L’argent plus fort que le bon sens et la morale ? Les scalpers en on fait leur fonds de commerce avec la pénurie de Xbox Series X et PS5. La pandémie les y a bien aidés et ils ne sont pas près de s’arrêter. Pire encore, ceux-ci ne se cachent plus et s’affichent dans les grands médias US.
Un business très lucratif
Avec la sortie de la Xbox Series X et de la PlayStation 5 en novembre 2020, le phénomène du scalping s’est fortement intensifié depuis un an. Une pratique qui ne cesse de voir son intérêt augmenté auprès des scalpers qui voudront certainement continuer à se remplir les poches tout au long de cette année encore.
Mais au fait le scalping, qu’est-ce que c’est ? Pour résumer simplement, cette technique consiste à acheter un, voire plusieurs produits pour ensuite les revendre à des prix nettement supérieurs à ceux que vous pourriez voir affichés dans le commerce. Il s’agit tout simplement de spéculation sur un gain futur lié à une pénurie sur le marché.
Une situation extrêmement pesante pour la population britannique qui a déjà sollicité le gouvernement à de nombreuses reprises pour endiguer cette pratique alors que certains n’ont pas pu offrir de Xbox Series X ou de PS5 à leurs enfants pour Noël.
Sur le terrain, ces revendications n’ont pas été suivies de résultats concrets jusqu’à maintenant, mais l’espoir n’est pas perdu pour autant. Bien évidemment, la pandémie actuelle est un des facteurs importants ayant conduit à cette conjoncture puisque la pénurie de composants perdure également.
Quoi qu’il en soit, cette situation ne semble absolument pas déranger Jack Bayliss, jeune scalper de 24 ans, propriétaire du site Aftermarket Arbitrage qui utilise un logiciel pour suivre les stocks des détaillants et ainsi prévenir ses « clients » sur la disponibilité des consoles. Un service que Jack Bayliss facture à hauteur de 30 livres par mois, soit environ 35 euros.
Loin de se cacher, il a expliqué ses motivations et son état d’esprit au micro de Sky news.
Oui, certaines familles vont devoir payer 100 £ de plus, mais ce à quoi on ne pense pas, ce sont nos membres qui possèdent 30 consoles et qui gagnent 100 £ sur chacune d’elles. Ils gagnent un bon mois de salaire en seulement quelques jours.
Celui-ci explique qu’il a commencé ce business avec des sneakers. Il explique s’être tout simplement adapté lorsqu’il a constaté une pénurie et un problème entre l’offre et la demande afin d’en tirer parti.
Si vous regardez le marché boursier, au moment où vous voyez une opportunité d’arbitrage, où quelqu’un pense qu’un actif est sous-évalué, les traders vont sauter dessus et en profiter. C’est exactement ce que nous faisons.
Le jeune scalper ajoute qu’il ne s’agit ici que de capitalisme et qu’il suffit de jeter un œil à la chaîne d’approvisionnement pour voir que tout le monde ajoute de la valeur quelque part. Jack Bayliss se dit d’ailleurs « très en phase avec sa boussole morale en tant que personne », mais dérangé lorsqu’on lui dit que son entreprise empêche des familles de s’offrir une console de jeu.
Il dit se rendre compte du revers de la médaille et de la façon dont le public et les médias voient les scalpers. Cela ne semble pourtant pas lui poser beaucoup de problèmes moraux, d’autant plus pour des produits de ce genre.
Pour moi, posséder la PS5 ou une Xbox n’est pas une nécessité, c’est un luxe, on est d’accord ? Si vous pouvez vous permettre de dépenser 450 £, dépenser les 100 £ supplémentaires devrait être assez marginal si vous avez assez d’argent à balancer pour ça.
Selon lui, certains utilisateurs de son service ont pu éponger leurs dettes en revendant leurs consoles plus chères ensuite.
De plus en plus de voix s’élèvent
Voulant impérativement mettre fin à cette habitude nuisible pour les différentes enseignes comme pour les consommateurs, le député Douglas Chapman a demandé que cette pratique soit interdite de la même manière que la vente de billets, recevant par la même occasion le soutien de ses collègues députés.
Outre sa prise de parole, Douglas Chapman a également écrit à Nadine Dorries, secrétaire d’État au numérique, pour demander au gouvernement de reconsidérer l’interdiction d’utilisation de robots automatisés conçus pour acheter en grande quantité des biens destinés à la revente.
Le gouvernement de Sa Majesté a pour sa part ouvert des discussions avec les associations professionnelles pour s’assurer que les consommateurs soient protégés contre les achats de gros, cela dans le même principe que l’interdiction d’achats automatisés de billets pour les différents événements du pays. Il y a quelques semaines, le gouvernement américain avait entreprit des démarches similaires.
Le jeune scalper n’est pourtant pas inquiet puisqu’il n’utilise pas de bot pour récupérer en masse ses consoles.
S’il y avait une législation à ce sujet, cela me profiterait puisque ces quelques personnes qui utilisent encore des bots et sécurisent des consoles en masse ne pourraient plus le faire. Mais je ne pense pas que cela se produira. Je ne pense pas que ce soit faisable.