Test - MXGP 2020 - Symbole d’une saison difficile

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Alors que nous n’attendions pas forcément un jeu officiel sur la licence MXGP en 2020, Milestone a surpris les fans en annonçant son bébé en septembre dernier pour une sortie le 16 décembre. Après un MXGP 19 décevant, les très bons Monster Energy Supercross 3 et Ride 4 avaient réussi à nous réconcilier avec le studio et nous attendions ce nouveau MXGP de pied ferme. Malheureusement, la saison 2020 nous a donné du fil à retordre.

On prend les mêmes et on recommence

Habitué de la licence, MXGP 2020 nous plonge une nouvelle fois dans la vie d’un pilote qui doit se faire une place au plus haut niveau. Après l’habituelle création de personnage, il est désormais temps de débuter la carrière. On peut choisir de rouler pour un team officiel dans lequel la moto et les améliorations sont fournies ou créer sa propre équipe. Dans ce deuxième cas de figure, tout est à la charge du joueur, mais on peut choisir sa moto et ses équipements. Première bonne surprise, le jeu propose toujours des modèles 2 temps et 4 temps et les marques comme Gas Gas ou encore Fantic sont de la partie.

Servant également de phase d’initiation, la carrière n’a pas bougé d’un poil en ce qui concerne la progression ou la mise en scène. On est ici sur un strict minimum qui commence vraiment à faire tache dans le paysage des jeux de course. Les productions Milestone sont à la traîne dans ce domaine depuis trop d’années maintenant, surtout quand on regarde ce qui se fait par exemple sur la licence F1 de Codemasters. On enchaîne donc les courses jusqu’à décrocher sa place dans la catégorie reine et si l’IA a cette année gagné en compétitivité, on regrette forcément très vite le manque d’ambition du studio sur ce mode carrière.

Dès les premiers tours de roues, on est par contre agréablement surpris de voir que le jeu tourne enfin à 60 images par seconde, que ce soit sur Xbox Series X mais également Xbox One X. Pourtant optimisé exclusivement pour la PS5, MXGP 2020 est solide visuellement avec un framerate stable sur les deux consoles de Microsoft.

Une fois encore, le travail réalisé sur les motos et pilotes est réussi, l’ambiance au bord des circuits demeure convaincante et les 19 tracés sont plutôt soignés. On note aussi immédiatement une amélioration flagrante des effets de particules quand les premières gouttes viennent détremper la piste. De manière générale, le studio parvient généralement à faire des jeux qui ne heurtent pas la rétine et ce dernier opus ne déroge pas à la règle.

Un gameplay qui a toujours de grosses lacunes

Si la plastique du titre est attirante, le ressenti manette en main peine quant à lui à convaincre. Fort du succès de Monster Energy Supercross 3, Milestone a souhaité proposer une expérience de jeu similaire dans MXGP 2020. Pour ce qui est du pilotage au sol, on retrouve un gameplay un peu plus lourd que dans l’opus précédent et l’accent est davantage mis sur le placement et les trajectoires qu’il faut soigner à l’approche des virages. Le contact au sol est plutôt bon, mais on regrette que la déformation des pistes n’ait toujours aucun impact sur la conduite. Si le studio a fait un effort en plaçant des appuis à l’intérieur de nombreux virages, on aimerait pouvoir créer ses propres ornières et surtout s’en servir pour virer plus rapidement. Dans le même ordre d’idée, il n’est pas vraiment possible d’aller taper dans les appuis extérieurs comme on pouvait le faire par exemple dans MXGP 3 avec un super feeling. À la place, il faut jouer avec une moto qui semble ne jamais vraiment avoir de grip et glisse plus que de raison à la remise des gaz.

En l’air, on retrouve ici aussi dans les grandes lignes ce que Monster Energy Supercross 3 propose mais l’inertie et la physique sont moins cohérentes. En ce qui concerne les amortis, on a toujours affaire à la fameuse animation dont le studio a du mal à se détacher. Force est de constater qu’elle nuit grandement à l’expérience de jeu qui gagnerait en fluidité et fun si tout n’était question que de physique. Surfant généralement habilement entre arcade et “simulation”, ce nouvel épisode a un peu plus le cul entre deux chaises. Malgré des avancées dans certains domaines, l’équilibre est moins présent et de grosses lacunes persistent.

Un éditeur de piste peu convaincant

Introduit dans les jeux Milestone avec le premier opus de la licence Monster Energy Supercross, l’éditeur de piste n’a eu de cesse de s’améliorer au fil des années et permet désormais de créer de nombreux circuits. Arrivé dans MXGP avec l’édition précédente, l’outil était moins convaincant et le studio avait promis de belles évolutions pour MXGP 2020.

Si créer une piste de supercross à base de modules préconstruits est un exercice qui fonctionne plutôt bien, réaliser un circuit de motocross intéressant devient beaucoup plus complexe. En effet, les terrains de motocross demandent généralement du relief à exploiter. Dans ce nouvel opus, Milestone avait annoncé qu’il serait possible de gérer le dénivelé des environnements de l’éditeur afin d’accentuer les possibilités de création.

Malheureusement, la réalité est un peu différente puisqu’il est seulement possible de tracer des pistes sur un terrain déjà vallonné. En plus de cela, les modules préconstruits sont souvent surdimensionnés par rapport à l’échelle du jeu et les possibilités deviennent trop limitées pour qu’on arrive à un résultat satisfaisant. Ajoutons également qu’il n’est pas possible de jouer sur les circuits créés par la communauté dans les modes en ligne. Cette possibilité offerte dans les jeux Monster Energy Supercross n’est pas de la partie ici, ce qui réduit encore plus l’intérêt de l’éditeur de circuit.

Faux départ

Avec MXGP 2020, le studio fit face à de nombreux problèmes. En effet, le calendrier initialement prévu fut chamboulé à cause du coronavirus et de nombreuses épreuves furent annulées ou reportées. Pour son jeu officiel, Milestone a malgré tout choisi de proposer les 19 circuits qui devaient accueillir les courses et l’intégralité des pilotes motos et teams inscrits au championnat. Si cette décision est forcément bénéfique pour les joueurs puisqu’ils ont notamment accès à plus de circuits dans le jeu, cela eut un impact sur la sortie du titre qui connut un lancement compliqué.

Jusqu’au jour de la sortie, Milestone resta très discret et pour cause, le jeu arriva incomplet, et continue aujourd’hui de manquer de nombreuses options pourtant présentes sur les opus précédents. On pense notamment à l’impossibilité de créer des salons privés en multijoueur qui complique grandement la gestion des divers championnats habituellement organisés par les communautés de fans ou encore l’absence de certains éléments cosmétiques.

En l’état, le contenu en a pris un sacré coup et la partie personnalisation est la plus touchée. Si on retrouve toujours la possibilité de personnaliser complètement pilotes et motos avec des pièces mécaniques et cosmétiques sous licences, celles-ci sont beaucoup moins nombreuses qu’à l’accoutumée. Beaucoup d’équipementiers sont aux abonnés absents et il devient carrément impossible d’améliorer les performances de certaines motos. C’est d’autant plus gênant qu’il demeure fastidieux de gagner des crédits en début de carrière avec une bécane d’origine qui ne peut être upgradée.

On est également déçu une fois de plus de ne pas retrouver les différents éditeurs de livrées disponibles dans RIDE 4 ou même MotoGP 20 qui permettent par exemple de personnaliser entièrement nos casques. Si le studio recycle beaucoup de choses entre ses licences, dommage que ça ne soit pas les meilleures !

Test réalisé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Une IA plus compétitive
  • Visuellement solide
  • 60 fps sur Xbox Series X et Xbox One X
  • Un gameplay qui évolue…
On n’a pas aimé :
  • ... mais avec encore de grosses lacunes !
  • De gros manques niveau personnalisation
  • Impossible de créer des parties privées
  • Une carrière décevante
  • Un éditeur de piste trop limité
Symbole d’une saison difficile

MXGP 2020 est difficilement recommandable. À l’image de la saison qu’il présente, le jeu souffre de nombreux problèmes et d’un gros manque de finition. Assurément meilleur que l’opus précédent sur quelques points comme la technique, l’IA et certains éléments de gameplay, il peine malgré tout à convaincre et on ne comprend pas pourquoi Milestone n’arrive jamais à cocher toutes les cases à la fois. L’éditeur de piste est encore trop limité, la partie multijoueur en ligne régresse et des points forts de longue date comme la personnalisation n’évoluent plus dans la bonne direction. La licence Monster Energy Supercross est depuis quelques années maintenant beaucoup plus soignée et on espère que le 4e opus prévu en mars saura nous faire oublier cette saison compliquée.

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MXGP 2020

Genre : Courses

Editeur : Deep Silver

Développeur : Milestone

Date de sortie : 16 décembre 2020

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4