Test - Assassin’s Creed Origins

«Le diamant du Nil» , - 12 réaction(s)

Vous en aviez assez d’AC et on vous comprend. Alors que le premier opus s’était révélé salvateur pour Ubisoft, la licence a perdu de son aura au fil des épisodes. Certes, il y a ceux qui n’avaient pas accroché dès le début mais avec l’arc d’Ezio, Ubi avait su entendre certaines des critiques émises pour améliorer sa recette. Après une pause de deux ans, c’est dans le même état d’esprit que cet Assassin’s Creed Origins débarque sur nos consoles, prêt à reconquérir nos cœurs. Pari réussi ?

Chaos chez Khéops

Le désert de mon coeur

Raconter les origines d’une histoire complètement décousue n’est pas chose aisée. De bribes de dialogues en documents à lire, d’énigmes obscures en cinématiques un peu timides, on avait bien quelques éléments à se mettre sous la dent sur la création du crédo des assassins mais rien de concret. Cette fois, l’épisode narre l’histoire du premier d’entre tous, celui qui a pris les armes pour se rebeler contre les autorités malfaisantes et les injustices. Direction l’Égypte en 49 avant J.C. avec Ptolémé XIII, Cléopâtre VII et César en guests d’une histoire de vengeance menée par le héros Bayek, un Medjay, sorte de défenseur du peuple faisant régner la loi.

Tout commence par la mort du fils de Bayek causée par des gens masqués essayant de profaner une crypte dans le village de Siwa pour une raison obscure. Le contexte politique en Égypte est tendu : les Grecs et les Romains sont présents dans la région, le peuple égyptien est opprimé et son Pharaon ne le protège pas vraiment. Ainsi règnent la violence, la famine et les délits de faciès partout où le joueur passe. C’est dans ce contexte que Bayek usera de son rôle de protecteur pour aider son prochain en parallèle de sa quête. Il n’est cependant pas seul à prendre les armes, sa femme Aya tente elle aussi de son côté de trouver des informations et mène des assassinats lors de quêtes secondaires rythmant agréablement le récit.

Le jeu s’oriente plus que jamais vers l’Action-RPG
Le jeu propose des paysages magnifiques

Vous l’aurez peut-être compris en quelques lignes, le jeu s’oriente plus que jamais vers l’Action-RPG. Le passage de The Witcher 3 entre temps se fait un peu sentir car les scénaristes se sont bien relevé les manches pour écrire et mettre en scène la moindre quête pour rendre l’univers très cohérent. Il est plus facile pour le joueur de se projeter dans la peau de Bayek et de comprendre ses motivations à se battre contre tous. Pourtant, tout n’est pas rose. Le scénario principal tarde un peu à décoller et on peine de longues heures à voir comment une simple histoire de vengeance personnelle peut amener à la création d’une confrérie qui perdurera pendant des siècles. D’autant plus que Bayek est du genre borné et pas très fûté ramenant tout à la mort de son fils, parfois assez maladroitement. Fort heureusement, la dernière partie du jeu relève le niveau et arrive à mettre en place assez d’éléments pour que la sauce prenne. L’objectif est bien atteint et l’histoire est plus agréable à suivre qu’avant. Oh, il y a bien encore quelques passages à notre époque avec une nana qui a bidouillé un Animus dans son coin mais franchement, on s’en fout encore un peu.

Bayek, il s’en balek

On parcourt de nombreuses routes

Militaire de formation, Bayek est une brute incroyable qui manie n’importe quelle arme à la perfection. Ça tombe bien puisque souvent, la solution à ses problèmes se trouve dans la mort de quelqu’un. À l’époque, le système judiciaire ne croyait pas trop en la réhabilitation. Certes, on raconte l’histoire d’assassins mais ici la limite entre héros-justicier et terroriste-vengeur contestataire est fine : elle dépend surtout du camp dans lequel on se trouve. Mais soit, ne boudons pas notre plaisir à pourfendre du mécréant à coup de masse, de hache, de double épée et j’en passe. Le système de combat qui a fait couler beaucoup de larmes de rageux a changé, pour le meilleur comme pour le pire. Garde, esquive, attaque forte et attaque faible, la base reste plus ou moins la même sauf qu’ici il ne suffit pas d’attendre la petite indication visuelle pour placer un contre redoutable sur des ennemis attaquant les uns après les autres. Tout est maintenant plus souple et permet des échanges plus nerveux et techniques, avec une variété d’assaillants un peu plus grande. S’attaquer à ceux de deux ou trois levels de plus que nous est souvent délicat surtout si on se laisse surprendre par un garde tentant de nous embrocher par derrière. Avoir un bon équipement est aussi préférable pour disposer de bonus de coups critiques ou autres dégâts passifs. Lorsque l’on s’en tient à des ennemis du même niveau que nous, on retrouve alors un peu les travers habituels de la série avec des combats qui finissent tous par se ressembler. Le plus raté dans tout ça, c’est l’IA souvent aux fraises. Les ennemis peinent à nous poursuivre ou nous rejoindre lorsqu’ils nous détectent de loin.

Le cycle jour/nuit apporte des ambiances très chouettes

En portant différents coups forts ou faibles, Bayek rempli sa dose d’adrénaline qui lui permet d’utiliser une attaque violente brisant souvent la garde des ennemis. C’est cette dernière qui rend les combats routiniers, aussi jouissive soit-elle, surtout avec des armes lourdes. Même contre les boss en arène, elle fonctionne tellement bien que c’en est déconcertant. Mieux encore, en débloquant une compétence précise, le joueur peut envoyer l’arme de son ennemi tué via cette attaque vers un autre opposant pour du double meurtre tandis qu’une autre permet d’enchaîner les coups au sol. D’ailleurs, toutes les compétences à débloquer rendent les combats de plus en plus simples, signe d’un manque d’équilibre du système de jeu.

Origins fait table rase de beaucoup d’éléments de gameplay habituels au profit d’une approche plus frontale

Si les Assassin’s Creed nous ont habitués à nous déplacer dans l’ombre, usant de subterfuges pour tromper les cibles ou de gadgets pour se dépêtrer de situations délicates, Origins fait table rase de beaucoup d’éléments de gameplay habituels au profit d’une approche plus frontale. Cela se voit par le fait que l’on ne peut pas s’équiper en même temps de coutelet ou de bombes incendiaires (il faut repasser dans le menu pour changer) et que l’utilisation des bombes fumigène est tout sauf intuitive et utile. Bayek est donc une brute sauvage qui n’a même pas peur de s’attaquer à des crocodiles, des lions ou des hippopotames. Certes, il faut bien tuer ces animaux pour se crafter des équipements plus efficaces, mécaniques RPGesques oblige, mais tout de même, s’attaquer à 4 crocodiles en même temps avec une simple masse, c’est signe d’un certain trouble du comportement.

Cet épisode n’oublie pas de proposer des passages épiques

La finesse du jeu est amenée par Senu, l’aigle qui accompagne Bayek. Celui-ci est une sorte de drone rétro qui permet de marquer la position des ennemis mais aussi des éléments utiles comme les coffres, les arbalètes, les objectifs ou encore les feux d’alerte que l’on peut piéger. En arrivant dans une zone fortement gardée, il est donc obligatoire de prendre le temps de préparer son attaque en observant les rondes et les axes d’attaque possibles. C’est particulièrement efficace. Les caches sont bien moins nombreuses qu’avant et se faire détecter signifie forcément qu’il faut engager le combat plutôt que de prendre la poudre d’escampette. En préparant bien le terrain, il est possible tout de même de se faufiler comme au bon vieux temps jusqu’à l’objectif de mission et de repartir ni-vu ni-connu.

Les sables du temps

Ce tombeau sera votre tombeau !

L’Égypte des pharaons, ce n’est pas rien en matière de mystère et d’imaginaire. C’est La Momie, Stargate, Gods of Egypt, Asterix et Obelix : Mission Cléopâtre, que des chefs d’œuvres qui ont forgé notre imaginaire d’enfant aventurier. Se balader à dos de dromadaire sur le sable chaud ou en bateau de pêche sur le Nil ne laisse donc pas indifférent. Et pour le coup, Ubisoft a encore une fois mis les petits plats dans les grands pour tenter de retranscrire l’époque et le lieu comme si on y était. La carte gigantesque permet de voir une multitude de paysages différents de montagnes, de déserts, de villages ensablés ou de riches cités construites sur les bords du Nil comme Alexandrie et ses fameuses sirènes. Le mode photo permet de se faire plaisir pour garder des souvenirs de ces vacances imaginaires. On peut même voir sur la map les photos des autres joueurs et les liker. Et si l’on s’amuse autant avec, c’est aussi et surtout parce que le jeu est vraiment superbe. Les éclairages font des merveilles sur des environnements riches en détails. Les tempêtes de sable qui montent de temps en temps apportent des couleurs jaunes flamboyantes au milieu des bourrasques aveuglantes. On peut déplorer un certain manque de vie dans l’ensemble même s’il n’est pas rare de tomber sur des scènes du quotidien de-ci de-là et des variations en fonction du moment de la journée. En tout cas, il est difficile de critiquer la partie technique, même si les textures ne sont pas toujours au top et que le framerate fait un peu le yoyo par moment. L’environnement sonore ainsi que les musiques discrètes viennent parfaire ce tableau vivant pour notre plus grand bonheur.

Il n’est plus nécessaire de trouver le point de synchronisation de la région pour révéler les activités
Le jeu ne manque pas de chiens

Alors que la grandeur de la map sur papier file le vertige, son exploration n’est pas aussi rébarbative que par le passé. Le système du jeu a bien changé et il n’est plus nécessaire de trouver le point de synchronisation de la région pour révéler les activités. Ici, elles permettent juste de débloquer des points de déplacements rapides ou d’accroître la vision de Senu pour détecter des ressources pour le craft et les items autour de soi. Rien d’obligatoire donc. L’animal est bien utile pour trouver les nombreux coffres et papyrus qui servent à compléter les lieux pour gagner de l’xp facilement. La map est d’ailleurs découpée en zones nécessitant un level minimum pour les aborder sans risque mais ne vous en faites pas, l’histoire ne vous emmène jamais dans des zones en total décalage avec votre niveau si vous la suivez à la lettre. Cependant, gardez quand même en tête qu’il vous faudra obligatoirement faire des quêtes ou activités annexes (courses de char, combats de gladiateur, chasse au trésor) pour éviter justement d’avoir un trop grand décalage entre votre niveau et celui requis pour progresser. On en viendrait presque à se demander si ce n’est pas un vil subterfuge pour gonfler la durée de vie puisqu’il faut bien une quarantaine d’heures pour atteindre la fin du voyage et beaucoup plus pour compléter tous les lieux et missions.

Si tempête, tu vas en chier

Si le jeu peut fâcher les habitués de la série, c’est sur les déplacements et la grimpette. Maintenant, il y a une touche qui sert à grimper (et on peut le faire partout sur la map sans grandes restrictions) et une autre pour descendre. Cependant, il n’y a pas vraiment de grands bâtiments merveilleux auxquels s’attaquer en se creusant un peu les méninges. Les villes sont assez plates et, souvent, se déplacer dans les rues est plus efficace que par les toits. On peut, par ailleurs, déplorer le fait qu’il semble y avoir moins de bâtiments ouverts. Comme dit plus tôt, l’âge des assassins ne se dessine que doucement dans cet épisode et la furtivité n’est pas la règle numéro un en vigueur. Si c’est ce que vous préfériez, vous voilà prévenu. Point rageant sur le gameplay, la touche Y sert autant à grimper sur une monture, ouvrir un coffre ou tuer quelqu’un. Donc, quand on veut chopper discrètement un garde à côté de l’un de ses deux éléments, chose qui arrive régulièrement, on se fait parfois avoir comme un con. C’est vraiment dommage et cela confirme encore une fois qu’il n’est pas aisé d’être beau et intelligent à la fois.

Bilan

On a aimé :
  • Une écriture de meilleure qualité qu’avant
  • Un contenu conséquent
  • L’exploration agréable
  • Beau comme un camion
  • Le mode photo
On n’a pas aimé :
  • Des combats toujours répétitifs
  • Le système d’expérience et la progression sont faiblards
  • L’IA qui galère pour se déplacer
  • Pas toujours fluide
Retour gagnant

Origins est un grand Assassin’s Creed. En reprenant à zéro la mythologie de ses héros de l’ombre, Ubisoft a su renouveler une licence en perte de vitesse. Tout n’est pas encore parfait mais l’exploration plus agréable, l’écriture mieux travaillée et la technique solide du titre font forte impression. Avec certaines composantes RPG mieux gérées et des combats qui ne se réinventent pas assez, gardant une répétitivité prononcée, le jeu aurait vraiment pu être très bon. En tout cas, ce voyage au cœur de l’Égypte des pharaons est le début d’une suite très prometteuse si les efforts perdurent. Quoi qu’il en soit, il devrait satisfaire votre envie de beaux paysages et de nature sauvage jusque Red Dead Redemption 2.

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Assassin’s Creed Origins

PEGI 0

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : Ubisoft

Développeur : Ubisoft

Date de sortie : 27/10/2017

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

12 reactions

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VaultBoy

06 nov 2017 @ 14:00

Je m’attendais à quelque chose de beaucoup mieux pour les graphismes, très déçus sur ce point :’-(

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reader117

06 nov 2017 @ 14:03

Personnellement j’aime bien le jeu (c’est joli, c’est grand, c’est dépaysant), mais j’ai vraiment pas d’effet WOW.

Déjà le début du jeu est complètement bordélique, on finit le prologue en mode « d’accccoooord, what the f**k happened ». Ensuite les combats sont mouuuuus, on a deux finish move par arme et quatre attaques différentes par arme. C’est très peu. Et pour finir, le héros est super lent (pas de bouton de course sérieusement) et l’ergonomie des touches est moyenne (deux touches différentes pour monter et descendre de cheval wtf).

Ça fait beaucoup de points négatifs dit comme ça, mais le jeu reste très bon (je dirais 16.5/20), c’est juste que ce genre d’erreur venant d’une entreprise de la taille d’ubisoft et avec autant d’années d’expériences, c’est décevant de trouver ce genre de points faible

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nomad

06 nov 2017 @ 16:41

Mes points négatifs L’histoire principale La répétition de certaines actions Points positifs Le cadre Le système de combat repensé

Koubiwan

06 nov 2017 @ 17:18

Test assez juste !

Ce qui me chagrine le plus, comme souvent avec les jeux Ubi, c’est qu’au bout d’un certain nombre d’heures de jeu, le soufflet retombe trop vite (et me reste masse de trucs à faire !). Je ne nie pas qu’il se parcoure non sans plaisir mais de là à être tenu en haleine.

Après je salue l’arrêt du remplissage artificiel made in Ubi. Vraiment. Il était temps !!!

Subliminal Mukmin

06 nov 2017 @ 17:41

Je me répète mais là il est urgent que les tests One X arrivent rapidement, notamment le test de « AC ORIGINE », parce-que certains font passer le XB1X Enhanced 1080p pour la version patché 4k, personnellement j’ai déjà pu relevé pas mal de cas, notamment le test youtube du site GameBlog qui été d’une rare mal honnêteté .

Une foi de plus je trouve que Microsoft est assez mou, il faut trouver le moyen de contrer cette stratégie parce-que cela risque de leur faire beaucoup mal.

Il faut également trier les youtubeurs qui doivent recevoir des consoles One X, beaucoup d’entre eux bossent pour la concurrence et ne méritent pas de recevoir une console gratuite.

Il y a aussi le problème des sites comme GameBlog (GameBlog déjà cité plus haut), qui sont entrains de faire un ravage psychologique dans la tète des joueurs avec ces vidéos comparatives fake.

Vivement les comparatifs de Digital Foundry pour mettre les choses au clair.

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xMarcus62

06 nov 2017 @ 19:08

Très bon test Eboux.

Je vais probablement le prendre en occasion dans quelques mois. J’ai encore quelques jeux que je dois terminer.

Eboux

06 nov 2017 @ 20:40

Merci @Koubiwan et @xMarcus62

Je n’ai pas insisté sur la participation des historiens dans la conception du jeu, le mode Discovery Tour ( cf cette news ) mettra plus en avant le travail effectué, mais il est marrant de souligner que la récente découverte de cavité dans la pyramide de Khéops est déjà présente dans le jeu. Un article sur ce point pour les curieux ici

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VaultBoy

07 nov 2017 @ 12:02

Je me répète mais là il est urgent que les tests One X arrivent rapidement, notamment le test de « AC ORIGINE », parce-que certains font passer le XB1X Enhanced 1080p pour la version patché 4k, personnellement j’ai déjà pu relevé pas mal de cas, notamment le test youtube du site GameBlog qui été d’une rare mal honnêteté .

Surtout que les versions 4k des jeux seront beaucoup plus moches que les versions 1080p améliorées.

eytann

09 nov 2017 @ 11:18

s’aurait été excellent si vous pouviez ajouter des notes sur 20 dans vos testes !! ;-) (x/20) Super vos testes en tout cas !! :-)) :-)) :-))

Eboux

09 nov 2017 @ 15:39

@eytann > S’ils sont super, pourquoi vouloir les gâcher avec une note qui ne veut pas dire grand chose ? ^^

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