Il était une fois, dans une forêt pixellisée, une araignée de bon aloi rêvant d’un compagnon pour danser. Virevoltant de feuille en branche, libre comme l’air, elle y fît la rencontre d’un octopode fringuant, pas peu fier. La parade nuptiale initiée, sur une toile enchantée, ces amoureux transis s’entendirent sans mépris. Quelle ne fût pas leur misère, lorsque de derrière les fougères, surgit un imposant volatile, en ce corbeau bien vil. Entre ses serres le beau mâle il saisit, laissant seule et malheureuse, la femelle toute “ choupi ”. Prenant son courage à huit pattes, la mignonne arachnide, le cœur larmoyant et vide, s’élança à la hâte. Son doux aimé allait-elle pouvoir retrouver, ou cette idylle était-elle déjà condamnée ? Rapidement vous le découvrirez.
Un jeu pour les enfants ?
Suite à cette tentative maladroite de votre serviteur de retranscrire le fond quelque peu enchanteur et poétique du titre, entrons dans le vif du sujet. Webbed est un jeu de plate-forme et de réflexion en vue 2D, où nous incarnons une petite araignée qui part à la recherche de son compagnon. Nous allons devoir tisser de nombreux fils et toiles, qui nous permettront à la fois de créer un pont au-dessus d’un gouffre, ou de soulever une pierre bloquant un passage. La physique de ces fils de soie est plutôt bien retranscrite, et paraît même plutôt réaliste, même si nous pouvons les détruire en tirant dessus au laser.
Nous passons ainsi du sommet des arbres à quelques flaques d’eau, ou du sol boueux d’une fourmilière aux arbres fleuris proche d’un essaim d’abeilles. Le rendu en pixel art est plutôt bon concernant les divers protagonistes, mais plus sommaire concernant les décors. L’environnement est agréable à traverser, même s’il reste relativement vide, abstraction faite de la fourmilière, plus peuplée.
C’est d’autant plus regrettable que le titre est assez facile et ne contient aucun combat. En fait, le cœur du gameplay est principalement basé sur quelques énigmes parsemées ici et là, sur le tissage de nos toiles, et sur le fait de devoir dénicher des collectibles, peu nombreux. C’est assez chiche en contenu, quelques heures suffiront pour en voir le dénouement.
1001 pattes
Afin de retrouver notre bien-aimé, nous devons alors convaincre les différentes colonies d’insectes de nous apporter leur aide. Le titre est ainsi découpé en quatres parties, chacune étant plus ou moins orientée vers une typologie de gameplay en particulier.
La fourmilière labyrinthique mettra notre réflexion et notre logique à rude épreuve. Il y sera notamment sujet de remettre sur rail cette “ mecha-fourmi “, en retrouvant les pièces manquantes et en l’alimentant en carburant. C’est la partie sans doute la plus compliquée du titre, non pas à cause de la difficulté des énigmes, mais parce que l’ensemble n’est pas totalement clair. Dès lors que l’on apprend à se repérer dans le labyrinthe, ça file tranquille. Il nous faudra principalement replacer des engrenages dans des mécanismes, en les hissant avec nos toiles. Il y aura bien quelques obstacles à éviter, mais rien d’insurmontable.
La partie forestière quant à elle, nous fera expérimenter notre dextérité. En effet, dans cette zone nous retrouvons ce qui fait habituellement le sel de tout jeu de plateforme : des sauts à bien gérer, en planant parfois avec une feuille d’arbre, et des ronces mortelles à éviter. Encore ici, nos fils tissés sont d’un grand secours. Nous pouvons soit nous balancer à leur extrémité afin de monter au sein d’un arbre, ou encore créer des toiles entre deux branches éloignées pour en faire un chemin de traverse. À l’issue de cette épreuve, nul doute que les abeilles nous proposeront un marché, en échange de pollen récolté sur le trajet.
La section marécageuse sera l’occasion de synthétiser les mécaniques des deux autres biomes. Le sol boueux et glissant ne pouvant pas servir de support à nos fils, il conviendra de faire preuve d’agilité et d’imagination pour gravir cette montagne de gadoue. Après quelques flaques d’eau et un monte charge peu évident à faire fonctionner, les scarabées joindront votre armée.
Enfin, la zone finale dont nous garderons le secret, dénote de par son ambiance globale, des trois autres environnements. Un peu plus onirique et mystérieuse, elle permet de clôturer une aventure sympathique, à la fois courte mais suffisante.
Des quêtes annexes sans grand intérêt
Webbed propose comme de nombreux autres titres quelques quêtes annexes, malheureusement sans grand intérêt. Il est par exemple possible de danser avec chacune des espèces du jeu, ce qui sera récompensé par un succès.
Quelques collectibles sont également à dénicher dans les différentes zones. Leur présence est d’ailleurs indiquée sur la carte et nous pouvons savoir exactement le type et le nombre d’objets manquants par niveau par la simple consultation de celle-ci. Les fourmis nous demanderont de retrouver leurs larves dans des endroits secrets, les abeilles nous sommeront de récolter du pollen pour aider leur reine. Nous aurons également le plaisir sadique d’emprisonner des mouches dans nos toiles afin de les dévorer ou de partir à la recherche des bébés de l’araignée-loup.
Compléter ces missions nous récompense par des apparences pour notre arachnide, ou des couvre-chefs. Nous pouvons ainsi affubler notre araignée commune d’un chapeau d’infirmière ou d’une couronne, ou encore lui donner l’apparence de la terrible veuve noire. Nous notons également la présence d’un mini-jeu de skateboard, assez anecdotique, où l’on nous demande de récolter des lettres pour former le titre du jeu, comme dans Tony Hawk’s Pro Skater à l’époque, mais sans le fun. Dommage !
Enfin, l’OST du jeu est de bonne facture Elle contient quelques sonorités enivrantes, d’autres sont même plutôt entraînantes, mais nous en faisons vite le tour. Il n’y a qu’un à deux morceaux par biome, entrecoupés de quelques notes créées par nos pas sur les toiles. Leur nombre peu élevé nous a malheureusement déçu tant ces compositions sont qualitatives.
Testé sur Xbox Series X.