Jeu de l’année 2007, meilleur son, meilleure musique, meilleurs graphismes, meilleur jeu de l’année 2007 sur Xbox, meilleure histoire, même avant sa sortie sur consoles Bioshock s’est imposé comme l’un des jeux vidéo les plus marquants de l’histoire. Son concepteur, Ken Levine, a réussi le tour de force d’imposer une nouvelle licence de par son ambiance, son histoire, son architecture inspirée de l’art nouveau. Il a su imposer dans l’imaginaire des joueurs une incroyable ville aquatique nommée Rapture et un improbable couple avec Big Daddy, une créature monstrueuse mixant scaphandrier, camion et foreuse et sa Petite Soeur, fillette sous sa protection. Le deuxième opus de Bioshock ne fut là que pour prolonger l’ambiance du premier épisode, une sorte d’extension de luxe et l’assurance de retrouver les sombres couloirs de Rapture. On attendait autre chose, se perdre dans un nouvel endroit tout aussi captivant et merveilleux, retomber amoureux d’un autre monde, d’un autre univers. Bioshock Infinite arrive avec sa nouvelle sirène, une ville flottante, blanche immaculée qui va tout faire pour nous séduire.
Tout commence par un phare...
Un simple phare, perdu au large des côtes du Maine dans les eaux tumultueuses de l’océan Atlantique. Pas d’accident d’avion cette fois-ci, Booker de Witt est installé sur un petit canot conduit par un étrange couple et laissé seul au pied du phare. Booker de Witt a une mission simple. Pour effacer ses dettes, il devra rejoindre la ville de Columbia et ramener une fille dont il n’a que la photo.
Le joueur n’en saura pas plus sur Booker de Witt ; son passé, son caractère ne seront dévoilés qu’au fur et à mesure de son avancée dans le jeu par Booker lui-même car contrairement à Bioshock premier du nom, l’avatar du joueur sera doté de parole.
Booker commentera les évènements au fur et à mesure et ne sera jamais un pantin spectateur du voyage ou simple servant des différents protagonistes du jeu.
Une fois dans le phare, le chemin semble terriblement connu pour le joueur du premier Bioshock sauf qu’ici la direction change. Le voyage ne nous mènera pas au fond de l’océan mais dans le ciel. Booker s’installe dans une capsule, elle s’élève propulsée dans les cieux et une fois la mer de nuage traversée on découvre Columbia dans toute sa splendeur victorienne. La mise en scène est identique, familière, Ken Levine, l’homme derrière Bioshock, poussant même le vice jusqu’à offrir au joueur un premier environnement dont le sol est recouvert d’eau. Le joueur est laissé en terrain connu, jusqu’à ce que Booker commence à arpenter les rues de Columbia et explore cette magnifique cité.
Loué soit Columbia, loué soit le prophète !
Columbia est une cité volante, s’étendant majestueusement au-dessus d’une mer de nuages, magnifiée par un ciel azur et un soleil nimbant le blanc immaculé de ses maisons et immeubles. Mais le soleil n’est pas le seul a régner sur les rues de Columbia, la ville est tenue par Comstock. Un prophète, un berger, un prédicateur qui mène son troupeau selon la voie du seigneur et les préceptes des pères fondateurs de l’Amérique. Une religion omnipotente qui place les habitants de Columbia dans une croyance aveugle, fanatique. On laisse de côté l’art nouveau des années 50 de Bioshock et on entre de plain-pied dans l’ère victorienne post-industrielle.
Booker de Witt sera la graine qui viendra semer le chaos dans les rues de Columbia. La douce cité cachant une réalité bien plus sordide basée sur l’exploitation de l’homme sur fond d’un racisme primaire. La révolte aura le temps de gronder. Les premiers pas de Booker de Witt dans Columbia lui feront découvrir les habitants de cette magnifique cité. Les enfants jouent dans la rue, les couples batifolent sur les bancs, les quidams parlent de leur prophète. Les évènements scriptés nous plongent dans l’ambiance et nous permettent d’en savoir plus, d’appréhender l’univers de Bioshock Infinite. On regrettera le côté statique de l’ensemble mais on ne pourra qu’applaudir, une fois de plus, l’excellence du travail artistique. Bioshock Infinite réussi à imposer sa propre identité.