Développé par le petit studio Lightning Rod Games, A Fold Apart est un puzzle-game qui explore les hauts et les bas d’une relation à distance, dans un monde en papier. Depuis 2017, le titre enchaîne les distinctions dans de nombreux événements tels que l’Ubisoft Indie Series ou plus récemment l’Indie Mega Booth 2020. Mais que vaut cet indé manette en main ? C’est ce que nous allons vous montrer dans ce test.
Amour, doute et solitude
A Fold Apart nous raconte l’histoire d’un jeune couple confronté à une relation à distance. Petite parenthèse, le jeu nous permet de choisir parmi quatre couples, deux hétérosexuels et deux homosexuels. Cela n’a pas de réelle incidence sur le scénario, mais on apprécie l’effort pour que le joueur puisse s’identifier le plus possible à ces deux personnages.
Alors que l’un enseigne à la campagne, l’autre doit se rendre en ville pour travailler sur la construction d’un bâtiment dans le cadre de son métier d’architecte. Cette mission est longue et oblige les deux tourtereaux à vivre à distance jusqu’à la fin du chantier.
Il s’agit d’une histoire simple, mais pourtant fréquente pour de nombreux couples dans la vie réelle. Il devient ainsi assez facile de s’identifier aux personnages et de s’imaginer à leur place. De plus, le titre parvient à nous toucher en montrant toutes les difficultés qui se dressent lors d’une relation à distance.
Pour cela, on a des séquences où les deux amoureux échangent par SMS et se racontent leurs journées, se font des compliments, se disent qu’ils s’aiment et combien ils se manquent. C’est certes un peu niais et un peu fleur bleue par moment, mais pourtant tellement naturel et finalement, c’est aussi ça l’amour.
Mais s’envoyer des messages ne remplacera jamais une présence physique, et les doutes, incompréhensions et difficultés liés à la distance apparaissent vite. Les deux personnages se retrouvent ainsi confrontés à de nombreuses émotions : jalousie, colère, tristesse ou encore solitude.
Si la narration du jeu parvient si bien à nous retranscrire les émotions du couple et à nous y identifier, c’est aussi grâce à son utilisation de la musique et ses visuels sur lesquels nous reviendrons plus tard.
Il faut se plier en quatre pour avancer
Côté gameplay, A Fold Apart nous propose d’évoluer dans des décors posés sur des feuilles de dessin. On peut uniquement déplacer son personnage à droite ou à gauche et escalader les surfaces d’un bloc de hauteur maximum.
Là où le titre trouve son originalité, c’est que pour progresser dans les niveaux, il faut plier le décor. En effet, comme il s’agit de feuilles de papier, on peut les plier dans toutes les directions (seulement gauche ou droite au début). On peut également retourner la feuille pour utiliser le décor qui se trouve au verso ou encore effectuer une rotation de celle-ci pour jouer avec la gravité. Enfin, certains casse-têtes requièrent l’utilisation de blocs qu’il faudra bien placer pour accéder à des zones trop hautes pour notre personnage.
Ces possibilités ne sont pas toutes disponibles dès le début et interviennent à mesure que l’on avance dans le jeu et que les énigmes gagnent en difficulté. C’est agréable puisque ça permet au jeu de constamment renouveler son gameplay avec de nouvelles options.
Enfin, pas de risque de rester bloqué, le jeu permet de demander des indices qui nous indiquent étape par étape quoi faire pour résoudre le puzzle. Un bon point qui permettra à tout le monde de profiter du jeu et d’atteindre la fin même si celui-ci n’est pas très compliqué.
Une parfaite harmonie
Comme nous vous le disions plus haut, la musique et les visuels du jeu subliment à merveille le scénario pour nous transmettre les émotions ressenties par les amoureux.
La bande-son est composée par Riley Koenig et propose des mélodies jouées au piano qui parviennent avec brio à restituer les émotions par lesquelles passe le couple.On ressent bien la différence avec les sentiments positifs lors des discussions par SMS et les négatives comme le doute et la colère lors des remises en question des personnages.
Les visuels ne sont pas en reste, avec des décors très jolis dans un style graphique en 3D avec une esthétique “papier”. Les environnements sont détaillés et là aussi la dualité entre les sentiments est bien représentée avec des oppositions de couleurs vives/sombres ou encore des objets comme les arbres vivants/morts.
Le sujet est maîtrisé et si dans certains cas ces éléments ne servent que d’habillage, ici, ils apportent une vraie valeur ajoutée à l’histoire et aux émotions que cette dernière cherche à susciter chez le joueur.
Le coin des chasseurs : A Fold Apart propose dix succès pour un total de 1000G. Ils ne présentent pas de réelles difficultés puisqu’ils se débloquent naturellement en progressant dans le jeu.