Sous le capot
Ce jeu étant basé sur le spectacle, on doit en attendre une réalisation haut de gamme. C’est en partie le cas sur certains points bien réussis. On a déjà parlé de la vue casque, très soignée, malgré l’intérieur des véhicules un peu vide. Si le résultat est si jouissif, c’est en grande partie grâce à une très belle modélisation des circuits, pleine de détails qui flattent la rétine. Cette réussite renforce clairement l’impression d’y être. Cette qualité ne s’étend pas dans les mêmes proportions pour la modélisation des voitures. Le résultat à l’écran est joli, mais quand on passe en vue extérieure il devient évident que les voitures ne sont pas aussi finement représentées que chez les plus gros concurrents. D’une façon générale, il y a bien un peu d’aliasing sur l’écran, mais le résultat global est plus que bon. On oublie aussi les changements climatiques, absents du jeu.
Pas grand-chose à signaler au niveau du son, c’est très efficace, même si le son des chocs, amplifié sans doute pour nous faire peur, est vraiment trop amplifié. Au moins, cela passe l’envie de se vautrer dans le rail ! L’animation, quant à elle, est fluide et sans anicroche avec une bonne sensation de vitesse.
Tout cela a l’air pas mal du tout, et on se dirige tout droit vers un jeu de très haute tenue ? Malheureusement, un sérieux problème pointe le bout de son nez avec une IA au ras des pâquerettes qui énerve très souvent. Nous voilà avec des adversaires qui se comportent comme si on n’existait pas, suivant leur trajectoire quoi qu’il arrive...C’est vraiment le fléau des jeux de courses, et ça se ressent d’autant plus dans celui-ci puisqu’il base tout sur l’immersion. Pour le coup, elle en prend pour son grade. Même quand votre adversaire est manifestement battu, que ce soit en ligne droite ou au freinage, il garde sa trajectoire quitte à ce que les deux voitures partent dans le décor. Comme il est fréquent que l’on conduise des voitures moins puissantes que celles de l’IA, on se retrouve obligé pour passer de chercher à faire des manœuvres de pilotage du type aspiration-freinage tardif, mais même quand on l’exécute parfaitement, on risque plus que fortement de se faire enfoncer le pare-choc. Cela rend presque impossible la conduite défensive pour protéger sa position. Comme il n’y a pas de rewind, on se retrouve dans l’obligation de refaire très souvent les courses. Frustrant de devoir recommencer quand on n’a rien à se reprocher. Résultat, on conduit en prenant en compte les réactions étranges des adversaires. Dommage pour le réalisme recherché, et un gros point noir pour Shift 2.
Le facebook des voitures
En ligne, au moins, pas de conducteurs irresponsables ! Enfin, si, mais eux risquent également de s’envoyer dans le décor. Le système Autolog initié par Need for Speed Hot poursuit est de la partie, et autant l’interface du jeu solo est tristounette, autant l’Autolog est vivant et réussi. On peut suivre sur son mur les résultats de ses amis, en étant toujours au courant de leurs progrès, ce qui pousse à s’envoyer des défis à relever. Une vraie atmosphère de compétition bien rendue. En piste, jusqu’à 12 voitures peuvent s’affronter pour des courses très intenses et sans pitié. Ça va vite, le spectacle est là, c’est fun, c’est une vraie réussite, et sans lag. On n’en attend pas moins d’un jeu de voitures aujourd’hui, mais encore faut-il que tout cela soit bien là. C’est le cas, donc bravo !