Test - Football Manager 2021 - Le coach est sur la sellette

«Qui c’est les plus forts, évidemment c’est les Verts» , - 0 réaction(s)

La relation entre Sega et Microsoft aura beaucoup fait jaser cette année. Sur fond d’un éventuel rachat d’un studio japonais par le géant américain, de nombreux membres de la communauté Xbox rêvent secrètement que la firme du hérisson bleu aux crampons rouges soit l’heureuse élue. Chaque passe entre Sega et Microsoft fut accompagnée de rumeurs et d’enflammades sur les réseaux sociaux. Récemment, l’exclusivité du dernier Yakuza sur les Xbox Series X|S ou le tweet sybillin de Aaron Greenberg sur Sonic n’ont pas sifflé la fin de cette mascarade. Pire, le retour surprenant de Football Manager 2021 sur les consoles Xbox, après 13 années d’absence et un épisode sorti sur 360, ravive l’annonce d’un transfert du Pibe de Oro du jeu vidéo japonais chez les Verts. Il faut dire que l’argent coule à flot dans le club de Microsoft et qu’une équipe de rêve est en train d’être montée de toute pièce depuis quelques années. En attendant de voir si le MSG de Phil Spencer gagne un jour la Coupe des Constructeurs, occupons-nous de tester cette version de Football Manager sur One X et Series X.

“J’ai pas TOUCHé !”

Une présentation rapide est disponible pour les néophytes

L’annonce d’un nouvel épisode de Football Manager, développé par le studio Sports Interactive, sur les consoles Xbox est un petit événement pour les accros du ballon rond et de ses coulisses. La possibilité de mater des tableaux de statistiques via sa console de dernière génération sur un écran OLED de 70 pouces n’a pas de prix et ce n’est pas tous les jours qu’on peut exercer ses véritables talents de coach et directeur sportif. Malheureusement, la hype est descendue de plusieurs crans quand les développeurs ont confirmé que la Xbox Edition de Football Manager se basait sur la version TOUCH du jeu et non la version classique présente sur PC qui demeure la référence. Mais rassurez-vous, nous avons évité de justesse la version mobile...

La communication est le secteur sacrifié

La volonté des créateurs est donc de proposer une version épurée de leur simulation pour garantir des parties plus courtes et adaptées à la consommation de jeu vidéo sur canapé. Les sacrifices concernent principalement la partie communication du manager, beaucoup plus poussée sur PC, un moindre choix dans les options tactiques et une base de données ramenée à 25 000 joueurs au lieu de 500 000. La version TOUCH conserve néanmoins l’essentiel des atouts qui font la renommée de la franchise, notamment sa célèbre base de données d’une qualité remarquable et reconnue par le monde du football professionnel, la gestion des entraînements, de la tactique et des transferts, ainsi que la visualisation des matchs en “3D”.

Le premier choix crucial : costard ou survêt ?

Dès le lancement du jeu, nous sommes amenés à créer le successeur de Klopp ou Guardiola. La personnalisation est assez poussée et offre de nombreuses possibilités jusqu’à la tenue vestimentaire. Un conseil à retenir afin d’éviter de passer pour un clown sur le bord du terrain : ne pas cocher “les couleurs du club” pour le choix des coloris.

Un grand choix de nations pour votre carrière

Une fois la création de notre avatar terminée, il est temps de sélectionner sa future destination … et les suivantes. En effet, le titre peut gérer jusqu’à 5 nations au maximum pour une carrière sur les Xbox One et jusqu’à 10 nations sur les Series. C’est-à-dire que nous pourrons éventuellement devenir manager pour un club pro issu d’une de ces nations lors de notre carrière. Il est donc indispensable quand on commence une partie de planifier les éventuelles destinations qui nous intéresseraient. C’est un moindre mal sachant que ce choix limité de nations “jouables” ne concerne pas la base de données. Ainsi nous pourrons toujours recruter un illustre inconnu du championnat indonésien ou tout autre championnat non sélectionné.

FM est aussi une encyclopédie du football

Pour une première carrière, nous jetons notre dévolu sur le Losc et la Ligue 1, un choix d’autant plus pertinent que Football Manager jouit des droits officiels des épreuves françaises. C’est un réel bonheur de profiter des vrais logos des clubs et photos des joueurs, ainsi que des sponsors traditionnels sur les panneaux publicitaires lors des matchs. L’immersion n’en est que plus renforcée. Le contraste est d’ailleurs frappant avec certains championnats majeurs dont la licence est manquante, tels la Liga espagnole ou la Premier League, qui perdent en intérêt. C’est un problème récurrent pour les jeux de football, même chez les mastodontes FIFA et PES, qui n’est pas prêt de s’arranger.

Une ergonomie loin d’être à la hauteur

La VAR est de la partie

Très rapidement, nous sommes confrontés à ce que nous craignions le plus pour l’adaptation sur console de salon d’un jeu de gestion comme Football Manager : la maniabilité à la manette sera au mieux un apprentissage douloureux, au pire rédhibitoire pour la majorité d’entre vous. Il était impossible de rivaliser avec l’ergonomie d’un écran tactile ou du combo clavier-souris. Cependant le plus incompréhensible est l’impossibilité pour le moment de profiter du confort de ces derniers pour le jeu alors que les consoles de Microsoft sont compatibles avec leur utilisation. Espérons qu’une mise à jour du titre actionne la prise en charge de ces accessoires.

Un peu d’humour dans ce monde de brutes

Via la manette, nous avons le choix entre deux styles de navigation, mais aucun n’est optimal. Le premier consiste à passer de bloc “d’informations” en bloc à l’aide du stick gauche et d’interagir dans ces derniers avec la croix directionnelle. C’est la solution par défaut et malheureusement la plus laborieuse, voire catastrophique. La seconde, que nous vous conseillons fortement (un click sur LS permet de passer d’une configuration à l’autre), émule simplement le pointeur d’une souris. Pour une meilleure précision, le pointeur accélère progressivement son déplacement. On est très loin d’être pleinement satisfait à cause de la lenteur, mais les plus persistants arriveront à s’habituer à cette dernière configuration. D’autant plus que les gâchettes et les boutons de tranche offrent des raccourcis bienvenus et pratiques.

La magie du jeu fonctionne toujours

La tactique, élément essentiel pour gagner

Si on arrive à passer outre ce défaut de maniabilité, il y a de fortes chances de tomber dans le piège tendu par ce type de jeu. Football Manager est un trou noir temporel. On enchaîne les tableaux de statistiques, on recherche les perles rares pour renforcer son équipe lors du prochain mercato, on analyse les forces et faiblesses des futurs adversaires, on peaufine sa tactique et on câline ses joueurs lors des entraînements. Même en version TOUCH, les options sont pléthoriques et nous pouvons actionner de très nombreux leviers pour améliorer son équipe et obtenir les meilleurs résultats possibles.

Le moteur 3D date d’une autre époque

Puis vient le jour du match. Nous pouvons retoucher la composition de l’équipe et donner les dernières consignes aux joueurs. Le coup d’envoi lancé, l’option par défaut est de suivre les meilleures actions via une caméra 3D éloignée du terrain. Le reste du temps, un simple bandeau textuel affiche le déroulement des actions. Les néophytes de la franchise seront désagréablement surpris par la qualité graphique digne de la première Xbox. Football Manager n’est pas là pour épater la galerie, il va à l’essentiel, c’est-à-dire aux conséquences abruptes de vos actes et choix. L’ambiance “3D” est un plus, contentez-vous de ça, messieurs-dames.

La vue 2D facilite l’analyse tactique

Le pire, c’est que ça marche ! On se prend au jeu, on souffre face aux attaques adverses, on crie de rage quand la VAR refuse un penalty ou on exulte lors d’un but de notre ailier gauche d’une volée en dehors de la surface. Les interactions pendant le match sont bien entendu possibles et on réagit rapidement, en mettant sur pause le match, pour réajuster sa tactique ou remplacer un joueur fatigué ou à côté de ses pompes. Bref, on vit réellement les matchs, et c’est le plus important. Notez qu’on peut également choisir une vue 2D de haut où les joueurs sont simplement représentés par des ronds numérotés. Si cette vue peut faire sourire au premier abord, elle est toutefois très efficace pour les férus de tactique qui visualisent rapidement l’ensemble du champ de bataille et les mouvements des troupes.

Une technique à améliorer

La base de données est LE point fort du titre

Reste encore des défauts surprenants, surtout sur la version Series X. Il n’est pas rare de subir des temps de chargement non négligeables quand on passe au jour suivant. Si les possesseurs d’une console One ne seront pas surpris, les nouveaux bourgeois qui possèdent le dernier joyau de Microsoft ne s’en remettront pas et se demanderont comment un jeu de “tableaux” peut avoir des temps de chargement plus élevés qu’un open world AAA. La déception est grande même si ces désagréments ne détruisent pas l’expérience de jeu vu le tempo du titre.

Quelques bugs seront à corriger, notamment certains clics qui ne fonctionnent pas dans la configuration “souris émulé” alors qu’ils réagissent parfaitement dans l’autre configuration. Pour être transparent jusqu’au bout, un seul crash est intervenu lors de nos sessions. Des soucis techniques que différentes mises à jour devraient régler assez facilement.

Enfin, le titre propose également un mode de jeu “Challenge” où il faudra réussir des défis mal embarqués, tels un désastre financier, une avalanche de blessures ou un vestiaire gangréné. Différents modes multijoueur, que nous n’avons pas pu tester, sont aussi de la partie. Un mode “Fantasy Draft” permet de jouer une coupe jusqu’à 32 participants ou un championnat unique jusqu’à 20, à moins que vous ne préfériez le “Face à face” ou la “Carrière en ligne”. Les plus créatifs pourront créer un club de A à Z.

Le coin des chasseurs : Football Manager 2021 propose … 94 succès pour 1000G. L’immense majorité concerne des situations bien particulières, telles des périodes d’invincibilité, des joueurs sélectionnés en équipe nationale, des montées de division, des transferts réussis, etc. Autant dire qu’il faudra un temps monstrueux à lui consacrer pour obtenir la totalité des points.

Bilan

On a aimé :
  • Une base de données incroyable pour les amoureux du foot
  • Les licences officielles de certaines ligues dont les françaises
  • Un mode carrière passionnant
  • Une immersion qui fonctionne vraiment
On n’a pas aimé :
  • Une ergonomie à la manette très loin d’être optimale
  • La version proposée du titre n’est pas celle de référence
  • L’absence de certaines licences officielles majeures
  • Des temps de chargement longuets même sur Series X
  • Un moteur 3D des matchs qui a fait son temps
L’essentiel, c’est les 3 points

Nous demeurons malheureusement perplexes au moment de juger ce Football Manager 2021 Xbox Edition. La référence des jeux de management de football est présente sur PC où elle règne en maître dans son plus bel écrin, mais également en version TOUCH sur Nintendo Switch et tablettes IPAD où cette vision épurée du jeu s’adapte parfaitement à la mobilité et la simplicité d’usage de ces matériels. Ainsi le public visé ici ne concerne quasiment que ceux qui possèdent uniquement une console Xbox et ces derniers bénéficient en retour d’une version à l’ergonomie chaotique accompagnée de certains défauts techniques qui n’existent pas sur les autres supports. Reste que si vous n’avez pas le choix pour profiter de Football Manager, cette édition Xbox remplit aisément le contrat minimum et vous fera perdre inévitablement la notion du temps, bien installé dans le fond du canapé, signe qu’elle demeure une grande simulation.

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Football Manager 2021

Genre : Gestion

Éditeur : SEGA

Développeur : SEGA

Date de sortie : 24/11/2020

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PC Windows, Nintendo Switch