Test - To Leave - Une expérience troublante

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Sorti initialement en avril 2018 sur PS4 et PC, To Leave est désormais disponible depuis le 9 septembre 2022 sur le store Xbox. Les développeurs de Freaky Creations nous proposent un jeu de plateforme au gameplay exigeant et au scénario torturé. Nous incarnons Harms, un maniaco-depressif qui n’accepte pas le suicide de son ami Stray et qui, en proi à des bouffées délirantes, projette l’illumination de l’humanité. Un thème peu abordé dans les jeux vidéo et encore moins dans un jeu de plateforme.

Plus de questions que de réponses

Bien que l’histoire de To Leave semble assez simple, le fait de se plonger dans l’esprit tortueux d’un drogué maniaco-dépressif laisse finalement de nombreuses questions sans réponse. Heureusement pour nous Harms tient un journal intime que nous pouvons consulter afin d’en apprendre un peu plus sur les raisons l’ayant conduit à élaborer son plan de fin du monde. Nous comprenons alors que notre ami Stray nous a quitté et que nous supportons trés mal son suicide. Nous décidons alors “d’illuminer l’humanité” en activant des sanctuaires accessibles depuis une porte spectrale. La encore difficile de savoir s’il s’agit de paranormal ou tout simplement de bouffées délirantes. Finalement le scénario de To Leave est aussi torturé que son personnage et chacun interprétera différemment les informations distillées au fil de l’aventure et lors de sa conclusion.

De plus, le jeu ne proposant pas de localisation française, il est indispensable de maîtriser l’anglais ou l’espagnol pour se plonger dans les méandres du scénario. Un obstacle supplémentaire qui risque de rebuter pas mal de joueurs. Cette absence de traduction est d’autant plus dommageable que c’est la lecture du journal intime de Harms qui donne toute sa profondeur à l’histoire.

Porte à porte

Côté gameplay, To Leave n’invente pas grand chose et s’inspire de jeux mobiles tels que Jetpack Joyride ou Flappy Bird. Notre porte interdimensionnelle fait donc office de moyen de locomotion. Lorsque l’on presse la touche A, la fenêtre prend de l’altitude, lorsque l’on relâche la touche, notre véhicule redescend. Tout réside donc dans la gestion subtile de l’ouverture et de la fermeture des gaz afin de progresser de tableau en tableau tout en évitant les obstacles. Notre porte ne peut atterrir que sur des blocs spécifiques qui permettent soit de passer d’un tableau à l’autre soit de valider un point de contrôle.

Un moyen de transport nécessite obligatoirement du carburant pour avancer. Sur le chemin nous collectons donc des âmes qui viennent remplir notre jauge de carburant. Attention toutefois à ne pas trop échouer en route car une fois le réservoir vide, la moindre erreur de parcours nous renvoie à la casse départ et nous oblige à reprendre depuis le premier tableau du niveau.

Même si cela peut paraître simple, les choses se compliquent rapidement lorsqu’il faut se faufiler dans un trou de souris avec notre porte ou lorsqu’il faut éviter un bloc mobile tout en gérant la latence à l’accélération. Malgré la possibilité d’accélérer l’ascension ou de freiner la chute en pressant la touche RT, certains passages nécessitent une maîtrise parfaite de notre bolide. C’est en cela que To Leave peut être qualifié de jeu exigeant. Cette difficulté est d’autant plus déconcertante qu’elle est relativement mal dosée. La première moitié de l’aventure est une ballade de santé alors que la deuxième met nos nerfs à rude épreuve sans aucune transition.

Intéressant mais perfectible

La direction artistique très colorée tranche avec la noirceur du scénario. Ce qui finalement illustre plutôt bien le caractère psychotique des bouffées délirantes de Harms. La bande son quant à elle reste cohérente avec le thème général du jeu et oscille entre ambiance angoissante et circonvolution psychédélique.

Cependant un bug très agaçant trouble cette ambiance sonore. A chaque lancement de partie et occasionnellement après un respawn, le volume sonore se cale par défaut à 0. Il faut alors passer par le menu pause pour remonter le volume audio. Nous avons rencontré ce bug aussi bien sur Xbox series X que sur Xbox series S. Espérons que ce problème de portage soit résolu par un patch.

Ce qui pourrait également être préjudiciable au titre, c’est son placement tarifaire à 19,90€ (hors promotion). Le titre n’offre pas plus de 3 heures de jeu et ne propose aucune rejouabilité même pour les chasseurs de succès puisqu’ils sont liés à la progression et sont tous validés une fois l’histoire achevée. Difficile dans ces conditions de faire face aux jeux concurrents dans cette fourchette de prix.

Testé sur Xbox Series X et S.

Bilan

On a aimé :
  • L’originalité du thème traité
On n’a pas aimé :
  • L’absence de localisation française
  • Le bug de volume sonore plus qu’agaçant
  • La difficulté mal dosée
Expérience tourmentée

Malgré le parti pris des développeurs d’aborder un thème qui sort de l’ordinaire, To Leave ne nous a pas laissé un souvenir impérissable. Hormis un bug sonore agaçant, le titre s’offre pourtant une belle réalisation. Cependant sa difficulté mal dosée, sa faible durée de vie et son absence de rejouabilité ne lui permettent pas de convaincre. De plus son placement tarifaire ne l’aidera probablement pas à trouver son public.

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To Leave

PEGI 16 Drogue Peur Violence

Genre : Aventure/Plates-Formes

Editeur : Reddeer Games

Développeur Freaky Creations

Date de sortie 09/09/2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows