Les quêtes annexes sont très, très nombreuses, mais aussi d’un intérêt inégal. Si certaines s’intègrent bien dans l’histoire, d’autres semblent sortir de nulle part et on se demandera plus d’une fois pourquoi on aiderait telle ou telle personne tant cela n’a aucun rapport avec notre personnage, à moins qu’on ne choisisse d’en faire une sorte de bon samaritain absolu. Pourtant, tout cela fonctionne, et sans trop s’en rendre compte on réalise après plusieurs heures de jeu qu’on a plus ou moins oublié la trame principale au profit de multiples micro-histoires qui se déroulent sous nos yeux.
Tout est fait pour que même les joueurs débutants s’y retrouvent : les quêtes disponibles sont clairement identifiées sur la carte, et des marqueurs permettent de ne jamais être perdu et de toujours savoir où aller. Cela est un peu simpliste pour le joueur aguerri, mais dans le même temps, l’économie de temps faite pour rechercher une personne ou un lieu particulier donne du rythme à l’aventure. La volonté d’offrir un monde ouvert participe à la bonne impression d’ensemble. Les zones à explorer sont très grandes, et on peut effectivement aller pratiquement partout jusqu’à ce que l’opposition soit trop forte pour nous. Les espaces extérieurs sont souvent variés et offrent des ambiances bien différentes. On n’en dira pas autant des donjons ou grottes, au design simpliste qui empêche de se perdre puisque presque tout le temps il n’y a qu’un seul chemin accessible.
Faut pas me chercher des noises
Qui dit action rpg dit combats. Et des combats il y en a beaucoup ! On arrive là à un des points forts majeurs du jeu, la maniabilité étant d’un niveau rarement atteint pour un jeu de ce type. Deux boutons affectés à une arme primaire et une secondaire (typiquement un combo épée/arc, par exemple), des raccourcis avec la croix directionnelle, une esquive, la parade, et enfin les sorts : tout cela se contrôle à la perfection et avec une facilité déconcertante. Les autres jeux feraient bien d’en prendre de la graine ! La seule limite est que notre personnage ne saute pas (ce qui est parfois un peu ridicule quand il est bloqué par une minable table renversée), car pour le reste, les déplacements et combats se font dans une fluidité digne des meilleurs beat’m all. On enchaînera sorts, flèches et coups spéciaux de façon instinctive et sans accroc. La limite pour permettre toutes ces actions est qu’à l’écran on ne verra notre personnage équipé que de ce qu’il utilise, sa deuxième arme ou son bouclier apparaissant comme par magie au moment où on presse le bouton adéquat.
Un vrai plaisir qui participe largement à l’envie qu’on a d’aller croiser le fer avec un bestiaire malheureusement un peu trop limité. Ponctuellement, on aura même le droit à des affrontements homériques et spectaculaires contre des monstres énormes qui renforcent la dimension définitivement épique du jeu. Le gameplay d’Amalur, fondamentalement très simple, n’en est pas moins une belle réussite.
Un joli monde
L’autre point fort du titre se trouve dans sa réalisation. Difficile de la prendre en défaut, tant tout est soigné et propre. On peut toujours prétendre que dans un jeu de rôle la réalisation technique n’est pas un critère prioritaire, impossible cependant de nier que de bénéficier d’un jeu si bien fini est un plus flagrant.