Cela fait maintenant plusieurs mois que l’industrie vidéoludique est touchée de plein fouet par une crise sans précédent, mettant en avant des pratiques professionnelles « toxiques » (harcèlement, misogynie, pressions…), pour reprendre la formule employée par les salariés du groupe Ubisoft.
Une industrie solidaire
Plus récemment encore, plus de 2600 employés du groupe Activision-Blizzard ont adressé une lettre ouverte à leur direction après la mise en examen du groupe le 20 juillet dernier pour des affaires de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail. En solidarité du mouvement naissant au cœur du studio publiant notamment la saga Call of Duty, plus de 500 anciens et actuels membres du personnel d’Ubisoft ont à leur tour adressé une lettre ouverte à leur PDG, Yves Guillemot.
La lettre intégrale des employés d’Ubisoft est à retrouver sur le compte Twitter du journaliste Stephen Totilo.
Here's the letter in full. It doesn't just stand with AB workers, doesn't just criticize Ubisoft bosses. It calls for industry-wide action and change, with publishers and developers getting involved. pic.twitter.com/WMNmRHjrq0
— Stephen Totilo (@stephentotilo) July 28, 2021
Ce dernier a répondu à ses équipes dans un courriel interne qu’ont pu se procurer nos confrères américains du site GamesIndustry.biz. Dans celui-ci, Yves Guillemot précise que la compagnie « a effectué des progrès significatifs au cours de l’année passée » et confirme la position du groupe dans le fait de « traiter sérieusement les problèmes soulevés » au cours du troisième trimestre 2021.
Pas suffisant pour les salariés du groupe qui estiment, dans une ultime réponse, que « la majorité des demandes ont été écartées tandis que peu ont été traitées ». Malgré la mise en place d’outils de signalements anonymes et de nouvelles dispositions internes pour contrer le harcèlement, les plaignants souhaitent voir plus loin et placer Ubisoft « au premier plan de la construction d’un avenir meilleur pour l’industrie vidéoludique ».
L’industrie vidéoludique, après plus de 40 années d’existence, s’empare de sujets parfois occultés qui touchent toute la société et auxquels elle n’échappe pas non plus malheureusement. Le combat que mènent ces salariés d’Ubisoft ou d’Activision-Blizzard sera probablement long mais la solidarité naissante au cœur de l’industrie laisse entrevoir des jours qui, espérons-le, seront bénéfiques à la construction de cet « avenir meilleur »".
