sans pour autant être un naufrage, le jeu est finalement un soufflé qui retombe bien rapidement.

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Curse of the Sea Rats

PEGI 7 Peur Violence

Genre : Aventure/Plates-Formes

Editeur : PQube

Développeur PETOONS Studio

Date de sortie 06/04/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch