Test - Bioshock Infinite

«Vers l’Infinite et au-delà...» , - 15 réaction(s)

L’acquisition d’un nouveau Tonic est toujours impressionnante.

Aimanté, il permet à Booker de s’envoler dans les airs pour venir s’agripper aux nombreux rails disposés dans Columbia ou à certaines accroches qui lui permettront d’accéder très rapidement à des endroits surplombant la zone de combat pour se mettre à l’abri ou élaborer une nouvelle approche d’attaque. Zoomer avec son arme sur les rails ralentit la vitesse de déplacement et permet de viser précisément les adversaires. La maîtrise de cet élément aérien est au coeur du gameplay de Bioshock Infinite du moins dans les arènes donnant l’opportunité de l’utiliser.

Les armes et les pouvoirs de Booker ne sont pas les seuls éléments de son arsenal mis à sa disposition. Il aura la possibilité de trouver au fur et à mesure du jeu des pièces d’équipement lui conférant divers avantages comme la possibilité de gagner de la vie après des exécutions au corps à corps, ou d’augmenter ses dégats critiques sur les adversaires. Seulement 4 de ces équipements pourront être utilisés à la fois, un chapeau, une chemise, un pantalon et des bottes. La plupart de ces effets augmentent les possibilités d’attaques de Booker sur les rails.

Même Dieu peut se tromper

Bioshock Infinite va vous faire tomber de haut...

Ken Levine prend le risque avec Bioshock Infinite de jouer la carte du FPS. Il laisse tomber la structure labyrinthique des niveaux, les phases de piratage des machines et l’ambiance feutrée, poisseuse et reclue propre au survival/horror. Bioshock Infinite est un FPS guerrier, où l’affrontement frontal prime ; on ne prépare plus avec soin sa stratégie anxieux d’un combat mortel contre un protecteur. On mise plutôt sur ses réflexes en espérant avoir suffisamment d’argent pour pouvoir réapparaître non loin de là en cas de décès prématuré. Bioshock Infinite est un jeu facile, même en difficile, seul le mode 1999 qui se débloque soit par code, soit à la fin du jeu, pourra constituer un minimum de challenge au joueur averti. La tension que procure le jeu disparaît totalement. Le seul élément de frustration viendra du mode de sauvegarde proposé, une sauvegarde automatique via checkpoint pas du tout pratique pour les férus d’exploration ou les joueurs n’ayant pas la possibilité d’avoir des temps de jeu fixes. Si on doit arrêter précipitamment on risque de perdre toute notre avancée.

Quel terrible secret se cache autour d’Elizabeth ?

Techniquement, même si le jeu reste fluide en toute occasion, on ne pourra que pester sur la faible qualité de nombreuses textures tout juste sauvée par la qualité artistique de l’ensemble. La ville aussi belle qu’elle soit, ne parvient pas à gommer l’impression d’arpenter une ville fantôme, où les habitants aussi inexpressifs que les automates vendeurs disparaissent comme par magie au moindre coup de feu tiré, où les gigantesques maisons sont désertes. Les paysages n’arrivent pas à dépasser leur simple statut formel de cartes postales figée, déshumanisées.

On regrettera aussi la sous-exploitation du crochet, du combat aérien et des failles d’Elizabeth. L’idée de base est sympathique mais n’arrive jamais à transcender le gameplay de Bioshock Infinite et le sortir réellement du lot. Les failles sont prédéfinies dans l’aire de jeu et ne permettent pas d’utilisation tactique en plein coeur du combat. Le choix de la position de celles-ci et de leur effet aurait pu rendre les combats plus techniques.

Les séquences de FPS manquent cruellement de folie.

Les zones permettant l’utilisation du crochet ne disposent que de deux rails séparés au maximum, le joueur est presque invulnérable lorsqu’il glisse dessus (seul le remplaçant du protecteur Big Daddy, un monstre robotique géant nommé Handy Man peut vous empêcher d’utiliser les rails). Aucune aire ne propose réellement le rail comme base de combat imposée ce qui renforce le sentiment de sous exploitation qui s’en dégage à la fin du jeu.

Heureusement que l’histoire, la narration, la direction artistique du jeu, parviennent à élever Bioshock Infinite au-delà de ces problèmes. Un écrin extraordinaire à une magnifique histoire, soutenue par une ambiance sonore magistrale qui arrive à dépasser le maître étalon qu’était en son temps le premier Bioshock. Le couple Booker-Elizabeth restera à jamais gravé dans vos mémoires longtemps après la fin du jeu et on applaudira des deux mains la magnifique performance des doubleurs français qui arrivent à donner corps aux deux personnages et à être très justes dans leurs intonations, ce qui est trop rare pour ne pas être signalé, souligné et encouragé.

Bilan

On a aimé :
  • Une direction artistique fabuleuse
  • Le duo Booker/Elizabeth
  • Une ambiance sonore monstrueuse
  • Des doublages français de qualité
  • L’histoire
On n’a pas aimé :
  • Columbia est une jolie carcasse vide
  • Les rails et les failles sous exploitées
  • Trop facile
  • Le système de sauvegarde
Une forme extraordinaire, un fond décevant...

Bioshock Infinite arrive sans mal à imposer son univers atypique, incroyable et charismatique. Le voyage est réellement prenant d’autant plus qu’il se fait en compagnie d’un couple attachant dont les secrets se dévoilent au fur et à mesure de leurs péripéties. L’histoire et les personnages élaborés par Ken Levine se hissent sans mal dans ce qui se fait de mieux dans le jeu vidéo, intelligents, surprenants et émouvants. La forme est un véritable travail d’orfèvre qui ne laissera personne indifférent. Dans le fond, Bioshock Infinite n’arrive pas à atteindre ce nirvana, le jeu n’est qu’un FPS standard, trop facile malgré la bonne IA des adversaires et le peu d’inventivité des scènes d’action. Les affrontements sont toujours frontaux, violents et ne laissent aucune place à la stratégie et peu de place à l’exploration. Bioshock Infinite peine à vraiment transcender ses bonnes idées de gameplay : par moments on a presque envie de voir les combats s’abréger au plus vite pour laisser place au silence et retrouver avec joie un moment de calme et déguster l’histoire sans aucune frustrations.

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Bioshock : Infinite

PEGI 18 Langage grossier Violence

Genre : FPS

Éditeur : 2K Games

Développeur : Irrational Games

Date de sortie : 26/03/2013

Prévu sur :

PC Windows

Venez discuter sur le Forum Bioshock : Infinite

15 reactions

Vinc3iZ

05 avr 2013 @ 16:05

J’ai bien aimé moi aussi et il est vraiment très très bien niveau graphismes , dans l’univers étrange ou on se trouve, sachant que je n’ai jamais joué au précédent opus de cette série ...

Esha

05 avr 2013 @ 17:06

J’attendais avec impatience votre test, et même si mon cœur faillit décrocher lorsque je vis « seulement » quatre manettes, les commentaires en eux-mêmes sont en presque parfaite adéquation avec mon propre avis. Le seul défaut de ce jeu est de resté un Bioshock, ni plus, ni moins.

On note dans les points négatifs ce côté « carcasse vide », la même qu’à Rapture, où les seules personnes que l’on croise sont à tuer (ce qui devient assez vite le cas dans Infinite également), un gameplay somme toute identique aux deux premiers opus (bien qu’efficace), les rails sous exploités (je trouve par contre les failles assez présentes et diversifiées) qui font au final du sky-hook un fringuant mais simple remplaçant de la foreuse. Et même si il est toujours plaisant de pouvoir combiner les vigors comme les plasmides, nous sommes en terrain conquis.

Mais bon sang, quelle claque ! Bien que les graphismes en eux-même (pixels, aliasing etc...etc...) sont en deçà de ce que l’on peut voir aujourd’hui, la beauté vient bien de l’ossature même des lieux, de leur création inspirée et inspirante du monde. La ville est magnifique, les décors riches en détails autant venant des réclames que de l’architecture des bâtiments. Le style est là, très présent, et c’est aussi pourquoi j’ai pu voir de très mauvais avis sur certains sites. Et c’est ce que j’aime. On pourrait discuter comme outre-atlantique du parti pris artistique, politique et historique, qui font de Columbia, ville lumière de l’Amérique, une cité des pires engeances où se côtoient ségrégation et capitalisme exacerbé. Les détournement des affiches et slogans de la NRA, la « parodie » à demi-voilée du KKK, même les phrases récoltées de par les rues sont parfois « choquantes » et c’est ça qui est bon...Un jeu qui taille dans le vif sans en avoir l’air, disséminant quelques piques en se concentrant pourtant sur le scénario.

Et ce scénario, une histoire comme il n’en existe que trop peu dans le monde videoludique, avec une véritable écriture derrière, des heures de travail, de recherches pour faire tenir le tout avec habileté en la figeant dans une uchronie originale. Tout y passe, et nous, on y reste. Des heures pour trouver tout les voxophones qui expliquent au mieux ce monde, aux mètres parcourus pour avancer dans l’intrigue. Le couple Booker-Elizabeth est juste magnifique, inégalé, d’une fraîcheur déconcertante, même dans les phases de combats où devant recharger notre arme elle nous en envoie une pleine pour que l’on mitraille. Elle veut un poney, je lui donnerai du plomb, du soldat de plomb car c’est ce que nous sommes devant notre écran à suivre l’intrigue en voulant toujours aller plus loin, plus vite. J’ai pu notamment m’écharper avec un joueur qui disait l’avoir finit en sept heures sans n’avoir rien ressenti d’autre que la lassitude du gameplay, trop peu tonique selon lui (un comble non ?). Ce jeu à détrôner ces successeurs et concurrent, siégeant désormais au sommet de ma colline (même si j’aurais aimé un coffret un peu plus travaillé qu’une simple boite de carton, mais ça c’est un autre débat).

Je vous prie de m’excusez, j’écris ces quelques lignes alors que je viens de finir le jeu ce midi (en 1999 j’ai eu quelques soucis sur la Sirène notamment) et j’en suis encore tout exalté, complètement conquis, aveugle à la critique et inapte au travail. Je suis tombé amoureux de cette licence en 2007, conglomérat de tout ce que je voulais écrire lorsque j’étais plus jeune, et vu ce qu’elle sème je pense me laisser moissonner encore longtemps.

Jarel

05 avr 2013 @ 17:29

Esha > Je suis tout à fait d’accord avec toi sauf au sujet du gameplay qui est beaucoup plus nerveux et mieux adapté à ce virage FPS d’Infinite. Cela n’a rien à voir avec les épisodes précédents. Vu que je ne suis pas un super client des FPS et que, dans le fond, Infinite ne m’a pas convaincu de ce côté là, je lui ai enlevé le droit d’avoir 5 manettes. Par contre je lui donne un gros, gros, gros coup de coeur, tellement gros qu’il a dû lui faire mal.

Bron

05 avr 2013 @ 17:39

Je lis pas le test parce que je veux un avis vierge avant de commencer le jeu - mais - facile, même dans le mode de difficulté le plus élevé ?

Jarel

05 avr 2013 @ 17:50

Bron > Oui. Je conseillerai presque d’utiliser le code qui débloque le mode 1999 avant d’y jouer. Mais au minimum partez en Difficile sinon vous risquez de vous ennuyer durant les combats.

Esha

05 avr 2013 @ 18:00

Jarel > Moui, c’est vrai, le sky-hook boost un peu les combats, et je dois avouer que avec l’amélioration « caméléon » (je crois) qui rendait invisible après 3 secondes d’immobilisme dans les deux premiers Opus on avait tendance à se la jouer en douceur point de vue rythmique.

Et j’ai peut-être fait un amalgame grossier, pour moi le gameplay est la façon dont tes mains bougent sur la manettes lorsque tu joues, et là en l’occurrence, elles bougent pour ainsi dire de la même façon entre Bioshock premier du nom et Infinite, les prises d’Elizabeth en plus. Je m’en excuse.

Bron

05 avr 2013 @ 18:02

P’tin ça fait chier ça !

1999 - c’est un mode au dessus du difficile ?

C’est quoi l’histoire du code ?

J’ai adoré le 2, j’ai vraiment pas envie d’avoir le plaisir gâché par toute absence de défis.

Esha

05 avr 2013 @ 18:06

Bron > Tu dois effectuer un konami code sur la page de lancement (pas celle où tu dois appuyer sur start mais celle où tu choisis de jouer) et si je ne me trompe pas ça doit être :

Haut, Haut , Bas, Bas, Gauche, Droite , Gauche, Droite, B, A.

kalas68

05 avr 2013 @ 20:09

Columbia est une jolie carcasse vide" -> Pardon ?! :O

Trop facile -> Bah go jouer en difficile ou 1999.

Jarel

06 avr 2013 @ 00:30

Kalas68 > en difficile on ne peut pas vraiment dire qu’il y a du challenge...

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